181# Vous n’avez plus envie de souffrir

Plus envie de souffrir

Une aspiration légitime à entendre

Vous passez par des galères en ce moment ? Vous entendez en vous un cri qui dit que vous n’avez plus envie de souffrir. Un cri qui mérite d’être entendu et compris. C’est d’autant plus l »élitisme que vos galères s’accumulent au point de générer le sentiment de pouvoir les enfiler comme on le fait pour des perles. Vous en avez peut-être ras-le-bol de passer de souffrance en souffrance donnant l’image que les douleurs se suivent sans repos.

On s’ahibitue sans s’y habituer

D’ailleurs, quand on a pris l’habitude de regarder certains événements avec la peine ou la souffrance, on se projette spontanément en se préparant à avoir de nouveau mal. Tout cela est lié à une croyance nourrie au fil du temps.

Avant de poursuivre, je tiens toutefois à ce que vous sachiez que ce n’est pas parce que vous avez eu mal que vous aurez mal de la même manière. Ce n’est pas non plus parce qu’un événement a été vécu d’une manière douloureuse que vous le vivrez ou devrez le vivre avec un douleur similaire ou se rapprochant.

foudre

Aspirer à ne plus souffrir est un révélateur de la peur

À cause de ce que vous avez vécu, ou expérimenté, vous avez une appréhension installée dans la peur et qui génère une peur plus plus plus. En conséquence, c’est la fait naître un fantasme. En ce sens, nous avons tendance à aspirer à une fin de la souffrance, de la peine, de ce qui fait mal.

Il me vient une première question : est-il possible d’envisager une vie exempte de peines ? Difficile, n’est-ce pas ? C’est difficilement envisageable puisque nous savons vivre sur une planète sur laquelle la peine, la difficulté, la douleur sont inscrites, comme enregistrées dans l’ADN de notre système humain.

On pourrait déplorer cette situation. En même temps, je ne peux adhérer à certains courant qui affirment génial de vivre des peines et des douleurs. Je ne peux pas aller dans cette direction en vous encourageant à dire « je suis ravi de vivre telle difficulté parce que sans elle je n’aurais pas découvert ou expérimenté telles ou telles choses ».

Penser ainsi est également irrationnel même si c’est une manière de tenter de positiver en regardant le verre à moitié plein et en nourrissant une forme d’optimisme. En réalité, on ne peut pas savoir ce qui se serait passé à droite si on est allé à gauche. Ce n’est pas grâce à la difficulté par laquelle on est passé que l’on a vécu cela. En réalité, avec un regard plus rationnel, nou avons utilisé l’expérience douloureusement vécue pour en tirer un avantage, un bénéfice, changer de regard, vivre une expérience enrichissante, etc.

Vos peines ne seront jamais responsables de votre enrichissement personnel

Cela me permet d’emblée de mettre un coup de frein à une lecture complètement irrationnelle et qui est malheureusement trop répandue. J’entends dire « grâce à mon divorce j’ai vécu… ». « Grâce au fait que mes enfants se soient révoltés, j’ai pu… » ou encore « Grâce à la maladie grave par laquelle je suis passé, j’ai…». Ce n’est pas grâce à la situation que vous avez grandi ou appris, c’est grâce à vous ! C’est vous qui avez choisi d’agir. Il me paraît nécessaire de poser ce regard qui cadre, stabilise et pose des fondations plus saines.

Certaines personnes disent aussi que la souffrance a un but. Si c’est le cas, lequel serait-ce ? Nous faire grandir ? Selon elles, elle nous permettrait de vivre des expériences, de grandir et de changer. Si la peine n’existait pas, poursuivent-ils, on ne pourrait pas évoluer comme on le fait en désirant vivre autre chose. Peut-être même que la jouissance de certaines expériences n’est rendue possible que parce que la souffrance et la peine existent.

Là aussi, je demande de faire attention à ce genre de croyances. Pour ma part, donner un sens à la souffrance est insensé. Je parle de toutes les souffrances. Qu’il s’agisse de maladies, de la perte d’un tiers, d’une difficulté professionnelle ou personnelle, rien n’a de sens en soi quand la peine « s’invite ». Cela dit, nous pouvons choisir de donner un sens à tout ce qui nous chante.

Le choix recèle un pouvoir sous-exploité

D’ailleurs, j’espère que le sens que nous choisissons de donner aux choses que nous vivons n’est pas forcément irrationnel, allant vers « c’est grâce à cela que… », comme je l’ai évoqué pus haut. Attention au piège béant qui s’ouvre devant vous. Tout ce que vous apprenez est le résultat de votre choix, de votre exercice de la liberté. Vous ne recevez rien que vous n’ayez choisi de lire comme vous l’avez fait.

Si la souffrance, la peine et la douleur ont un sens, au niveau moral d’abord, cela signifie que l’on pourrait être reconnaissant qu’elles soient présentes. Quelque part, sans elles, nous aurions une réelle difficulté à construire notre propre vie, notre bonheur et à se construire avec équilibre. Sans elles, nous serions donc perdu·e·s.

Non, la douleur et la peine ne sont pas nécessaires. Nous pouvons vivre sans elles. Ce n’est pas dans un programme nécessaire au développement de soi que d’avoir de la peine, de la difficulté, de la souffrance.

La peine et la souffrance sont inhérentes à notre condition présente sur terre

Pour l’instant, sur notre planète, c’est comme ça que ça fonctionne. D’ailleurs, notre système nerveux est équipé pour réagir à la douleur. Quand on se brûle, on ne dit pas « génial, je me suis brûlé·e ! C’est super. ça me rappelle que le feu est dangereux ». Personne ne pense ainsi. On a mal, on regrette le geste immédiatement et on crie « aïe, aïe » en choisssant quoi faire pour ne plus revivre une expérience de ce type en plus de faire le nécessaire face à la douleur.

On ne jouit pas de l’expérience douloureuse de la douleur de la peine. Par contre, suite à une brûlure, on peut se dire « grâce au système de perception de la chaleur qui fait que mon corps s’est mis en alerte en me disant que ça brûle, je pourrai faire tels choix, tirer telles conclusions et prendre une disposition nouvelle ». Ainsi, nous pouvons adopter un comportement modifié, adapté.

investir dans la relation est gagnant

Quand la peine nous protège

Je pense à la lèpre. Selon l’institut Raoul Follereau, c’est une maladie qui continue à se propager sur la planète, même si on en parle très peu. Il semblerait qu’il y ait une forme de négligence par rapport à ces personnes touchées par cette maladie. On nous fait tout un pataquès sur certaines maladies et on en garde d’autres sous silence.

En consultant les chiffres, je découvre qu’il y a 200 000 personnes par an touchées par la lèpre sur la planète. Cela dit, cette maladie est énormément plus présentes dans les pays pauvres. Cela pourrait expliquer la faiblesse de la sensibilité des dirigeants et des laboratoires pharmaceutiques en quête de médicaments et vaccins sur cette maladie contagieuse.

En 2022, on a constaté une légère baisse du nombre de personnes touchées par la lèpre en Guyane française. On est bien en France ! D’ailleurs, toujours en France, on estime à 250 lépreux en 2022.

Je referme cette parenthèse en précisant qu’il s’agit d’une affection qui touche la peau. Elle altère les sensations de toucher et, notamment, de douleur. C’est la raison pour laquelle les personnes atteintes par la lèpre peuvent s’abîmer, se mutiler involontairement parce qu’elles ne perçoivent plus la douleur.

Des lépreux émotionnels

Finalement, nous pourrions aspirer à devenir des lépreux émotionnels. Seriez-vous intéressé·e par une vie exempte de douleurs ? Sur terre, sans le savoir, nous pourrions nous abîmer tant sur le plan physique qu’émotionnel. Si l’on était en mesure de ne plus souffrir, de ne plus ressentir de douleurs, ou des difficultés de tous ordres. Même sur le plan moral, nous aurions besoin de garder éveillés les capteurs qui nous signalent la présence de certaines situations source de douleur ou de pénibilité. Il s’agit d’un système de veille ayant pour objectif de nous protéger.

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Je continue à refuser de penser « c’est génial d’avoir mal ! ». Vous l’avez entendu depuis le début de ce rendez-vous. Ce n’est pas du tout ma ligne de conduite, seulement, c’est génial d’avoir un système d’alerte qui nous permet de percevoir ce qui peut être menaçant dans notre contexte planétaire. En effet, la peine vient chambouler un projet, une direction empruntée. Elle change la direction initialement choisie, déviée par notre lecture de ce qui est venu se manifester sur notre chemin, ce que l’on appellera événement.

Rappel nécessaire : la neutralité des événements

J’en profite juste pour rappeler que les événements sont neutres. Je m’explique pour ceux qui découvrent cette façon de penser.

Pour ce faire, je baserai mon explication sur l’approche de Albert Ellis, le fondateur de la thérapie émotive ou rationnel. Il explique que ce n’est pas l’événement (que l’on peut symboliser par la lettre A) qui fait que l’on ressent une émotion (qui pourrait être symbolisée par la lettre C). Mais c’est sa propre manière d’interpréter l’événement qui viendra s’intercaler entre l’événement (A) et son ressenti émotionnel (C).

Par conséquent, si ce que j’ai intercalé entre l’événement et le ressenti émotionnel change, c’est-à-dire que ma lecture de la situation change, ma perception de l’événement changera. Par conséquent mon émotion sera elle aussi différente. C’est donc la preuve que l’événement est neutre et que c’est bien moi qui le colore.

Je peux me retrouver dans une situation heureuse, une relation magnifique avec une personne. Supposons que cette personne me dise qu’elle veut mettre un terme à la relation. Je peux alors, en fonction de ma lecture de l’événement, ressentir de la colère, de la trahison, de la déception, de la frustration, de la dépression, du rejet, de l’humiliation etc.

L’emprise sociale

Cela dit, il importe de souligner le fait que notre société véhicule (de manière volontaire ou pas, par le biais des médias, des Peoples, de la télévision, de la cinématographie, etc.) l’impression qu’il faille mal vivre une séparation. On se préprogramme donc en pensant « s’il me quitte, j’en mourrai… ».

Il me vient une chanson de Maurane qui s’intitule « Si aujourd’hui» dans laquelle elle ose dire qu’en cas de séparation, elle n’en mourrait pas, même si, bien entendu, elle en serait boulversée. En cela, elle se détache de nombreuses chansons qui prédisent l’apocalypse post-rupture amoureuse (voir l’extrait)

«Si demain matin tu cessais de m’aimer

Je ne peux pas dire que j’en mourrai, non

Faut rien exagérer

J’crois seulement qu’j’aurais l’air d’un casino désert

D’une chaise à l’envers

Oubliée sur une table

J’crois qu’j’aurais l’air assez minable»

D’ailleurs, en cas de séparation, on a bien souvent eu l’impression de vivre un choc duquel on ne se remettrait jamais. Pourtant, quelques années plus tard, on est loin des émotions passées (et si ce n’est pas le cas, cela met en alerte un dysfonctionnement intérieur qui nécessite bien souvent d’être accompagné par un professionnel).

Se relever les manches

Nous avons la responsabilité d’utiliser les signaux du choc émotionnel pour en faire quelque chose. Quant un signal choc nous apparaît, qu’il réveille notre système de vigilance, à partir de là nous pouvons choisir quoi en faire.

Cela ne veut pas dire que l’on cherchera à être en contrôle pour piloter les événements. Nous avons compris que les événements sont non contrôlables. On ne les choisit pas. Par contre, on peut piloter sa propre lecture des événements, sa préprojection ou sa projection tout court. Seule notre manière de lire les événements à venir reste contrôlable en quasi permanence et c’est déjà énorme. Finalement, vous vous rendez compte (en considérant qu’un événement est neutre) que tout le bénéfice nous revient.

Si quelqu’un rentre dans ma voiture pendant que je suis au volant et que cela occasionne trois tonneaux, je peux réagir de plusieurs manières. Si je me dis que c’est un drame et que cela ne peut être que le fait d’un de ces vieux chauffards irresponsables, je prédéterminerai la suite de ma perception de la situation. Je saurai avoir imprimé en moi le choix d’amplifier ma douleur morale. La plupart du temps, il est tellement difficile d’intégrer cette idée que je préfèrerai sans doute choisir un bouc émissaire.

Si je change ma manière de voir l’automobiliste qui m’est rentré dedans, que je supposerai qu’il a peut-être perdu le contrôle du véhicule. Alors, les conséquences en moi seront bien différentes (sur le même événement). J’endosserai l’entière responsabilité de mes ressentis comme de ma lecture de l’événement. (D’ailleurs, c’est valable même si je sais ce qui s’est passé). Nous sommes responsables de notre manière de lire les événements comme nous le sommes de nos ressentis émotionnels.

Vous êtes autant responsable de vos souffrances que de votre bonheur

Je suis responsable de mes perceptions. Ce qui signifie que la peine que je vivrai, la douleur ou la difficulté pour laquelle je passerai, sera sous mon contrôle à 100 %. Et ce sera le cas en matière de :

1. Perception

2. Lecture et interprétation

3. Ressenti émotionnel

4. Gestion ou résiliance, ou encore, guérison, voire mieux-être.

C’est une chose qu’il est nécessaire d’entendre pour en profiter afin de choisir de grandir à soi-même. En conséquence, on peut changer de camp pour quitter celui de la victime et s’installer dans celui du responsable. On ne fonctionne plus en se disant :

  • j’ai eu une maladie grave
  • Mon mari m’a quitté
  • Mon fils m’insulte
  • J’ai été viré de mon emploi,
  • etc.

…en ayant cette impression de ne pas avoir eu de bol. J’avais d’ailleurs évoqué cela dans le phénomène d’aggravation que je vous invite à lire, si ce n’est pas encore fait. J’explique combien il est préférable de détacher les événements les uns des autres en les considérant comme des situations utilisables.

dire ce que je pense est vital

La responsabilité implique des choix

Si je peux utiliser la situation, je deviens responsable. Si je me fais croire que je ne peux pas le faire, je deviens victime (tout en restant responsable, cela dit). D’ailleurs, si le rôle de victime est souvent élu, c’est parce qu’il comporte de nombreux avantages :

  • On peut en parler à des personnes qui nous diront qu’on a pas de bol
  • Ce sera une manière de continuer à nourrir une blessure présente en soi grâce au regard troublé des personnes qui nous regarderons avec compassion.
  • On se fait croire que l’on n’y est pour rien, on n’est pas responsable

Seulement, c’est à nous de choisir parce qu’il est possible d’utiliser la souffrance pour en faire autre chose.

Vous n’êtes pas une cible

Je préfère que vous campiez du côté des personnes responsables. D’ailleurs, si vous vous identifiez parmi les victimes, sachez que rien ne vous est tombé dessus. Ce n’est pas vous qui étiez visé·e. La chose c’est produite. Elle ne s’est pas produite sur vous.

Vous avez une maladie grave ? Ce n’est pas une maladie qui vous est tombée dessus. Ce n’est pas une tuile sur votre tête. Vous avez vécu une maladie. Vous comprenez que, ne serait-ce que le fait de formuler « ça m’est tombé dessus » est une lecture interprétative laissant à penser qu’il y a eu une intention sous-jacente l’action, une volonté, une destinée. Pourtant, personne ne vous a visé.

Libérez-vous donc de cette impression d’être une cible, d’être visé·e par quelqu’un, quelque chose ou une destinée. Ce n’est pas votre destinée de souffrir de ce que vous avez choisi de lire comme une galère vous étant tombée dessus. Certes, vous vivez quelque chose de difficile, mais intégrez qu’elle n’est pas à votre intention. Vous n’êtes donc pas une cible et vous restez libre de la lire comme bon vous semblera. Ainsi, il vous appartient de la prendre pour vous ou de l’utiliser comme une opportunité pour apprendre à grandir. Vous pouvez-vous dire « j’ai vécu cela. A présent, que puis-je en faire ? ».

Agissant ainsi, vous entrez dans le champ de la responsabilité dans lequel vous vous relevez les manches pour utiliser la peine ou la douleur pour…

Comment grandir à travers la peine et la douleur ?

Alors, comment grandir à travers la peine et la douleur ? Attention, j’insiste pour dire que l’on ne va pas grandir grâce à la peine ou à la douleur ! Vous pouvez avoir l’impression que je me répète alors qu’il n’en est rien. J’enfonce le clou 😉

Je veux m’attacher à « à travers ». Ainsi, je veux utiliser la peine ou la douleur comme un trans, le préfixe qui appartient au verbe transformer. Avec ce verbe-là, il est question de changer de forme à travers une situation utilisée pour cela.

Que faire avec le trans ?

On connaît le verbe transpirer qui dit que l’on respire à travers la peau. J’insiste pour vous demander ce que vous voulez faire avec ce trans ? Le trans met en évidence qu’il y avait un avant événement. Ensuite est venu l’événement avant que l’on puisse regarder l’après. Le trans nous interroge sur la manière dont on va grandir à travers l’événement.

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Bien entendu, vous pouvez-vous poser au pied de l’événement et refuser de vivre un trans. C’est-à-dire que, vous êtes là, posé·e, assommé·e avec l’impression que quelque chose vous est tombé sur la tête, comme évoqué tout à l’heure. Du coup, vous vous disqualifiez dans la capacité à utiliser l’événement.

Par contre, vous pouvez choisir de vivre le trans et penser « j’ai choisi de passer à travers toi pour vivre un trans, une expérience de transformation ou de transmutation ». Voulez vous faire cela avec l’événement que vous traversez, aussi douloureux soit-il ?

Ne restez pas là, assis au pied de l’événement. Si vous êtes posé·e au pied de votre événement, je vous invite à :

  • Vous lever, puis à regarder ce qui s’est passé
  • Ensuite regardez l’événement en lui disant « j’accepte que tu sois là ».

Notez que vous ne pouvez pas transformer votre histoire ou votre passé en faisant comme si ce qui s’est passé n’avait pas existé. Que vous le vouliez ou non, ce qui s’est passé s’est effectivement passé.

L’acceptation est déjà une expérience de trans

Il y a quelques semaines, j’abordais ce sujet avec quelqu’un au cabinet. Je lui disais « si tu n’acceptes pas ce qui s’est passé, quel avantage en tires-tu ? Si tu me dis que tu n’acceptes pas que l’eau mouille, disais-je en tenant ma chope remplie d’eau au-dessus de ses jambes, et que je verse l’eau sur toi, est-ce que tu ne seras pas mouillée ?». Elle a souri parce qu’elle comprenait. Qu’elle l’accepte ou non, elle serait mouillée si je versais l’eau sur ses jambes. L’eau mouille, que je l’accepte ou non. Il n’est pas aidant de refuser d’accepter.

Acceptez la souffrance

Acceptez-là en disant « j’ai eu mal. J’accepte d’avoir mal et d’avoir vécu cette situation. De même, j’accepte d’avoir choisi cette lecture de la situation en pensant que c’était une tuile injuste qui me tombait dessus. Que s’il y avait un Dieu, cela ne m’était et ne me serait jamais arrivé. Le destin est un vieux salaud et la vie ne tient qu’au hasard ».

Quoi que vous ayez pensé, acceptez-le. Acceptez toutes vos croyances comme des réalités présentes. Si vous ne les acceptez pas, vous ne pourrez rien en faire. Refuser de l’accepter c’est nier l’existence d’une réalité qui existe malgré tout. Ce n’est pas parce que vous pensez qu’une chose n’existe pas que c’est le cas. Ce n’est pas non plus parce que vous croyez qu’elle n’existe pas qu’elle n’aura pas d’impact sur vous.

Par contre, si vous croyez et acceptez qu’elle existe, vous pouvez plus facilement la saisir pour en faire quelque chose. Ce sera une opportunité pour vivre une expérience de trans.

Que voulez-vous faire de votre peine ?

Utiliser votre peine vous permet de passer par une aptitude de relation à vous-même. En l’utilisant, vous pouvez-vous connecter à vous-même pour apprendre à connaître votre manière de percevoir la vie, d’entendre vos croyances, de voir où vous en êtes et pourquoi vous en êtes là. Du coup, on se place à des kilomètres de la possible interprétation qui consisterait à penser que c’est à cause de quelqu’un d’autre que vous vivez l’expérience que vous traversez.

La question se centre sur le pourquoi de ce que vous ressentez-vous. Exprimez-vous les choses comme vous voulez les expérimenter actuellement ? Pourquoi avez-vous eu tendance à rejeter la responsabilité sur les autres au lieu de la porter sur vous en vous disant « je suis responsable de ce que je ressens, de ce que je vis et de manière d’interpréter les événements. Tout comme de la manière de les mener. Pourquoi n’ai-je pas voulu vivre une expérience de trans ? Pourquoi ai-je eu peur ? ». Je rappelle que notre volonté de ne pas souffrir est attachée à la peur !

Apprendre de la peine des autres

Pour continuer à répondre à notre question « comment grandir à travers la peine ou la douleur », vous pouvez grandir en cherchant à apprendre des autres. Voici des questions pistes :

  • Comment les autres vivent-ils certaines situations ?
  • Qu’est-ce qu’ils ont choisi de faire des situations par lesquelles ils sont passés grâce à des trans ?
  • Comment les ont-ils utilisées pour grandir ?

Bien entendu, il vous sera un peu difficile d’apprendre de ceux qui se sont assis au pied de leur douleur. Quoi que, ils ont aussi sans doute des choses à vous apprendre s’ils sont en phase d’apprentissage sur eux-mêmes avant d’entrer dans le trans, la fameuse phrase de transformation ou de transmutation.

Écoutez toutes les peines du monde

Et puis, vous pouvez commencer à grandir en regardant les peines par lesquelles vous passez en vous ouvrant à d’autres par l’écoute bienveillante à ce qu’ils vivent. Ainsi, vous pourrez entendre des peines. Et cette fois-ci, je cible justement les personnes assises au pied de leurs propres souffrances comme celles qui sont passés par le trans.

Rapprochez-vous de ces deux profils sachant qu’il y en a à la pelle autour de vous. Vous n’êtes pas la perle rare qui passe par des difficultés. Toutefois, ne le faites pas en cherchant à comparer les difficultés en tentant de voir si ce que vous avez vécu est plus ou moins grave que ce que les autres vivent. Ne cherchez pas non plus à récupérer les chemins empruntés par les personnes qui sont passées par des difficultés. En effet, ce n’est pas parce qu’une personne a suivi une piste pour arriver à être mieux que cette dernière vous conviendra. On fait du sur-mesure.

Du sur-mesure permanent

D’ailleurs, chaque personne que j’accompagne ou qui fréquente un thérapeute quel qu’ il soit prend conscience qu’il ou elle fait du sur-mesure. Nous travaillons avec des approches de principe fonctionnel et non pas sur des « fais ceci, fais cela et tu verras que… ». Tout cela permet de limiter le risque de nourrir sa propre peine parce que l’on va promouvoir sa propre responsabilité.

En réalité, chercher à éviter de souffrir est un moyen d’accroître sa propre souffrance. Donc, quand je pense «je n’ai plus envie de souffrir », je me prépare à des souffrances à venir. Par contre, si je pense « j’accepte la souffrance et la peine. J’accepte la douleur », je me prépare à accepter davantage ce qui se produira de difficile et de douloureux. En conséquence, je serai mieux en mesure d’utiliser ce que j’ai appris à lire en impliquant la méthode du trans en agissant de telle sorte que ça limitera la peine dans la durée. Ainsi, je pourrai développer mon bonheur.

charge émotionnelle

Les risques d’avoir peur de la peine

Quelles sont les risques d’avoir peur de la peine de la douleur ? Laissez-moi vous présenter les trois qui me sont venus en premier :

Risque n°1 : Chercher des raccourcis

La premier risque est de chercher des raccourcis. En priorité celui du mensonge et, généralement, de l’auto mensonge. On cherche à se voiler la face. Dans cette tentative qui consiste à mettre la tête dans le sable, on ne se rend pas compte combien c’est pénible dans la durée.

Relié à cette dynamique, on trouve la recherche du compromis qui fréquente bien souvent la volonté de se raconter des salades. Finalement, on se limite.

Le compromis n’est pas aussi louable qu’on veut bien le dire. Et si je dis cela, c’est parce que, en faisant des compromis, on abandonne trop souvent une partie de soi-même. On peut avoir tendance à mettre un bout de ses valeurs en congés pour signer un compromis. Pour ma part, nos valeurs ne méritent aucun compromis. Restons entier sur nos propres valeurs.

Risque n°2 : La stratégie d’évitement

J’insiste pour dire qu’il s’agit d’une stratégie inconsciente. On ne sait pas que l’on va oublier, mélanger, confondre, chercher à fuir et éviter, etc. Du coup, on entre dans une approche qui nous conduit à nier certaines choses de notre propre réalité. C’est un moyen de limiter le risque de la peine.

Risque n°3 : Souffrir plus encore

Ce risque-là nous expose à souffrir plus intensément ou plus longuement pour ne pas avoir de peine. On se concentrera donc en faisant des efforts pour limiter le risque d’avoir mal. Du coup, on est capable d’entrer en privation de nécessaire par peur de souffrir. On installe une douleur plus intense quand elle se réveille de temps à autres et généralement à des moments où l’on ne s’y attend pas.

Enfin, la peine durera plus longtemps dans le temps puisqu’on a pas pris le temps de s’arrêter et de faire connaissance. On est passé à côté de l’opportunité de se curer en passant par les phases de trans donc depuis un moment. On se prive en effet de transpercer la situation pour se retrouver de l’autre côté vers une nouvelle étape.

Éviter la peine

Que se passe-t-il quand on veut éviter la peine ? On se fait davantage mal. Que se passe-t-il quand on accepte de grandir à travers une peine ? On développe son bonheur. On se connecte à soi-même dans un sens des responsabilités pour se construire.

Changer de camp, si vous avez tendance à chercher à fuir ce qui fait mal pour vous retrouver dans le corps de celui et de celle qui se rencontrent, qui se découvre, qui apprend après s’être appris ou apprise lui-même ou elle-même. De celui qui s’ouvre à l’autre pour découvrir que la peine touche tout le monde et qu’on n’est pas la cible victime.

Ainsi, on choisi de découvrir le monde avec des yeux qui incluent la peine, la difficulté, les galères, mais pas que. Parce qu’il arrive que souvent, malgré la difficulté, alors qu’ils sont en galère, alors qu’il touche le fond ou qu’ils sont touchés par des maladies qui sont parfois incurables et difficiles à vivre, avilissantes et qui pourraient être humiliantes, des personnes vivent heureuses. De ces gens qui participent à épanouir d’autres parce qu’ils ont choisi de vivre la phase de trans qui ouvre à la transformation, qui permet de transformer ou de transpercer certaines situations pour se retrouver dans les étapes d’après.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine.

Bye-bye

3 commentaires


    1. Stephanie,
      Vous venez de confirmer que vous faites partie de la communauté des heureux au présent et je m’en réjouis. Il serait tout à fait adapté, d’ailleurs, que je dise que je m’en sens heureux 🙂
      Vous savez que votre besoin d’accompagnement peut trouver une option, ici. Pour mieux comprendre votre électrochoc et votre besoin, face à la prise de conscience relative à votre tentative de fuir la souffrance, je suis tout à fait disposé à vous accompagner.
      Plusieurs fois, j’ai eu un ou deux entretiens avec des personnes qui ont faits des pas de géant en quelques séances. Ne vous projeter pas vers un accompagnement de plusieurs années. Quelques séances peut faire mettre de dénouer quelque chose en ouvrant des possibles vers un travail personnel.
      Au plaisir d’être à votre écoute

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