40# L’accomplissement de soi

J’entends tout à fait le besoin d’accomplissement de soi qui peut raisonner en vous. Il s’agit d’une forme de satisfaction que vous avez projetée sur une situation donnée. Quelle est la motivation de cette recherche ? Est-elle réellement saine et bénéfique pour votre développement personnel ?

Dans cette émission, vous verrez :

  • Comment définir l’accomplissement de soi
  • Cinq motivations possibles vers l’accomplissement de soi 
  • Quelles sont les motivations bénéfiques pour l’accomplissement de soi vers un résultat heureux

Transcription intégrale de l’émission

40# L’accomplissement de soi

Bonjour à tous, 

Il arrive que l’on me parle de ce sentiment d’accomplissement de soi. J’ai trouvé utile de faire cette émission aujourd’hui pour m’arrêter sur ce sujet qui revient de manière récurrence dans la bouche des uns et des autres.

J’entends tout à fait le besoin d’accomplissement de soi qui peut raisonner en vous. Il s’agit d’une forme de satisfaction que vous avez projetée sur une situation donnée. Par exemple, vous pouvez ressentir ce sentiment de satisfaction de soi si vous avez atteint un objectif précis. C’est peut-être le cas également si vous êtes en train de vivre tel ou tel événement qui correspondait à quelque chose que vous aviez projeté. Vous pouvez ressentir ce sentiment également quand vous faites partie d’un groupe, d’une communauté, que j’appellerais groupe d’appartenance. 

Et pourquoi seriez-vous en recherche du sentiment d’accomplissement de soi ?

Si vous avez cette impression d’être dans cette forme de quête (qui peut être ponctuelle comme installée dans la durée), je pense qu’il est intéressant de vous poser la question du pourquoi ? Dans quel but ? Qu’est-ce qui vous motive et vous pousse vers le besoin de ressentir ce sentiment d’accomplissement de soi ? 

Il me paraît important de savoir ce qui motive votre démarche. L’idée n’est pas d’évaluer la motivation pour savoir si elle est bonne ou mauvaise. Cette démarche n’a rien à voir avec un jugement. Il n’est pas du tout nécessaire de qualifier votre motivation de bonne ou de mauvaise dès le début de la prise de conscience. L’étape première, à laquelle je vous invite, est d’identifier votre motivation en la regardant comme neutre, sans aucune qualification ou connotation ni négative, ni positive. À partir de là, vous pourrez visualiser ce qui vous pousse à vivre ce que vous voulez vivre. 

Ce pourrait être : 

  1. Le plaisir de l’expérience en tant que tel  
  2. Le besoin de vous définir à travers ce que vous vivrez
  3. La volonté de vous prouver quelque chose ou de le prouver à quelqu’un
  4. Le souhait de vérifier une croyance, soit en la validant soit en la contrant
  5. Le refus de vous limiter à une censure ou une autocensure

1. Le plaisir de l’expérience en tant que tel

J’encourage véritablement les personnes qui sont dans cette démarche d’accomplissement de la vivre avec le plaisir de l’expérience en tant que telle. C’est, me semble-t-il, le chemin le plus sain. C’est un état d’esprit qui peut vous caractériser quand vous accueillez les événements à vivre comme des expériences que vous utilisez pour construire. 

Imaginez que vous ayez à faire un puzzle. Devant vous, se trouvent toutes les pièces du puzzle. En adoptant l’état d’esprit qui consiste à vivre les expériences qui sont devant vous pour le plaisir en tant que tel, vous feriez le puzzle sans objectif de fin déterminée. Imaginer le puzzle terminé est plaisant mais ce n’est pas la priorité. Vous voulez vivre le plaisir de le réaliser.

2. Le besoin de vous définir à travers ce que vous vivrez

Cette motivation mérite que l’on s’yyy arrête. Elle tire le signal d’alarme d’une nécessité de vous redéfinir. Vous aurez une tendance à vivre ce que vous avez à vivre avec la volonté d’y mettre une partie de votre identité trop importante. Vous aurez tendance à imaginer que votre personne fusionne avec ce que vous vivez.

Le risque est que si des événements se passent d’une manière que vous considérez comme négative, vous y perdrez des plumes. De la même manière, si les choses se passent comme vous le souhaitez, voir beaucoup mieux, la réalité de la fusion avec votre expérience vous poussera à vous redéfinir à partir de ce que vous avez vécu.

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Reprenant l’exemple du puzzle, au fur et à mesure que vous avancez dans le puzzle, si vous avez des difficultés pour trouver le bon emplacement de certaines pièces, que vous avez l’impression de traîner, de perdre du temps, vous risquez de changer l’image que vous avez de vous dans votre manière de faire le puzzle. Vous pourriez penser que vous êtes nul, minable, incapable, etc. Et si votre manière de faire le puzzle se passe très très bien, que vous trouvez des emplacements avec facilité et que vous vous rendez compte, tout à coup que vous avancer rapidement, vous pourriez à l’inverse vous qualifier d’excellent, de très bon, de très compétent etc. 

Est-ce bien ou mal de se redéfinir à partir de ce que vous vivez ? Je préfère ne pas répondre à cette question en terme de bien ou mal mais de conséquences. Vous avez besoin de comprendre que ce ne sont pas vos actions qui vous définissent mais c’est vous qui définissez vos actions. Les succès que vous rencontrez dans la vie ne font pas de vous quelqu’un de bien. Les échecs que vous croisez sur votre chemin ne font pas de vous quelqu’un de minable ou de nul.

Je vous invite réellement à sortir de ce chemin qui consisterait à vous définir à travers ce que vous vivez.

Mieux vaut pour vous vous définir et vivre en fonction de votre propre définition.

Laissez-moi vous donner un exemple. Jusqu’à maintenant, si vous vivez vos expériences avec une volonté d’accomplissement de soi, poussée par la motivation de vous définir à travers ce que vous vivez, il se pourrait qu’en invitant une bande de copains à dîner chez vous, selon leur appréciation du dîner que vous aurez préparé, vous vous qualifiiez de bon ou de mauvais cuisinier. Vous risquez de vous donner une note comme dans « un dîner presque parfait ». Si vous percevez cette tendance chez vous, je vous invite à aller dans une autre direction. Préparez votre dîner, préparez la table, préparez l’animation et évaluez tout cela avant que vos amis et convives arrivent. À partir de votre appréciation, vivez votre soirée. Quoi qu’en pensent vos convives, restez sur votre avis et intégrez le leur sans pour autant qu’il vienne corriger le vôtre. Leur impression viendra comme une expérience qui leur appartient sans pour autant qu’elle vienne altérer votre expérience propre. 

Cela ne signifie pas que ce que vous avez fait était excellent. Ça ne veut pas dire qu’on n’avait rien à comprendre. Ça signifie que vous n’avez pas à vous définir à partir de ce que les autres pensent. Vous n’avez pas à vous définir à partir de ce que vous avez vécu. Définissez-vous vous-même en amont de ce que vous voulez vivre. Cela évitera que votre définition propre ne soit impactée par l’avis des autres. 

3. La volonté de vous prouver quelque chose à vous-même ou de le prouver à quelqu’un,

Dans cette motivation, il y a un point commun avec celle que nous venons de voir. Il s’agit de l’identité, de votre identité. Elle va un peu plus loin dans la profondeur de votre identité puisque cette motivation qui tend à vouloir vous prouver quelque chose à vous-même ou à quelqu’un touche à votre valeur.

Si vous vous reconnaissez dans cette motivation, je vous invite à écouter l’émission « qu’est-ce que vous valez » qui se trouve dans la liste des Podcasts. Le fait de ressentir ce besoin de vous prouver, signifie que vous avez l’impression de ne pas avoir assez de poids. D’où la nécessité d’assainir cette motivation.

Si je reprends l’exemple du puzzle, vous pourriez être face à des pièces et vous dire qu’il vous faut absolument réussir à trouver le moyen de réaliser ce puzzle, sans quoi votre valeur diminuera. Par contre, si vous arrivez à faire le puzzle dans un temps déterminé, votre valeur augmentera.

Rien ni personne ne peut ajouter ou retrancher quelque chose à votre valeur. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, que vous soyez beau, grand, petit, noir, jaune, bon cuisinier, cycliste, peintre, bon en maths ou mauvais en physique, vous aurez la même valeur. Je sais que notre société, le système scolaire et vos parents ne vous ont pas donné cette impression. Que ce soit vrai ou non, intégrez en vous que votre valeur est non fluctuante. Vous ne serez jamais coté en Bourse. Rien ni personne ne peut définir votre propre valeur, ni même vous-même. Vous avez une valeur qui est intrinsèquement immuable.

Vos bonnes actions ne vous donnent pas plus de valeur, tout comme vos mauvaises actions ne vous donnent pas moins de valeur. 

4. Le souhait de vérifier une croyance, soit en la validant soit en la contrant

Si vous vous reconnaissez dans cette démarche qui consiste à mettre une croyance à l’épreuve, quelque part, je trouve que c’est une démarche à encourager. C’est une preuve de maturité que d’être poussé par l’envie de remettre certaines croyances sur la table. Certains le voient d’un mauvais œil en disant que c’est un manque de stabilité. On prend le risque de s’ouvrir au doute. Pour ma part, je pense que c’est une expérience enrichissante que de se confronter à de nouvelles expériences qui viendront invalider ce que vous croyiez jusqu’à aujourd’hui. Et je crois également le contraire, à savoir, qu’il est sclérosant de refuser de remettre certaines de ses croyances sur la table. C’est même risquer de passer à côté de nombreuses opportunités.

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Entendant nous bien, je n’invite pas à une remise en cause permanente ni même, à une remise en cause tout court. Plutôt à une remise en question. Je ne vais pas développer la différence dans cette émission et je vais plutôt vous inviter à écouter le podcast d’Emilie Antoine qui aborde très bien ce sujet. Vous trouverez le lien dans la transcription de ce présent podcast sur le site heureux au présent. 

En gardant l’exemple de la réalisation du puzzle, si vous êtes motivé par la volonté de vérifier une croyance pour la valider ou l’invalider, vous aurez tendance à choisir les pièces que vous allez mettre en étant prêt à accepter de défaire une partie de ce que vous aviez déjà réalisé. Vous vivrez cette réalité avec un naturel qui n’aura aucun impact sur votre image de vous-même ; à moins que votre motivation soit plurielle et qu’elle vienne s’adosser à la motivation qui est le besoin de vous définir, à savoir ce que vous vivez en même temps que votre volonté de vous prouver quelque chose à vous-même. Jusqu’à maintenant, j’ai pris des motivations les unes après les autres mais vous comprenez qu’elles peuvent s’entremêler.

Toujours autour du puzzle, si quelqu’un venait à vous poser des questions sur vos choix de mettre telle ou telle pièce à tel endroit, vous pourriez tout simplement accueillir ces propositions comme d’autres regards qui viendraient enrichir votre réflexion sur la construction de ce puzzle.

5. Le refus de vous limiter à une censure ou une autocensure

Si vous percevez, dans vos motivations, cette cinquième motivation comme étant vôtre, vous sentirez que votre démarche temps vers la libération, une volonté de vivre la libération. Ce peut être une manière de vous guérir d’une volonté antérieure de vous enfermer, de vous limiter. La motivation de libération sera d’autant plus forte si elle fait suite à une impression d’enfermement, d’auto-censure. 

Je pense à cette jeune femme talentueuse et brillante, peintre qui s’était refusée pendant des décennies de pratiquer son art qui est la peinture. Elle avait pourtant fait les Beaux-Arts mais elle avait choisi de s’appliquer l’autocensure à cause d’une histoire de famille avec un de ses aïeux qui avait été mal vu suite à son parcours d’artiste et cela avait participé à la limiter dans sa volonté de développer son art. Aujourd’hui, après avoir pris conscience de cette autocensure, cette jeune femme s’accomplit, se dévoile et manifeste la beauté de son savoir-faire. 

Autour du puzzle, la motivation du refus de vous limiter pourrait vous donner des ailes pour vivre l’expérience dans toute son intensité. À moins que vous ayez le désir de prouver quelque chose à quelqu’un, ce que je ne souhaite pas, vous vivriez cette expérience du puzzle pour vous-même en vous amusant à le faire le plus vite possible, par exemple pour le défaire ensuite et le refaire de nouveau plus vite encore. Vous pourriez vous amuser sans limite, vous redonner des défis et varier. 

L’accomplissement de soi est souvent perçu comme synonyme de bonheur. Vous comprenez qu’en fonction de la motivation qui est la vôtre, ce n’est pas forcément le cas. Si vous vous êtes reconnu dans un besoin de prouver quelque chose à quelqu’un ou à vous-même, vous êtes dans une forme d’enfermement dans lequel vous portez un poids. 

Mais il est vrai que les motivations telles que : le plaisir de l’expérience en tant que telle, la motivation de vérifier une croyance ou le refus de vous limiter comportent le bonheur en elles-mêmes. 

Je vous rappelle que le bonheur n’est pas une destination mais le chemin en lui-même. 

Le discours le plus célèbre de Jésus est appelé le sermon sur la montagne et c’est dans celui-ci que se trouvent les béatitudes. Que vous soyez croyant ou non, vous en connaissez au moins le début. Le premier mot est : heureux.

En grec, ce mot se dit makarios qui signifierait en marche. Déjà, dans ces civilisations anciennes, le bonheur était considéré comme une situation en marche et non pas comme un accomplissement, le point d’arrivée.

Je vous encourage vivement à focaliser votre attention sur le chemin. C’est le meilleur moyen de rester en marche. 

Je vous invite à aspirer et à rester en marche dans la vie, quoi que vous viviez. Ne vivez pas les étapes difficiles comme des terminus mais accueillez-les comme des arrêts, comme des étapes. Le bonheur n’est pas au terminus. Il commence et s’installe pendant le voyage. Combien de couples ont oublié cette réalité et pensaient que le mariage était un terminus. C’est dommage ! C’est un peu la même chose pour certains demandeurs d’emploi qui, une fois après avoir signé leur contrat, vivent une impression de descendre progressivement leur satisfaction personnelle parce qu’ils ont pensé que décrocher un bon poste était un terminus, la destination du bonheur.

Considérer le bonheur comme un chemin de vie à construire change considérablement votre manière d’appréhender votre vie quotidienne. 

Vous êtes conscient de vouloir ce sentiment d’accomplissement de soi ? Alors appliquez-vous à vivre chaque étape du chemin avec ces moments difficiles et ces moments heureux. Accepter qu’ils soient là dans votre parcours est un des meilleurs moyens de construire votre bonheur jour après jour.  

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine. 

Bye bye


Crédit photo : Tim Savage_ Pexels

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