233# Les pouvoirs du Si

Deux lettres pleines de pouvoirs

Et si j’avais fait d’autres choix, si j’étais plus riche, si j’avais plus de talent, si j’étais moins compétent, si j’avais une autre situation… Voilà tant de questions auxquelles nous on pensons sans nous rendre compte des implications de ce genre de formulation. C’est la raison pour laquelle j’ai envie de travailler aujourd’hui sur les pouvoirs du Si. Utiliser les pouvoirs du Si, ce petit mot de 2 lettres seulement. 

Je ne prendrais pas le temps de m’arrêter sur tous les sens du mot Si , mais au moins sur cinq d’entre eux pour que vous puissiez utiliser cet outil afin créer votre bonheur.

À la fin de ce podcast, je vous donnerai un exercice pour commencer à vous immerger dans les pouvoirs du Si.

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La force de deux lettres

Si vous prenez le temps de vous observer (remarqué que j’ai employer le mot Si ), avec votre entourage ou votre quotidien, vous vous rendrez compte que vous utilisez bien plus souvent le mot Ciprès de la pensée. Quand vous le faites, ce n’est pas avec une acception unique. Vous employer dans une pluralité d’usage. Je trouve justement intéressant de prendre conscience de la richesse de ce petit mot en nous arrêtant sur les cinq sens que je vous propose dans cet article.

Ce sera l’occasion de vivre davantage en conscience. En effet, quand tu utilise un mot ou une expression en conscience, il a un impact différent sur nous. Plutôt, grège, un impact choisi. D’où l’intérêt d’avoir la conscience de l’utiliser pour construire quelque chose. Alors qu’à l’inverse, si on emploie un mot, sans avoir choisi, sélectionner, on se retrouve avec une construction qui peut différer de avec celle que l’on aurait voulu, parce que l’on a négligé d’utiliser le bon outil ou des outils adaptés. C’est le porte unité de se projeter avec une palette du Si en prenant connaissance de leur efficacité, de la précision, de leur perspicacité, de la pertinence. Ainsi, on peut mieux antirides, enrichissement. C’est ce que nous allons faire avec ses deux lettres.

Sur le plan symbolique, je trouve intéressant que ce mot ne contiennent de lettres. On peut prendre conscience qu’avec deux lettres uniquement, on peut faire des choses énorme.

La créativité à tout va

Le mot Si est d’abord le mot phare de la créativité. Il permet l’interrogation et, finalement, il permet d’ouvrir des pistes alors que l’on pourrait supposer, à première vue, qu’il n’y en a pas d’autres.

Et les personnes que j’accompagne savent que j’aime me prêter à l’exercice consistant à aller chercher des options face à des situations qui paraissent difficiles, voire, inexplicables. En effet, quand on se donne les moyens de commencer à lister les options qui existent, on se rend alors compte que l’on était dans une approche parfois singulière, avec l’impression ou la conviction que les options étaient maigres, avec une, voire, deux options (une approche binaire). 

La grande découverte

On découvre, par la pratique, qu’il peut en exister une troisième, une septième, une douzième et plus encore de possibilités. On peut ensuite découvrir qu’il y a beaucoup plus d’options qui s’offrent à nous que l’on avait imaginé possible. En réalité, ce ne sont pas les options qui s’offrent à nous. C’est notre interrogation qui fait suite à l’emploi du mot Si qui permet de faire émerger différentes options. Finalement, le Si de la créativité peut être utilisé de manière très pratique en disant : et si…

  • Il existait d’autres options ? 
  • D’autres possibilités existaient ? 
  • Des pistes nouvelle pouvaient être trouvées ? 
  • Je ne me contentais pas uniquement de ma pré-conclusion, ou de mon préjugé, de ma perception, ou de mon expérience, de mon regard, de mes souffrances, de mes blessures, et de ma manière de voir, de mon ressenti émotionnel… Et la liste pourrait être longue. 

La grande force du Si

Finalement, en utilisant les pouvoirs du Si, à savoir, celui de la créativité qui se retrouve dans les cinq mentions évoqués dans ce podcast, on pourra mettre en évidence que la grande force du Si est qu’il ouvre

Il favorise l’émergence de solutions sans jugement. Quand on se pose la question d’autres options, le fait de se juger en cours de route aura tendance à nous limiter, nous faisant passer à côté de possibilités. On aura tendance à observer l’inadéquation, l’absurdité, le caractère inefficace de nos options. 

S’exercer sans jugement

Or, quand on travaille en ouverture, on a tout intérêt à se débarrasser du jugement pour éviter les cul-de-sac. Cela favorise l’émergence de solution. On peut enfin ouvrir l’univers.

La définition 

Il va de soi, qu’avant de s’arrêter sur les cinq sens du mot aussi, on regarde ça définition général. De manière générale, le mot Si signifie pourquoi pas. Dans ce cas, on utilise Si pour alimenter une réflexion, nourrir une pensée, prendre des directions d’idées et envisager des modifications, des transformations, des hypothèses qui n’ont pas été mise en place ou explorées.

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Le premier pouvoir du Si : le Si imaginatif

Il met l’accent sur l’imagination. On l’appellera le Si imaginatif. Il favorise l’ouverture permettant d’envisager des options, des choses qui n’avaient pas été entrevues jusqu’alors.

Un Si de pleine conscience 

J’aimerais que vous preniez conscience du moment où vous employez le Si et que vous l’employiez beaucoup plus avec cette première acception pour lui donner ce premier pouvoir. Pourquoi ? 

Plus de place pour le regard binaire

Parce qu’il veut limiter le risque de la solution binaire ou de l’approche monolithique par laquelle on ne voit qu’une option, comme des personnes qui disent « je n’avais pas le choix » comme s’il était possible de ne pas avoir le choix. Même si on est incarcéré, que l’on est contraint, on a bien des choix. En effet, c’est plus facile à dire qu’à faire. Mais c’est parce que nous confondons l’impression de ne pas avoir le choix avec la réalité de ne pas l’avoir donnant foi à l’impression que nous croyons profondément réelle. 

Si vous mesurez la force de ce que je suis en train d’évoquer ici, vous réaliserez que vous aurez beaucoup plus de choix que vous ne l’imaginez.

Je vous renvoie à l’excellent livre de Marshall Rosenberg « Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs » dans lequel il explique très bien à quel point nous limitons notre propre choix qui s’avère  bien plus ouvert que nous ne pouvons l’imaginer.

Bienvenue au cours de gym

C’est très important de se souvenir que l’emploi du Si imaginatif permet la gymnastique du cerveau. Je vous encourage à la pratiquer quotidiennement pour vous entraîner à envisager des options qui ne vous viendraient pas à l’esprit, a priori. Contraignez-vous à vous dire « il y a forcément des options qui ne sont pas venues ». Ainsi, imaginez à quel point on enclenche la créativité humaine en agissant ainsi.

Voici quelques exemples utilisant le Si imaginatif : 

  • Si je faisais cela à la place de tel au traction…
  • Si on inverser les choses…
  • Si j’avais une baguette magique, qu’est-ce que j’aimerais changer dans notre quotidien ?
  • Si tout était possible…
  • Si j’étais heureux…
  • Si je veux une meilleure situation…

Exercice pratique

Un exercice pratique : d’ailleurs, je vous propose de faire un exercice en vous basant sur le début de la phrase, « si j’étais heureux ou heureuse ». 

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Faites-le en vous disant que vous ne voulez pas vous limiter à la condition dans laquelle vous êtes actuellement. Répondez à cette question « si j’étais heureux ou heureuse … ?» en écrivant :

  • tout ce que vous feriez, 
  • ne feriez pas, 
  • comment vous seriez habillé, 
  • quelles seraient vos activités, 
  • quel serait votre profession, 
  • à quoi ressemblerait votre profil familial, 
  • quel serait votre place sa situation familiale, 
  • qu’est-ce que vous mettriez en avant, 
  • qu’est-ce que vous changeriez et qui serait nouveau dans l’organisation de vos priorités, 
  • etc. 

Voyez que, finalement, ce peut-être un bon travail de base pour commencer à vous projeter ou à visualiser une situation qui correspondrait à ce que vous voudriez vivre. 

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Deuxième pouvoir du Si : la condition

C’est une manière d’envisager des éventualités ou des possibilités.

Exemple :

  • Si tu me prends dans ton équipe, tu pars gagnant
  • Si tu continues comme ça, tu risques de t’attirer des ennuis
  • Si on bosse ensemble, on pourra faire…

Il s’agit d’un Si qui permet d’envisager des éventualités. Cela dit, le risque de ce dernier est d’adopter une pensée binaire quand on se fonde essentiellement sur la condition. Il peut être équilibré en intégrant le pluriel du principe imaginatif du pouvoir précédent. Mais il est indéniable que la phrase « si tu me prends dans ton équipe, tu pars gagnant » peut s’avérer fermée dans le cas d’une pensée conditionnelle.

Or, des Si imaginatifs peuvent ouvrir sur une quinzaine d’options. Il est hors de question d’envisager cette phrase en pensant « si tu me prends dans ton équipe, tu pars gagnant, mais si tu ne prends pas, tu seras perdant ». Là, on serait dans le binaire limitatif qui se situe bien loin de l’imaginatif.

Placer le Si conditionnel sous condition

C’est donc intéressant d’utiliser le Si qui induit la condition à condition de ne pas s’enfermer dans cette approche conditionnelle. Il s’agirait d’une prison construite sur-mesure de ses propres mains. Ce serait dommage.

Je préfère donc que l’on utilise cette approche avec l’ouverture. « Si tu me prends dans ton équipe, tu pars gagnant » ne veut pas dire que « si tu ne me prends pas dans ton équipe, tu pars perdant ». En effet, si tu prends quelqu’un d’autre, tu pourras aussi partir à gagnant.

C’est pareil pour le deuxième exemple que j’ai donné « si tu continues comme ça, tu risques de t’attirer des ennuis ». Cela ne veut pas dire que « si tu continues comme ça, tu auras (forcément) des ennuis » ! C’est aussi une manière d’éviter la confusion des genres entre conditions et possibilités.

Test d’entrainement

D’ailleurs, je pourrais vous interroger : « Si on bosse ensemble, on pourra faire… ». Est-ce une condition ou une éventualité ? Je vous laisse quelques secondes de réflexion pour réaliser que vous avez peut-être naturellement tendance à l’utiliser comme une condition. C’est un piège !

« Si tu es sympa, on pourra… » est une condition ou une possibilité ? De la même manière, je vous laisse quelques secondes de réflexion. Vous pouvez réaliser qu’en fonction de votre parcours de vie, ce n’est pas très facile de trancher pour l’un ou pour l’autre. Vous pouvez avoir tendance à penser à la condition au détriment de la possibilité, selon votre parcours de vie.

Une clé de déverrouillage 

Voici une clé de déverrouillage qui vous permet de ne pas tomber dans le piège de la condition à tout prix : 

  • Quand on pense « si…, sinon », on pense en condition

En se fondant sur notre exemple, si l’on pense « si tu me prends dans ton équipe, ça marchera bien, sinon ça ne marchera pas » vous comprenez qu’on est dans la condition. 

  1. Quand on pense « si… » nu, on pense possibilité

Quand il n’y a pas de mots conditionnel tel que « sinon », on pense en possibilité. En reprenant notre exemple, « si tu me prendre à ton équipe, tu pars gagnant » peut-être une possibilité si je ne fais pas suivre ma phrase (dans mes pensées) d’un « sinon ».

Ouvrez l’oeil et les oreilles 

Mettez-vous donc en veille pour vous observer et prendre conscience que, si vous pensez « sinon », vous adopter une approche conditionnelle. Alors que si vous pensez « si » nu ou suivi de « et », vous entrez dans l’approche de l’éventualité, des possibilités, de la construction, de la créativité, de l’imaginatif, etc. 

Je vous encourage vivement à adopter cette direction. Vous avez déjà compris que je suis en train d’enfoncer une porte que j’ai déjà ouverte depuis le tout début de ce podcast. J’insiste puisque je sais qu’il vaut mieux plusieurs coups de marteau pour enfoncer un clou ;-). 

Troisième pouvoirs du Si : le Si hypothétique potentiel

Cette approche flirte un peu avec ce que l’on a déjà évoqué. En effet, dans le Si hypothétique, on prend conscience que l’on touche à de l’irréalisable au présent ou/et du réalisable dans l’avenir.

Ce troisième pouvoir permet de mesurer qu’ici et maintenant, ce que l’on évoque n’est pas possible. Toutefois, cela ne signifie pas que ce ne sera pas possible à venir.

Je vous donne quelques exemples :

1. « Si j’avais les compétences nécessaires, je me serais lancé ».

Ici au présent, je ne me lance pas parce que j’estime ne pas avoir les compétences nécessaires. Vous voyez que ce n’est pas réalisable présent. Mais, ça ne veut pas dire que je ne puisse pas l’envisager dans l’avenir. Qu’est-ce qui peut m’empêcher d’acquérir les compétences nécessaires pour me lancer ?  

2. « Si je vous avais entendu, je vous aurais ouvert »

Cette phrase sous-entend clairement que je n’ai pas ouvert. Il n’est donc pas réalisable d’envisager de modifier le présent. Les choses sont faites et achevées. Je n’ai pas ouvert parce que je n’ai pas entendu. On est vraiment dans l’hypothétique potentiel irréalisable au présent, mais réalisable dans l’avenir. En effet, cela signifie qu’à l’avenir, si je vous entends, j’ouvrirai.

3. « Si nous avions su que vous passeriez, nous avions fait un détour pour vous voir ».

Vous comprenez que ce n’est pas réalisable au présent puisque l’action est terminée.

4. « Si seulement il pouvait arriver à l’heure ».

On entend bien qu’il n’est pas arrivé à l’heure. Rien n’est modifiable.

5. « Si j’avais ce poste, je prendrai les choses en main ». 

Exercice : A vous.Exercez-vous à décrypter le fond de cette affirmation. 

La véritable limite du présent

Je trouve intéressant de prendre la mesure de la limitation dans laquelle on se se place au présent face au Si hypothétique. 

Je ne peux rien changer au présent, parce qu’en réalité, si je prends la mesure rationnelle de ce qui se passe, l’événement présent, au moment où il se déroule, fais déjà partie du passé. Ça veut dire que ce que je suis en train de vous dire là, maintenant est déjà dans le passé. Vous voyez que le présent est suspendu à rien.

C’est vraiment aidant de prendre la mesure pour réaliser à quel point les événements ne sont pas modifiables. Nous pouvons intégrer à que, pour se libérer, mieux vaut accepter les choses telles qu’elles sont. 

Place à l’acceptation 

Quand je dis « si je vous avais entendu, je vous aurais ouvert » j’accepte que je ne vous ai pas entendu sans forcément porter une responsabilité ou de la culpabilité. Je ne vous ai pas entendu, c’est tout. C’est un fait, c’est comme ça. Je l’accepte.

« Si j’avais ce poste, je prendrai les choses en main ». J’accepte aujourd’hui de ne pas avoir le poste en question. C’est comme ça. Je ne peux rien faire aujourd’hui pour avoir ce poste. C’est trop tard étant donné qu’aujourd’hui est un présent en cours d’achèvement. Par contre, je peux agir pour faire en sorte d’avoir ce poste demain puisque je réalise que ce Si hypothétique ouvre sur des potentiels, d’où le pouvoir de ce dernier.

Quand vous utilisez ce Si, vous cherchez à donner de la force, de la prise de conscience et, en même temps, de la libération, sans culpabilité, sans jugement.

« Si seulement il pouvait arriver à l’heure » signifie que, n’étant pas arrivé à l’heure, nous ne pouvons pas changer le présent, je l’accepte sans culpabilité aucune et avec libération. En même temps, il est donc bon de comprendre qu’il est possible de travailler pour que la personne arrive à l’heure à l’avenir, dans la mesure du possible. C’est une porte de construction.

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Quatrième pouvoir du Si : le Si comparatif.

Je vous mets en garde quant à la comparaison avec les autres. J’ai déjà écrit un podcast dans lequel j’ai abordé le problème de la comparaison. Pas de comparaison avec les autres « L’approche comparative est un terreau magnifique pour se faire mal à soi-même », ai-je dit . J’aime illustrer ce sujet en posant quelques questions telles que : qu’est-ce qui est le mieux ?

  • Une rose ou une tulipe
  • Un chêne ou un roseau
  • Une. Poire ou une pêche.
  • Un concombre ou un radis
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On ne peut pas répondre à ces questions-là tant qu’elles ne sont pas contextualisées, rationalisées. Chacun a ses spécificités qui fait qu’il est insensé d’envisager une comparaison. Par contre, le Si comparatif a du sens et même de l’avenir. Il a toute sa place dans le développement du bonheur personnel, parce qu’il vise une comparaison de situation.

Par exemple : 

  • On n’est jamais si bien que sur la plage
  • On n’est jamais mieux servi que par soi-même

Une comparaison subjectivement assumée

Ici, on ne compare pas deux personnes ou des choses non comparables. On compare des situations relatives à sa propre expérience.

Attention, c’est important de le noter que l’emploi du «on» tend à généraliser. Or, ça sous-entend que tout le monde devrait considérer que l’on est bien sur la plage ou qu’on est jamais mieux servi que par soi-même plutôt que de l’être pas d’autres. Or, sur le plan rationnel, ces approches sont fausses. 

Soyons spécifiques

Toutefois, il est possible d’avoir une approche plus spécifique quand on est dans une pensée en « je ». Ainsi, « je pense qu’on est jamais mieux servi que par soi-même » est rationnel. Ici, on exprime une expérience qui ne relève absolument pas de la généralité

De plus, on est dans une approche qui exclut la comparaison d’avec quelqu’un d’autre. Il est question d’une comparaison d’expérience propre dans laquelle je trouve, (dans mon expérience personnelle), que je suis mieux servi quand c’est moi qui me sert.

Je m’arrête là sur le Si comparatif parce qu’il me paraît assez clair et accessible.

Je vous encourage vivement à l’écoute du podcast sur la comparaison avec les autres. J’y explique les raisons pour lesquelles cette dernière est dangereuse.

Le cinquième pouvoir du Si : le Si interrogatif

Ce Si-là correspond à « est-ce que ». Prenons directement quelques exemples pour les illustrer :

  • « Je voudrais savoir si vous accepteriez de défi »
  • « Savez-vous si je peux compter sur vous »
  • « Je me demande si j’y arriverai à temps » 

Vous voyez que l’on touche à une interrogation. Il s’agit de situations sur lesquels on va (se) poser certaines questions. On attend alors que la personne (incluant soi-même) se positionne.

Encore un signe d’ouverture 

Ce qui est intéressant, c’est qu’il est bien question d’un signe d’ouverture en attendant une réponse ou sa propre réponse, quand cette dernière dépend de nous. 

Quand je dis « je me demande si j’arriverai à temps » j’ouvre une porte pour créer une réponse. Et ce n’est pas parce qu’aujourd’hui, j’ai le sentiment de ne pas avoir la capacité d’y arriver, que je n’y arriverai pas demain ! Finalement, je me rapproche un peu du Si hypothétique potentiel.

Jusqu’à ce jour, j’ai le sentiment de ne pas avoir les compétences, ce qui m’amène à me poser la question de savoir si j’y arriverai à temps. Mais, en exerçant, en acquérant les compétences, je pourrai changer la réalité (pas présente, puisque le présent n’est pas modifiable), à venir.

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Exercice pratique

Je voudrais, à présent, m’arrêter sur un exercice que je vous propose de travailler. Vous pouvez-vous y mettre sur votre cahier de vie ou en situation réelle pour un tirer le meilleur parti.

Etape n°1 : 

Je vous propose de sélectionner une situation vécue dans laquelle vous avez eu de la satisfaction. Ce que vous sélectionnerez aura été synonyme de plaisir, de bonheur. Et à partir de cet événement-là, vous pourrez répondre à la question suivante :

  • Si vous aviez ouvert votre réflexion en usant du Si imaginatif (par exemple) qu’est-ce que vous auriez pu envisager d’autres concernant la situation que vous avez vécue ?

En répondant à cette question, je vous propose d’écrire un minimum de 15 à 20 options différentes. Ne vous contentez pas de deux ou trois options. Cela ne veut pas dire que vous devriez avoir un jaillissement de pensées et d’idées immédiatement. Prenez votre document, déposez-le quelque part et revenez-y jour après jour pendant cinq à sept jours pour y ajouter des éléments. Vous pouvez également amender et compléter ce que vous avez déjà écrit. 

Etape n°2 : 

Ensuite, après avoir fait la première étape de l’exercice, vous pouvez poursuivre avec une chose qui était plus ou moins douloureuse. 

Prenons l’exemple que votre maman vous a dit quelque chose que vous avez mal vécu. Vous avez eu le sentiment de vivre une blessure, quelle qu’elle soit. Sur votre feuille, ou votre cahier de vie, vous pouvez écrire : 

1) Si j’avais ressenti une autre émotion, qu’est-ce qui se serait produit ?  

Ou

2) Si je voulais utiliser cette situation pour grandir, et ne me révéler à ma mère, qu’est-ce que j’aurais fait ? 

Ou

3) Si je voulais moins souffrir de la situation, qu’est-ce que je pourrais faire ? 

Ou autres.

Ainsi, jour, après jour, vous pouvez compléter, remplir et pondérer votre document jusqu’à avoir entre 15 et 20 options différentes pour le même sujet (le 1, le 2 le 3 ou celui que vous aurez choisi).

Allez au bout

Certains me diront « mais si je suis venu amender ou ajouter des points précédemment écrit, dois-je tout de même aller jusqu’à 15 ou 20 options ? ». À cela, je réponds : c’est très bien (même si j’ai confiance qu’il s’agit d’une évaluation jugement), seulement je voudrais que vous continuiez d’avoir entre 15 et 20 options possibles, indépendamment des amendements et modifications de ce que vous avez déjà écrit. C’est pour votre bénéfice mental que vous travaillez cet exercice. Ce sera un moyen de dire à votre égo : « cesse de me donner l’impression que je suis enfermé dans une absence de possibilité. Je sais désormais qu’avec le Si imaginatif (entre autres), je peux solliciter 15 à 20 options pour une même et unique situation ». 

C’est ce que l’on appelle l’intelligence émotionnelle. Et oui ! Je crois en avoir parlé, il y a peu, dites-moi ! Or, un des grands avantages de l’intelligence émotionnelle est d’intégrer le changement qu’un seul facteur, aussi minime, soit-il, conduit à une suite des événements très différents, même si l’on ne change qu’un seul degré. 

De petit changements révolutionnent nos vies

Cela me rappelle avoir évoqué la Méthode Mikitani, avec le fondateur du site Rakuten, vente d’occasion garantie. Il explique que si l’on opère un changement de 0,5 %, on peut obtenir un changement différent au final. En effet, plus on prend de la distance par rapport au moment de la prise de décision, et plus les 0,5 % seront visibles, perceptibles. 

C’est important d’intégrer ça dans notre réalité. Nul n’est besoin de tenter de se décourager en se disant « puisqu’il s’agit d’un changement minime, il ne vaut rien ». Non, non, non, s’il vous plaît ! Faites des changements minimes et multipliez-les. Je ne vous demande pas de faire des changements énormes dans votre vie puisque vous ne tiendrez pas longtemps. Opérez par changements minimes en ne changeant qu’un seul facteur à la fois. Je suis convaincu que la modification d’un seul facteur modifie considérablement les choses dans un moyen et dans un long terme.

Limiter la culpabilité

J’aimerais terminer en adossant une baisse de la culpabilité à cette ouverture relative à l’emploi des pouvoirs du Si. On intègre alors que le Si, hypothétique entre autres, permet d’ouvrir et de limiter le risque de culpabilité puisque l’on va travailler avec beaucoup plus de construction et s’ouvrir à davantage d’options. On se sentira à l’aise pour dire « avant de te donner ma réponse, permets-moi de prendre la journée. Ainsi, je te répondrai demain ». 

Grâce à cette approche, on peut faire une liste avec le Si imaginatif, hypothétique, conditionnel, comparatif et interrogatif pour avancer en soi-même grâce a l’emploi de leurs pouvoirs. « Si je te réponds favorablement, est-ce que ça sous-entend que… ?» ici, un Si interrogatif.

Des choix qui s’éclairent davantage

Le fait de reporter une décision pour utiliser les pouvoirs du Si peut vraiment changer l’impact de la direction (ou des directions) que vous prendrez. Cela peut également changer l’ampleur de vos choix et favoriser la satisfaction des choix que vous ferez, en plus de vous éclairer, en vous ouvrant a beaucoup plus de liberté de possibilités

Plus de liberté

Mesurez-vous qu’avec 15 à 20 possibilités, vous augmentez votre champ de liberté ? C’est bien différent que de continuer à penser « je n’avais pas le choix ». Même deux options, c’est trop court ! 

André Charbonnier, écrit « pour que l’exercice de la liberté se manifeste, il importe d’offrir au moins trois possibilités ». Voyez combien l’approche binaire peut-être une limitation des possibilités et faire montre d’une carence de liberté !

Je vous propose de travailler sur 15 à 20 possibilités. Si vous rencontrez des difficultés, posez-moi vos questions dans les commentaires. Si vous avez besoin d’être accompagné, ne serait-ce que sur une situation précise, cliquez, juste ici : Go ! Je passe à l’action. On prendra 30 minutes ensemble, complètement offertes, pour débloquer un élément avant de vous laisser poursuivre dans votre construction. Vous pourrez ainsi continuer à créer votre vie au mieux.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine.

Bye-bye

7 commentaires

  1. C’est intéressant comme article car généralement, je trouve le si handicapant du genre « Avec des Si on pourrait mettre Paris dans une bouteille »

    1. Oui Isabelle, je te rejoins dans cette crainte de handicap. En même temps, avec des Si, on a fait d’un tas de ferraille un emblème national (La tour Eiffel).
      Tourner le dos à des pouvoirs à cause de leur limitation serait une erreur, n’est-ce pas ?
      Utilise-les le plus possible en pleine conscience. Tu verras s’opérer des changements évidents.

  2. Je n’imaginais même pas que ce petit mot avait autant de pouvoirs. Merci

    1. Et pourtant ! C’est en l’utilisant quotidiennement en étant à ta propre écoute que tu en mesureras la portée.

  3. Merci Pascal. Dans ton podcast, j’ai été marqué par le caractère éphémère du présent que tu dis suspendu dans le temps et faisant déjà parti du passé pendant le déroulement de l’événement.
    Je trouve que cette prise de conscience n’est pas facile à intégrer. Est-ce que ça pourrait vouloir dire que le présent compte beaucoup moins finalement ?

    1. J’entends bien que cette nouvelle manière de voir le présent puisse chambouler un peu. Cela dit, je ne pourrait dire que le présent compte moins. Et puis, moins que quoi ? Que le passé ? Que le futur ? Cette question est difficile.
      Je te propose de la placer dans les sujets de podcast pour l’aborder dès que possible, ok ?


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