179# Comment devenir meilleur

comment devenir meilleur

Est-ce une aspiration piège ou un objectif à nourrir ?

Dans ce rendez-vous du jour, je vais me centrer sur vous qui aspirez à savoir comment devenir meilleur.

Les réseaux sociaux

Pour choisir le titre de ce rendez-vous, je me suis fondé sur la manière dont les recherches sont formulées sur les réseaux sociaux. J’ai vu plusieurs questions de personnes qui disent « je voudrais être une meilleure personne ». Et j’ai trouvé cette dynamique intéressante parce qu’elle tend à nourrir la quête de bon nombre d’entre nous . Certain·e·s disent être conscient·e·s de leurs qualités et défauts tout en inspirant à être une meilleure personne. 

Parfois, en tâche de fond, on perçoit une volonté d’être davantage aimé·e, apprécié·e, davantage sollicité·e. On aspire à ce que d’autres reconnaissent davantage les compétences, les qualités, les savoir-faire de son profil, sa maîtrise de certaines choses. C’est ce qui explique cette dynamique vers la volonté de devenir meilleur·e·.

Questions clés

Peut-être, peut-on déjà se poser quelques questions : 

Qu’est-ce qui fait que vous voulez être davantage…, être plus et entrer dans une augmentation de vous-même ? 

Pourquoi chercher à être plus aimé ? Est-ce parce que votre réservoir émotionnel est sur le point d’être vide ? Serait-ce parce qu’il serait percé ? Du coup, on aboutit vers la réponse aux besoins. Seulement, à cause du ou des fuites de votre réservoirs percé, il est difficile à remplir. 

Être quelqu’un·e de bien

Je pense que ça vaut le coup de poser les choses clairement sur la table clairement, dès le début de ce rendez-vous : vous êtes quelqu’un de bien. Pourquoi vouloir être quelqu’un de bien comme si, vous l’êtes déjà ? Vous êtes une belle personne et, une belle personne ou quelqu’un de bien, ne se définit pas à partir de ce qu’elle fait de bien ou de ce qu’elle est sur le plan esthétique. Vous n’avez pas choisi votre nez, vos oreilles, vos jambes, votre poids, votre couleur de peau et le timbre de votre voix ! Certains vivent une réelle difficulté avec ces réalités subies.

La nature n’est pas juste

D’aucun dirait qu’il s’agit d’une injustice puisque « mon/ma voisin·e, mon/ma collègue et mon/ma pote est magnifique. Il/elle est beau/belle comme tout, proportionné·e, musclé·e. Ma/mon voisin·e a des jambes magnifiques, une poitrine à la bonne dimension, un teint halé alors que moi, j’ai ceci et cela qui ne va pas ! ». Pourquoi vouloir être quelqu’un de bien comme si, vous êtes déjà quelqu’un de bien ?.

Qu’est-ce qui est plus juste, être un chêne ou un abricotier ? Et sur quelle base considérer que c’est plus valorisant d’être un chêne plutôt qu’un abricotier ? Qu’est-ce qui est plus négligeable, être une ronce ou un fraisier ? Et pourquoi ? Vous comprenez que la nature vit sous d’autres paradigmes, à une autre altitude ou sur d’autres ondes. 

En réalité, l’écosystème «a besoin» (ou, autrement dit, crée un équilibre) de la ronce, du cerisier, de l’abricotier, du chêne, etc. Et, au fond de lui-même, le chêne «sait» qu’il a besoin des autres essences végétales (en supposant que certains végétaux soit pensants). Sans la présence de ronces à certains endroits, bien des végétaux auraient de la peine à s’installer. On sait que la ronce a tendance à prendre de la place dès qu’un espace est vacant de manière à préparer le sol et à l’assainir pour l’avenir. 

Au dires de frère Marie Victorin, « Les Rubus (ronce en latin) apparaissent sur les terrains sablonneux dénudés, après les graminées et les carex, et fournissent une protection efficace au sol durant l’ensemencement par les arbres. Le règne des Rubus est toujours éphémère, et bientôt ces végétaux passent à l’état d’éléments accessoires ». 

Le besoin du regard des autres pour s’attribuer une valeur

Sous un angle humain on s’interroge parfois par un « à quoi je sers ? Si je veux être quelqu’un de bien, c’est bien parce que j’ai le sentiment de ne servir à rien. Si je veux être encore meilleur·e, c’est que j’ai le sentiment de ne pas servir suffisamment, de ne pas avoir suffisamment d’impact, de ne pas être suffisamment regardé·e, apprécié·e, aimé·e, accueilli·e, sollicité·e, désiré·e ! ».  

Pourtant, cette motivation n’est pas souhaitable dans le but de chercher à être davantage apprécié·e, aimé·e, accueilli·e, sollicité·e, désiré·e, etc. En conséquence, si vous vous identifiez dans cette carence, en posant un regard rationnel sur votre expérience, vous avancerez. Il est intéressant de travailler sur vous-même pour savoir ce que vous voulez dire et comprendre ce qui se trame en vous. Identifiez alors ce qui nourrit cette perception (pour l’instant irrationnel, puisque n’avons pas fouillé afin d’avoir un regard plus juste). 

Quoi qu’il en soit, avant de poursuivre ce rendez-vous pour savoir comment devenir meilleur, vous pouvez vous repositionner sur vos motivations. Repérer ce qui vous inspire, ce qui vous attire vers l’envie de devenir meilleur.

Comment devenir meilleur et pour qui ?

D’ailleurs, poursuivons avec une autre question : Comment devenir meilleur·e et pour qui ? Avez-vous une aspiration à devenir meilleur·e parce que ça vous plairait à vous ou à quelqu’un d’autre ? Ce faisant, vous sentiriez-vous plus en phase avec vos valeurs et votre projet de vie ? Ou est-ce parce que vous voulez davantage plaire à d’autres, comme nous l’avons évoqué tout à l’heure ? Ressentez-vous cette aspiration parce que vous avez tendance à vous comparer à d’autres ?

Le piège de la comparaison 

En réalité, si l’on reprend l’exemple de la nature en l’appliquant au monde animal, si une dorade désire être meilleure qu’un dauphin, elle sera malheureuse toute sa vie ! L’aspiration inverse conduirait au même résultat. En fait, ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre, même s’ils sont tous les deux des animaux marins. En quoi l’un des deux pourrait-il être meilleur que l’autre ?

L’approche comparative est un terreau magnifique pour se faire mal à soi-même. Pour être mal dans sa peau, rien de mieux que de créer de la frustration, du mal de vivre, chercher à se comparer. C’est idéal. Pour ma part, mieux vaut être accompagné·e pour en sortir rapidement. C’est bien plus facile que de le faire en étant seul·e chez soi. Profitez des 30 minutes offertes en allant sur le lien « go, je passe à l’action ! ».

la manipulation inconsciente

Devenir meilleur·e que vous-même

Vous pouvez tenter d’assainir le terrain en cherchant à devenir meilleur·e que vous-même. Là, on entre dans la dynamique sur laquelle je m’arrêterai tout à l’heure en quant on invite par  « soyez la meilleure version de vous-même ». Je m’arrêterai tout à l’heure pour décortiquer un peu plus cette expression.

Pour l’instant, cherchez à être meilleur·e que vous est difficile. En effet, vous êtes vous ! Comment l’eau pourraient-elle être meilleure que l’eau ? Certes, on pourrait dire que cette eau est plus minérale qu’une autre et que telle autre possède une résistivité moins importante que telle autre. On peut se baser sur le résidus à sec et déterminer quel est meilleure puisque son résidu est inférieur à celui d’une autre. Elle est donc meilleure, mais jusqu’où ? Pourquoi ? Tout dépend de ce qui est attendu !

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Il existe des situations pour lesquelles on a besoin d’une eau possédant une résistivité importante alors que dans d’autres domaines, on n’en a rien à cirer. Moins elle est minérale et mieux c’est. Être meilleur·e que vous-même est donc difficile parce que exempt de sens.

Plus proche de soi

Si vous voulez être plus vous-même, plus proche de qui vous êtes, yes ! Mais vous ne serez pas meilleur·e parce que vous êtes plus proche de qui vous êtes. Il s’agit d’une dynamique qui consiste à vous rapprocher de vous. C’est là, pour ma part, que l’on touche à un objectif sain : 

  • C’est de chercher à être en mesure de vous rapprocher de plus en plus de qui vous êtes pour être le plus en connaissance de vous-même. 
  • Ainsi, vous serez davantage en expression de votre identité et de votre personne. 
  • En conséquence, vous vivrez une vie qui sera en cohérence, plus en complétude d’avec votre identité. 

Là, on est dans une dynamique saine. On est pas dans la comparaison, ni dans une course, on est dans une recentration.

Comment être plus près de soi-même ? 

Comment se rapprocher de soi-même pour être soi-même et profiter de soi en se disant « je me préfère quand je suis comme ça ». Là, vous entendez qu’il y a à plus qui est présent dans le meilleur. En effet, dans meilleur, il y a forcément une relation avec plus. On est plus ceci et plus cela quand on est meilleur·e. Ici, on entre dans un plus qui ne consiste pas à modifier l’état ou de l’identité, mais à modifier une prise de conscience ou une perception de l’identité.

Pour comprendre ce que j’explique, c’est un peu comme si je prenais un melon. Imaginez que je le coupe en tranches pour le manger. Il est bon, mais j’aimerais manger un meilleur melon. Je peux donc, effectivement, aller chercher un melon qui soit meilleur, selon moi, ayant plus de goût, plus de sucre, etc.

Il est aussi possible de vivre une expérience dans laquelle je cesserai de chercher à entrer dans la comparaison consistant à chercher un meilleur melon en centrant mon attention sur mon expérience du moment. En conséquence, je mangerai mieux le melon que je consomme, sans chercher en trouver un meilleur. Je le mangerai en conscience. Ce faisant, je focaliserai mon attention sur ces différents aspects gustatifs, repérant ses saveurs de tête, de fond, celles qui viendront en second plan, ainsi que les saveurs derrière plan, que je nie percevrais qu’à l’issue de ma dégustation.

On peut être en centration, ou autrement dit, concentré, sur soi-même, inscrit dans la même expérience. Ce qui peut, justement, venir émousser où éroder l’aspiration à vivre une meilleure expérience. On peut aussi se prendre au piège en focalisant sur une nouvelle expérience convaincu·e que, étant nouvelle, elle sera forcement meilleure. 

Viser l’intensité de l’expérience plus qu’une meilleure expérience

Par ce changement de mode de pensée, on visera davantage à vivre l’expérience autrement, dans des conditions meilleures, avec des perceptions et une centration accrue sur le vécu sans chercher à changer l’événement pour en vivre un autre qui serait meilleur. Cela équivaudrait à nourrir le fantasme et, par ce biais, la frustration. C’est une partie de la réponse au comment devenir meilleur·e : être plus près de soi, être en mesure de mieux savourer ce qui est comme lui l’on est.

Dans cette dynamique, j’intègre la perception et la réalité de ses propres limites. On fait face a ses défauts, ses croyances, ses lacunes, ses incompétences, etc. Je ne cherche pas uniquement à mettre du cirage sur les qualités. On vit une globalité, en tant que personne à part entière, comportant des limites, des forces, des défauts, des aspirations, des cauchemars, des rêves… Nous entrons dans l’accueil de toute cette réalité, sans chercher à virer les défauts pour ne garder que les qualités. Cela ne fonctionne pas comme ça.

meilleure que sois-même

Comment profiter de soi et savourer davantage son être ? Et comment se séparer de l’envie de se couper un bras, de se séparer d’une partie de ses émotions ou de son identité ? 

1. L’observation de soi

Pout ce faire, commencez à vous observer. Je regarde qui je suis. Comment regarder qui je suis ? Certains habitués à mes accompagnements sur Heureux au Présent, ont déjà répondu dans leur tête en pensant à l’outil qui s’appelle le cahier de vie. L’écriture intime est un des meilleurs moyens d’entrer dans l’observation de soi.

Je vous encourage, au passage à lire un livre qui s’intitule « L’observation de soi ». Je ne l’ai pas lu en entier, mais j’ai pu le savourer. Le jour viendra où je compléterai ma satisfaction en le lisant complètement. 

Par l’observation de soi, on entre dans un principe dans lequel on apprend à se connaître. On se se découvre et, évidemment, on le fait sans jugement. On observe, on regarde comme on le ferait avec une fourmilière ou en regardant pousser une fleur. En définitive, on regarde et on apprend : 

  • Qui suis-je ?
  • Qu’est-ce que je ressens et comment je le ressens ?
  • Comment je fonctionne ?
  • Qu’est-ce que je fais ? Je constate que je fais ceci de telle manière et que j’ai tendance à m’exprimer de telles autres.

Observez vous comme si vous aviez à tourner un film en multi-caméras. Grâce à cela, vous aurez plusieurs angles avec une vue de droite, gauche, une vision panoramique et des vues rapprochées. Ainsi, vous pourrez vous observer et apprendre à vous connaître.

2. L’acceptation

Dans cette deuxième étape, on reste dans une phase excluant le jugement. Vous vous êtes observé·e, vous avez regardé et découvert. De même, vous avez revu des choses que vous connaissiez déjà. À partir de là, formulez par écrit ou verbalement la volonté d’acceptation. 

Dans mon cas, je pourrais dire : « je suis noir, je l’accepte. Je suis grand et très mauvais en calcul mental au point que ma femme m’a demandé de ne plus faire de calcul mentaux en public, dans le cadre de conférences ou d’ateliers. C’est un moyen idéal de commettre des fautes de calcul. Ayant pris connaissance de cette limite, j’accepte ma difficulté. Cela ne touche pas à ma valeur. Je prends juste connaissance de l’information et je l’accepte. J’accepte également que je suis un très bon guitariste tout comme le fait que je ne suis pas le meilleur. Je ne veux pas entrer dans la comparaison, juste dans l’acceptation».

De la même manière, vous pouvez accepter chacun des points que vous avez observé chez vous. Faites cet exercice en vous disant « j’accepte d’être… J’accepte mon profil, mon corps, mon visage. J’accepte mes bourlets (ou mes bourbeaux ;-), tout comme ma voix ».

Pas de confusion des genres

Il n’est pas question de confondre « j’accepte » et « j’aime ». Ça n’a rien à voir. Je ne demande pas d’aimer ni même de ressentir des émotions sur l’acceptation. Il est juste question d’accepter sans émotion. Il s’agit d’un fait, d’une réalité perçue que j’accepte. Et dans cette phase d’acceptation, vous acceptez chacun des points que vous avez repéré dans la phase de l’observation.

3. La projection

On arrive à présent dans la troisième phase qui permet d’être plus soi-même ou de se rapprocher de soi-même. Ainsi, on entre dans une phase de projection pour commencer à élaborer une stratégie de rapprochement et de réconciliation avec soi-même. Parce que dans la première phase d’acceptation, on est allé vers une neutralité dans laquelle on a vécu une approche photographique dans laquelle on a constaté que c’était comme cela, ici et maintenant. 

Dans cette phase présente de la projection, on viendra dire ce que l’on veut voir évoluer dans sa propre vie. Vous pourriez imaginer que l’on vient de quitter le domaine de l’acceptation. Pourtant, sans le quitter vraiment (parce que vous aurez en permanence besoin de tourner en boucle). Vous le ferez en : 

  1. observation, 
  2. acceptation, 
  3. projection. 

Ensuite, vous reviendrez à observation, acceptation et projection. À aucun moment, il n’est question de passer par l’acceptation et la projection en abandonnant l’observation. Il n’est pas non plus question de s’installer dans la projection uniquement. 

Vous aurez de nouveau besoin d’entrer dans le domaine de l’acceptation. De là, vous continuerez vers la projection avant de vous rendre compte que vous ne verrez pas les évolutions escomptées avec le timing que vous souhaitiez. Il y a de grandes chances que les choses ne ressemblent pas à ce que vous aviez fantasmé. Vous aurez donc conscience d’un écart, d’où la nécessité de garder dans la même bourriche l’acceptation consécutive à l’observation pour glisser régulièrement vers l’observation et l’acceptation avant de refréquenter la projection.

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Prenez un café avec vous-même 

Je pourrais prendre une image employée par une personne que j’ai reçu récemment en entretien. Elle me disait avait choisi de prendre le café avec sa colère. J’ai trouvé cette image parlante. Prenez un café avec votre identité. Asseyez-vous à la table, autour du cahier de vie, et dites-vous « parle-moi de toi, un peu », en agissant de la même manière que je vous ai appris à le faire avec vos émotions. Demandez à votre identité « que veux-tu me dire, je t’écoute ?» Et prenez du temps ensemble. 

Je vous rappelle que vous n’êtes pas ce que vous ressentez 🙂 prenez-en la mesure pour vous poser, vous projeter et vous mettre à l’écoute en prenant un café avec vous-même, avec vos émotions, avec vos pensées (sachant que vous n’êtes pas non plus ce que vous pensez). Ainsi, si vous passez par une dépression, vous pourrez échanger avec elle en lui disant « bonjour la dépression, j’ai bien compris que tu me malmènes compte tenu de ce que j’ai vécu ces dernières semaines. Je sais que tu es présente parce que tu cherches à me guérir. Tu es là comme une voie, une sorte de solution. Je te remercie pour ta présence et te souhaite la bienvenue. J’apprécie ton action et te remercie du signal que tu m’as envoyé dont j’ai bien pris connaissance. Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?». 

En continuant à discuter avec votre émotion, vous pourriez lui dire « j’aimerais, à l’avenir, quand tu te manifesteras, que tu aies une capacité à me signaler les choses en faisant un peu moins de vagues ou en veillant à ce qu’elles soient un peu plus discrètes, moins secouantes… » C’est à vous de choisir ce que vous voulez. Et du coup, à vous projeter dans une manière de vivre correspondant davantage à à la personne que vous voulez être, dans votre capacité à vous rapprocher de vous-même et à être plus en phase avec qui vous êtes.

Devenir la meilleure version de soi-même 

Tout à l’heure, j’ai parlé de « devenir la meilleure version de soi-même ». C’est une expression qui, dirais-je, est malheureusement trop employée. Mes chers confrères, professionnels du développement personnel, je suis désolé de m’opposer à votre emploi de cette expression. Mais je le fais parce que je ne partage pas du tout cette approche.

En effet, nous sommes multifacettes. On peut dire que l’humain est comme un kaléidoscope. Quand on regarde en lui, il y a tellement de facettes que l’on n’est pas en mesure de les dénombrer. On peut même être en réelle difficulté pour les délimiter les unes des autres. Seulement, nourrir cette thèse de la meilleure version de soi-même pourrait laisser à penser que l’on peut jouer dans différents rôles et qu’on a une version de soi-même qui n’est pas top alors qu’une autre serait meilleure. Le jeu consisterait à taire une version de soi pour en montrer une autre, une de celles tapis en soi-même.

il aime ce qu'il fait

Tout le bénéfice de l’adaptation

Je préfère vraiment prendre de la distance avec cette expression et intégrer la nécessité naturelle de l’adaptation. Quand j’observe la nature qui nous environne, l’adaptation y est inscrite. C’est une de ses forces que de savoir s’adapter sans s’opposer. Il est également inscrit dans l’être humain d’être plutôt dans cette dynamique de l’adaptation qui consiste à accueillir ce qui se vit et à choisir une posture correspondant à la réponse nécessaire du moment. 

Cela ne veut pas dire que ce sera la meilleure version de moi-même ! Cela veut juste te dire que j’ai fait preuve d’intelligence pour m’adapter. Justement, une des manifestations de l’intelligence est la capacité d’adaptation. La volonté de résistance est généralement le signe d’une des moins bonnes capacités d’adaptation. 

La nature nous enseigne

En interrogeant des félins ou des chevaux, on peut rapidement avoir la réponse. Quand ils se battent pour savoir qui conduira la troupe, celui qui résiste peut en mourir. Mieux vaut qu’il choisisse, quand il se rend compte que sa capacité de résistance n’est pas suffisante, de s’adapter. Or, un des moyens de s’adapter peut consister à se coucher les quatre fers en l’air. C’est une manière d’accepter d’être dans le troupeau, de jouer un rôle différent de celui que l’on aurait voulu remplir. 

On est pas dans une situation de faiblesse, même si dans le cadre animalier on joue sur cette dynamique de force et de faiblesse. En tout cas, c’est comme ça que les humains le lisent et c’est intéressant d’en prendre conscience. Ce n’est peut-être pas forcément une relation de force et faiblesse, dans le monde animal. La mission du chef de troupe, que ce soit dans l’univers équin ou félin, est de sélectionner celui qui pourra le mieux anticiper et protéger le groupe. On n’est pas dans une question d’ego ! Peut-être l’humain le lit-il de cette manière, parce qu’il le vit ainsi dans ses relations. Dans la nature, il est davantage question de survie, plus que de combats d’égos.

Alors, s’il vous plaît, quand vous entendez l’expression « devenir la meilleure version de soi-même », je vous demande de corriger cette phrase. Ainsi, optez pour « devenir plus soi-même » ou encore « être encore plus proche de qui je suis ». Une manière de chercher à être davantage en phase avec qui je suis et en capacité d’adaptation à ce qui se vit dans mon observation.

Les dangers à chercher à devenir meilleur

Avant de conclure, je voudrais souligner trois dangers à chercher à devenir meilleur·e : 

1er danger : Chercher à être le ou la meilleur·e

Le premier est de chercher à devenir le ou la meilleur·e. On est dans le danger de la comparaison aux autres avec une impression de pouvoir impacter sa propre valeur intrinsèque. De cette manière-là, on s’installe dans un mythe. Il n’y a pas de meilleur·e. Sachez que, si vous voulez jouer au meilleur avec un regard rationnel, vous trouverez toujours meilleur·e que vous. Et si vous voulez jouer au moins bon, ce sera la même chose. Pourquoi vouloir jouer au meilleur ? On ne peut pas se comparer parce que nous n’avons pas de base de comparaison.

Comme nous l’avons vu dans le combat animal, pourquoi celui qui resté debout serait le meilleur ? Il n’est pas question d’être le meilleur.

2e danger : Le mythe de la progression continue

Le deuxième danger est le mythe de la progression continue. En suivant le modèle présenté tout à l’heure, :

  1. je suis rentré dans l’observation de moi, 
  2. j’ai vécu la phase d’acceptation
  3. je suis maintenant en phase de progression et de projection.

J’aspire ainsi à ce que mon vécu à venir corresponde à ce que j’avais projeté. De plus, je veux vivre une progression permanente dans laquelle je ne rechuterai quasiment jamais. J’aspire à avancer pour ne plus revivre de situations délicates, difficiles ou désagréables qui ressembleraient à celles que j’ai vécues antérieurement. Tout cela est un mythe. 

Alors s’il vous plaît mettez de l’antimythe ;-). Inventez-le s’il le faut, mais faites en sorte que ce mythe soit détruit parce que, notre capacité d’apprentissage passe par des phases d’acquisitions et régressions. Cela signifie que, quand vous avez appris quelque chose, vous perdrez une part de l’aptitude antérieure à apprendre, à appliquer et à maîtriser un domaine. Après cela, vous recommencerez à fréquenter une phase d’acquisition pour rencontrer, une fois encore une phase de régression. Et ainsi de suite, vous vivrez le cycle naturel de l’acquisition et de la régression.

Dans cette alternance d’acquisition régression vous accepterez que des situations ne ressemblent pas à ce que vous voudrez. Vous constaterez que vous maîtrisez moins certaines choses que vous maîtrisiez bien pendant un temps.

3e danger : L’exigence élevée

Le troisième danger consiste à nourrir une exigence élevée. C’est le contraire de l’acceptation, finalement. C’est une recherche qui vise le top, la progression pour être au sommet. On cherche ainsi à mettre la barre tellement haut que, finalement, on passe dessous en quasi-permanence. La pression est énorme avec un stress qui nous pourrit la vie.

Baissez la pression

Baissez la pression, ne mettez pas la barre plus haute que prévu et vivez avec la réalité de l’acceptation qui vous ramène à vous-même. 

Vous ne serez jamais une meilleure personne. Jamais. Votre valeur intrinsèque reste inchangée depuis votre naissance. Rien ne peut impacter votre valeur en bien ou en mal. Vous vaudrez toujours la même chose. Par contre, vous pouvez être une personne plus connectée à elle-même, plus en phase avec ses valeurs. Mais vous ne pourrez jamais être meilleur·e.

Si vous avez besoin de vous le remémorer, écrivez-le en gros sur les momursts de votre salon. Passer commande à un grapheur pour qu’il le fasse à la bombe… Non ! De façon plus raisonnable, écrivez-le sur des post-it quelque part dans votre bureau, dans votre cuisine et votre chambre à coucher. Et à chaque fois vous les lirez, cherchez à vous souvenir que vous êtes dans une quête dans laquelle vous cherchez à être plus connecté·e à vous-même, plus en phase avec vos valeurs sachant que vous ne deviendrez jamais meilleur·e.

Ne cherchez plus à être meilleur·e. Cherchez à être vous, davantage vous-même en vous rapprochant de vous-même.

Il ne me reste plus que vous souhaiter une bonne semaine

Bye-bye

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