41# Vivre et nourrir l’espoir

41# Vivre et nourrir l’espoir

L’espoir est une de ces forces dont les humains sont capables, une puissance. Comment vivre et nourrir l’espoir ? N’est-ce pas une clé pour vivre heureux ?

Dans cette émission, vous venez :

  • L’espoir est une mentalité, un état d’esprit
  • L’espoir est le résultat d’une éducation mentale. Vous pouvez apprendre à le vivre
  • Vous pouvez nourrir et cultiver l’espoir. Il est essentiel au bonheur présent
  • Et si vous deveniez porte d’espoir ? Qu’est-ce que cela signifie ?

Transcription intégrale de l’émission :

41# Vivre et nourrir l’espoir

Le refrain de la chanson de Léo ferré qui s’intitule « L’espoir » revient avec les paroles suivantes : « Dans le ventre des Espagnols, il y a des armes toutes prêtes et qui attendent  ».

En passant au-delà du contexte de cette chanson, elle parle bien de ce qu’est l’espoir. Une réalité présente qui permet de construire le présent vers l’avenir. L’espoir est une de ces forces dont les humains sont capables et dont bon nombre d’histoires relatent la puissance.

Je me souviens de ce fait divers raconté par Pierre Bellemare.

Une maman cherchait son fils. Il jouait dans le salon quelques minutes plus tôt puis, plus rien. Il était incompréhensible de ne pas le trouver. Elle se mit donc à parcourir l’appartement et au fil de ses recherches, l’angoisse commença à accroître nettement sa fréquence cardiaque, tout en lui donnant une boule au ventre. Il n’était pas possible que son fils ait quitté l‘appartement. Entendant quelques gémissements, elle s’approcha du balcon et c’est là, qu’elle découvrit son fils suspendu. L’horreur la saisit. Cette maman pris immédiatement les poignets de son fils pour tenter de le ramener sur le balcon. Mais le poids de l’enfant était tel qu’elle n’y parvint pas. Les secondes et les minutes passèrent sans qu’elle ne parvienne à le soulever suffisamment. La maman sentit ses forces diminuer face à ses efforts vains. Elle n’entrevit d’autre recours que d’appeler à l’aide. Elle criait si doucement, à cause de la compression de son ventre sur la rambarde du balcon, qu’il lui était impossible de savoir si son appel avait été entendu. C’est le cri d’un voisin, debout dans la cour, qui vint nourrir son espoir de salut. Les secours avaient été appelés. Au pied de l’immeuble, un attroupement se forma sans que personne ne puisse lui porter secours. La porte d’entrée de la maison soigneusement fermée avait empêché quiconque de venir lui offrir une seconde main. Des paroles d’encouragement nourrirent sa force en cours d’épuisement. Les secondes semblèrent des minutes et les minutes des heures. A leur arrivée, les pompiers délivrèrent la maman en lui proposant de lâcher son enfant. « Il sera en sécurité », lui dit-on, en lui montrant l’énorme coussin d’air qui avait été disposé au pied de l’immeuble. La maman, à bout de forces, s’exécuta. Son fils était sauvé. Elle l’avait tenu à bout de bras suspendu dans les airs, près de 20 minutes. Quand les pompiers défoncèrent sa porte, la maman était étendue au sol. Elle avait perdu connaissance. Elle avait concentré tellement de force pour sauver son fils qu’elle en était épuisée. 

Comment nourrir l’espoir ? 

Avoir de l’espoir quand tout va bien est une chose. Mais qu’en est-il quand ça ne va pas ? Peut-on provisionner de l’espoir pour les mauvais moments à vivre ? La réponse est non. Ce serait bien, tout de même. Mais ça ne marche pas comme ça. Cela dit, il est possible de nourrir l’espoir. Comment le faire ?

L’espoir est un état d’esprit, une mentalité. Si vous voulez nourrir l’espoir, vous pouvez vous tourner vers des choses de valeur. Regarder les aspects positifs de vos journées peut être un moyen de nourrir l’espoir. Vous pouvez vous entraîner à veiller à ce que, quoi que vous rencontriez, quelle que soit la difficulté, vous perceviez une éventuelle solution ou une issue favorable. Vous deviendrez capable d’entrevoir les aspects positifs de ce que vous vivez sur le moment. Cette éducation mentale qui consiste à créer une manière de voir les choses que vous vivez est un des moyens considérables de nourrir l’espoir

Maintenant, au-delà de ce que vous vivez sur le moment, vous pouvez regarder ce que vous vivrez après le passage difficile du présent. Il est donc tout à fait opportun de vous projeter et de faire l’expérience satisfaisante que vous pouvez considérer comme des expériences qui vous attendent à l’issue de l’éventuel passage difficile dans lequel vous êtes. Par exemple, si votre famille vit un moment difficile, en espérant qu’il ne soit pas trop pénible, vous pouvez profiter de cette opportunité pour vous entraîner à pré-voir l’issue de ce moment. Vous entendez que je parle de « pré-voir » en deux mots. Voir avant. C’est donc une manière de vous projeter vers ce que vous pourrez vivre une fois que vous aurez passé cet état présent.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   20# Exprimez vos émotions

L’action répétée de ce genre d’attitudes créera chez vous une mentalité. Une capacité à vivre le présent en y regardant les aspects positifs, tout en nourrissant l’avenir en projetant ce que vous voulez vivre. Attention tout de même à ne pas occulter la réalité du présent au bénéfice de l’avenir. Vous ne pouvez pas vivre aujourd’hui ce qui vous attend demain. Vous pouvez toutefois vivre le présent dans sa qualité présente sachant que ce qui vous attend demain sera un des résultats lié à ce que vous vivez au présent. Veillez bien à vivre le présent au présent sachant que vous n’êtes pas maître de l’avenir. 

Enrichissez-vous en vous entraînant à espérer

Si vous vivez des tensions avec un de vos adolescents, par exemple, il peut être opportun et aidant de constater que dans le présent, votre adolescent vous apprend des choses sur vous-même. Est-ce que vous arrivez à bien l’écouter dans ce qu’il vous dit ? Est-ce que vous arrivez à vous remettre en question ? Est-ce qu’il vous est capable de faire preuve de flexibilité pour sortir de votre zone de confort et vous centrer sur son besoin ? Est-ce que vous l’écoutiez lui ou est-ce que vous écoutiez davantage vos émotions alors qu’il vous parlait ? Et les questions possibles sont légions. Elles peuvent avoir de nombreux avantages pour vous apprendre à vous connaître et à mûrir. Certes, certaines choses ne sont pas forcément agréables mais elles peuvent être nécessaires, voire efficaces, pour vous entraîner à vivre l’espoir. Il vous est également possible d’intégrer que ce que vit votre adolescent, et qui vous est difficile à vivre, est un passage. C’est à dire que ce qui est vécu sur le moment ne pressage en rien sur la pérennité vers l’avenir. 

Je pourrais prendre un exemple professionnel. Si vous vivez des conflits au travail, même si c’est l’attitude de tel(le) et tel(le) collègue qui est la cause de tel et tel problème, comme vous le pensez généralement, vous pouvez décider d’apprendre et de mûrir à partir des difficultés que vous rencontrez avec vos collègues. Du coup, les tensions peuvent devenir des ouvertures vers vous-même. De fait, elles comportent un espoir de vous améliorer, grâce à l’apprentissage de qui vous êtes et de vos fonctionnements, mais aussi afin d’améliorer la relation.

L’espoir à venir

Et là je commence à me tourner vers le futur. Qu’il s’agisse de cette relation professionnelle ou de la relation avec votre fils adolescent, vous percevez qu’il y a une issue à entrevoir. La manière dont vous vous projetez vers une issue à venir déterminera en grande partie la manière dont vous vous investissez aujourd’hui dans la gestion de la situation. Pour nourrir l’espoir d’une issue favorable, vous agirez différemment, vous « sèmerez des graines différentes » dans votre présent.

L’espoir est bien un ensemble de capacité d’outils présents aujourd’hui, dont vous êtes conscients, qui vont participer à votre construction présente et par conséquent déterminer votre avenir. Une personne porteuse d’espoir est une personne qui choisit sa vie.  

Je vous propose de faire un exercice. 

  1. Prenez le temps d’écrire l’ensemble des situations avec lesquelles vous avez l’impression qu’il n’y a pas d’espoir, plus rien à attendre. 
  2. Une fois que vous avez listé tous ces sujets, reprenez chacun d’entre eux en identifiant ce que vous avez appris sur vous-même, en passant par ces expériences difficiles. 
  3. Ensuite, relevez ce à côté de quoi vous êtes passé(e) et que vous auriez pu apprendre. 
  4. Cherchez à comprendre ce qui a bloqué, vous empêchant de prendre conscience de ce que vous avez pu apprendre sans l’avoir vu jusqu’alors. 
  5. En regardant cette liste, notez ce que vous pourriez apprendre sur vous-même, ainsi que les points positifs pour créer votre présent. 
  6. Faites de même en envisageant, cette fois-ci, d’impacter votre avenir.
  7. Résumez, en quelques points, ce que vous voulez garder dans votre bagage personnel pour nourrir l’espoir et embellir votre présent, sachant que cela contribuera à construire votre avenir autrement.
  8. Soyez reconnaissants pour ce que vous avez appris de vos expériences difficiles et qui ont participé à nourrir l’espoir en vous. Choisissez librement la forme d’expression de votre reconnaissance.

Une fois que vous aurez fait cet exercice, vous pourrez vous féliciter. Non seulement, vous aurez pris le temps de prendre de la hauteur sur vous-même, de voir à quel point vous avez grandi, mais en plus, vous aurez inscrit dans votre bagage de vie, des outils qui vous seront bien utiles.

Je ne l’ai pas mentionné au début de l’exercice mais, si vous avez déjà acheté un cahier que j’appelle « cahier de vie », faites cet exercice sur votre cahier de vie. Si vous n’avez pas encore acheté de cahier, je vous encourage à le faire.  Choisissez un de ces gros et beau cahier qui ressemble à des livres. Vous pouvez personnaliser la couverture. Ensuite,  pour les exercices d’heureux au présent, prenez le temps de les faire dans votre cahier. Je développe davantage ce concept dans l’émission « Rendez-vous avec vous-même ». 

Passez de « avoir de l’espoir » à « devenir porteur d’espoir »

Même si je sais qu’une expérience ne sert qu’une fois, parfois, il arrive qu’une partie d’expérience serve à d’autres. Dans le domaine de l’espoir, c’est une chose que je souhaite vivement.

Je vous invite à un deuxième exercice :

  1. Prenez quelques instants pour visualiser des personnes de votre entourage, ou même de parfaits inconnus que vous avez vu à la télé ou dans un magazine, qui ont suscité chez vous une forme d’admiration. Il n’est pas nécessaire d’être fan mais au moins d’avoir vu quelque chose en une personne que vous avez considéré comme étant géniale. Ce peut être une valeur, une vertu, une manière d’être, ou autre. Prenez le temps d’écrire sur votre cahier. Notez les noms et les éléments que vous avez appréciés chez cette ou ces personnes. 
  2. Prenez conscience de la capacité que vous avez eu à vous imprégner de ce que vous avez admiré et, quelque part, de vouloir ressembler de près ou de loin à des aspects positifs que vous avez identifié chez cette/ces personne(s). Ça y est ? J’espère que vous avez fait l’exercice. 
  3. Maintenant, imprimez dans votre esprit la réalité que ces personnes sont des personnes normales. Je sais que ça vous fait bizarre de m’entendre dire les choses comme ça mais parfois, ça peut vous échapper. Ces personnes que vous avez identifiées, sont comme vous et moi, avec leur quotidien riche de belles expériences et de tracas. Pourtant, vous avez réussi à identifier en elles des traits, des valeurs, des qualités, des éléments enrichissants pour votre propre vie. Il est même arrivé que j’entende parlé de personnes inspirantes. 
  4. Je voudrais vous proposer maintenant, alors que vous êtes convaincu(e) que ces personnes sont ordinaires, d’imaginer que vous pouvez avoir un impact sur les personnes avec lesquelles vous êtes en relation, vous aussi, en tant que personnes ordinaires. C’est ce qu’on appelle l’influence. Je ne parle pas d’une influence décidée, réfléchie, mais tacite, de fait. Vous vivez votre vie tranquillement en minimisant l’influence que vous avez sur d’autres.  
Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   238# Un mensonge encore trop répandu

En considérant cela, plus vous nourrirez vos pensées et vos actions d’espoirs vécus au quotidien, et plus vous vivrez une vie riche de belles expériences et, par conséquent, heureuse, belle, enrichissante. De la même manière que vous avez noté des aspects marquants dans la vie de ceux que vous avez listé plus haut, les personnes qui seront en relation avec vous, verront, dans votre vie, des occasions de nourrir leur propre espoir. 

Pour certain(e)s d’entre vous, c’est une idée saugrenue ! Vous n’aimez pas l’idée de devenir le modèle de quelqu’un d’autre. En effet, qui êtes-vous pour vous ériger en modèle ? Vous vivez votre vie pour vous sans prétendre qu’elle serve à d’autres ! 

Je comprends cette manière de penser. Et l’idée n’est pas de vous demander d’être modèle. J’entends bien. Laissez-moi vous poser quelques questions : 

  1. Est-ce que les personnes que vous avez prises comme modèle ont souhaitées être porteuses d’espoir ou inspirantes pour vous ? 
  2. Vivent-elles leur vie dans le but que vous en tiriez un enrichissement ? 
  3. Leur manière de se nourrir d’espoir avait-elle pour but d’en donner à d’autre ou était-ce une construction intérieure dans le but de vivre leur vie avec une dimension plus profonde, plus riche ? 

Ces questions pourraient se poser à de nombreux humains aussi ordinaires que Nelson Mandela, Le mahatma Gandhi, Martin Luther King, l’Abbé Pierre ou Mère Teresa. Tous ces gens ordinaires ont vécu la force de l’espoir pour eux-même, parce qu’ils s’étaient construits avec cet outil qui encourage la vie et la survie. Ils ont réfléchi en terme de mission personnelle. Bien que certains d’entre eux aient perçus cette forme de mission personnelle comme pouvant être riche d’impact considérable sur leur mentalité et sur la mentalité du monde. Mais au départ, ils étaient sur une approche personnelle. 

Je vous encourage à vivre l’espoir pour vous-même, avant tout. Et, ce faisant, accueillez le fait que votre manière de vivre votre quotidien empreint de cette mentalité, puisse impacter la vie des autres. Il est inutile de le rechercher. A force de vous nourrir d’espoir, vous deviendrez une porte d’espoir. Ne vous préoccupez pas de cela en tant que mission, sauf si vous sentez vibrer en vous la nécessité d’en incarner une. Pour l’heure, mon invitation est de vous ouvrir à une mentalité qui éclaire votre propre route tout en éclairant, par voie de conséquence, celle de ceux qui choisiront de se nourrir de votre vie. 

Quel est le secret pour devenir porteur d’espoir ? 

Soyez qui vous êtes, vrai, authentique et profond. À aucun moment je ne vous proposerai de feindre le porteur d’espoir. Ceci n’est pas à prendre comme comme un objectif mais comme un fait. Vous seriez démasqué très vite si vous jouiez au porteur d’espoir. Soyez vous-même, vivez l’espoir. Regardez vos passages de vie avec l’œil qui décèle les portes que vous n’auriez pas vues sans en avoir eu la volonté. Poussez ces portes et franchissez les étapes pénibles et injustes avec la volonté de grandir vous-même à travers elles. Le reste se vivra tout seul, simplement, naturellement. Vous deviendrez porteur d’espoir. 

L’espoir ne consiste pas à surmonter tout mais à voir au-delà, à travers. Et cela, quoi qu’il arrive. Préparez-vous donc à traverser des galères. Évidemment, c’est le meilleur moyen d’apprendre. 

L’olivier est un arbre incroyable. Il a de commun avec la vigne, que s’il est planté dans une terre très arrosée et riche, il se portera bien mais sans plus. Par contre, s’il est planté en un lieu où les ressources minérales sont difficilement accessibles, il deviendra un arbre solide et résistant. Ses racines iront fendre des roches très dures ou les contourneront pour trouver les moyens de subsister. C’est sa manière de vivre l’espoir. Mais son histoire n’aurait pas de sens s’il ne portaient pas de fruits. Car c’est en goûtant ses fruits que l’on pourra valider la force de son espoir invisible, parce que sous-terrain. 

Je voudrais vous encourager à persévérer et à nourrir l’espoir. Votre bonheur présent en sera positivement impacté. Votre bonheur à venir en sera enrichi. Ceux qui seront à votre contact en seront nourri. Que valent le bonheur et l’espoir s’ils ne sont pas partagés ? 

En m’inspirant de Léo Ferret, je souhaite que dans votre ventre, il y ait des outils tout prêts qui attendent ce que vous avez à vivre, maintenant et demain.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine. 

Bye bye

Crédit photo : Pixabay – Skica911

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.