159# Je vis des relations toxiques

je vis des relations toxiques

Un regard différent nous conduit à vivre autrement 

Dans cet article, j’ai choisi de ne pas viser uniquement les relations toxiques étrangères à nous-mêmes. La toxicité n’est pas toujours chez les autres. Je tiens donc à nous rendre sensibles au fait que nous pouvons être nous-mêmes des personnes sources de relations toxiques. Quand je dis que je vis des relations toxiques, c’est tant celles que je subis que celles dont je suis à l’origine. 

C’est la raison pour laquelle je voudrais, d’emblée, axer ce rendez-vous sur la bienveillance et faire un choix résolu de prendre des exemples nuancés. Pour chaque exemple, je soulignerai la toxicité qui s’y cache même si le poison semble avoir été dilué 😉 

Quand les proches sont perçus comme toxiques

La relation toxique peut être vécue avec un père, une mère, un frère, une sœur et c’est très complexe dans ces cas-là. La complexité est également présente quand il est question de toxicité avec son conjoint ou avec son enfant. Bien entendu, la toxicité peut être ressentie également avec des personnes moins proches de nous telles que des amis ou un voisin.

Pendant tout ce rendez-vous, quelle que soit la situation de toxicité, je vous demanderai de faire preuve de bienveillance.

Quelques exemples de toxicités verbales 

  1. Quand quelqu’un dit à un autre : « tu es moche, tu ressembles à une vache» c’est toxique, n’est-ce pas ?
  2. On pourrait aussi prendre l’exemple d’une personne qui dit : « tu seras toujours incapable d’être ponctuel ». Percevez-vous l’enfermement présent pour cette affirmation ?
  3. Un autre pourrait dire : « on a toujours fait comme ça, alors tu ne vas pas commencer à proposer une autre solution ou une autre manière de faire… ».

J’ai choisi ces exemples parce qu’ils sont assez proches de notre quotidien, d’épisodes que vous avez pu vivre à la maison ou au travail. Et vous pouvez ne pas avoir décelé que ces affirmations contenaient une dose toxique. 

Certaines affirmations paraissent tellement fondées qu’il est parfois difficile d’en percevoir la toxicité. Si quelqu’un vous dit « tu t’es habillé comme un sac aujourd’hui. Tu n’as pas remarqué que l’on sort et qu’on va rencontrer des gens chouettes ? » est-ce toxique ? Pourquoi  le serait-ce ?

Je ne vous laisserai par réfléchir longtemps en m’empressant de répondre : oui, c’est toxique. Quand il y a de la malveillance, on s’installe fort»ment dans la toxicité relationnelle. Quand on n’en sort pour rentrer dans la bienveillance, les choses changent sans sur autant garantir l’absence de messages toxiques

La bienveillance est un garde-corps généralement efficace 

On peut donc être installé dans la bienveillance sans être à l’abri d’être une personne capable de toxicité. On peut ne pas l’être en permanence et ne fréquenter la toxicité que de temps en temps. De plus, on peut ne l’être que de manière épisodique et démarrer au quart de tour dans un contexte particulier. Puis, à distance d’une parole ou d’une action, se rendre compte que ce n’était pas cool, que c’était toxique.

La toxicité est donc présente chez des personnes que vous fréquentez comme des parents, des frères, des sœurs, des collègues, des amis, des voisins et… chez vous ! Et si vous avez pris le parti de la bienveillance vis-à-vis des autres, faites le même pas de la bienveillance vis-à-vis de vous-même quand vous vous rendez compte que vous avez fait montre d’une certaine toxicité (si tant est que vous puissiez vous en rendre compte puisque ce n’est pas évident à percevoir). 

L’insistance que je porte sur la bienveillance peut donner l’impression à certaines personnes qui ont souffert de relations toxiques que je minimise la gravité de la toxicité des autres. Il arrive que certaines me disent « oui, mais si vous demandez d’être bienveillant, ça donne l’impression que ce n’est pas important. Est-ce à dire que la personne peut continuer à être toxique sans aucune gêne ? ». Or, ce n’est pas parce que l’on est bienveillant que l’on se fiche de ce qu’elle fait ou de ce qu’elle a dit ou que ce n’est pas grave.

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relations toxiques

Un nouveau regard devient accessible 

La bienveillance permet de regarder les personnes autrement et, par conséquent, de changer. Et ce n’est pas parce que je regarde la personne autrement que la personne a changé. C’est moi qui change. Je suis donc le bénéficiaire de la bienveillance mise en oeuvre.

Quand notre regard change, nous baissons la charge émotionnelle ‘Lire ou écouter : La charge émotionnelle). Ce faisant, nous pourrons davantage mobiliser notre cognition (capacité à raisonner, à analyser et a décider). 

Comprendre sert-il à excuser ?

Une fois la charge émotionnelle abaissée, il est possible de comprendre plus aisément et de chercher à expliquer. 

Ce n’est pas parce que l’on peut expliquer la toxicité de la personne qui a agi ou parlé à notre encontre que cela équivaut à lui trouver une excuse. Cela n’entraîne pas non plus qu’il faille tout supporter, ça n’a rien à voir.

Comprendre et expliquer à pour objet de nous éclairer nous-mêmes pour être en mesure de prendre des décisions adaptées puisqu’il y a forcément à apprendre quand on est en relation avec des personnes que l’on estime toxiques. Il n’est donc absolument pas question de supporter et d’excuser avec le genre de pensées qui pourraient ressembler à « comme je comprends, je vais me laisser marcher dessus ».

Pas du tout ! Surtout pas. Seulement, cela nous donne des éclairages pour mieux appréhender la situation. Par exemple, si l’on comprend que la personne est atteinte d’un trouble particulier, la situation sera lue bien autrement. 

Devient-on toxique par hasard ?

La réponse à cette question avec claire : non, le hasard n’a rien à voir dans la capacité d’une personne à être toxique.

On devient toxique parce que l’on est en quête d’un équilibre intérieur. 

Regarder cette situation avec bienveillance nous permet de poser un regard sur une personne qui fait montre d’un acte de toxicité. Et je ferai la différence, désormais entre une personne toxique et une personne qui fait acte de toxicité. Selon moi, une personne toxique n’existe pas. Il n’existe pas d’humains véritablement poison. Par contre, il existe des personnes qui posent des actes ou des paroles toxiques. 

Une recherche d’équilibre 

Et quand cette personne le fait, c’est parce qu’elle est en recherche de solution, elle veut aller mieux. On pourrait l’illustrer en imaginant un funambule qui tient une longue barre dans la main pour maintenir son équilibre.

J’entends bien que vous n’aspirez pas du tout à devenir la barre de l’équilibriste. On préférait que celle-ci soit quelqu’un d’autre, et pas nous. Ce qui est tout à fait légitime. On n’a pas envie de participer à l’équilibre des autres. Bien au contraire, on a plutôt envie de jouir de leur présence, de travailler avec eux, de s’amuser avec eux, etc. On n’est pas des réparateurs d’autrui. Or, la personne qui fait acte de toxicité dans ses paroles et ses actions utilise l’autre pour se réparer.

Utiliser l’autre pour se réparer

À présent, regardez-moi dans les yeux et dites-moi que vous n’avez jamais utilisé quelqu’un d’autre pour vous réparer vous-même dans vos relations amoureuses, amicales, professionnelles. N’avez-vous jamais essayé d’être gentil avec les autres en faisant des cadeaux pour tenter de chercher à vous réparer, à vous équilibrer, à puiser en l’autre le regard que vous vouliez qu’il pose sur vous ?

On est dans la même dynamique avec une personne faisant preuve de toxicité dans ses paroles et ses actes. Elle manque de confiance en elle et cherche un moyen d’équilibrer cette carence pour compenser ce manque. 

Le jugement, l’un des meilleurs outils de toxicité verbale

La personne toxique utilisera le jugement pour travailler son rééquilibre. Cela pourrait ressortir par « tu es moche, tu es un capable, ton idée est pas mal, et à ton niveau, tu aurais pu nous proposer quelque chose de mieux… ». Elle tricote des jugements dont chacun contient du venin. 

Trois phases identifiables : 

En fait, une personne dont les paroles ou les actions contiennent une certaine toxicité manque de confiance en elle (phase °1). Par conséquent, elle aura besoin d’utiliser le jugement + + +  (phase °2). Et il s’agit avant tout d’un jugement d’elle-même. 

Manquant de confiance en elle, elle se dévalorise elle-même s’estimant à côté de la plaque, loin d’être à la hauteur. Et pour compenser, elle identifiera des domaines dans lesquels elle estime être au-dessus des autres meilleurs que les autres et travaillera sur le principe de la comparaison (phase °3).

Par voie de conséquences, quand elle verra quelqu’un qui essaiera (selon son propre regard) d’être en concurrence, ou qui a un niveau potentiellement au-dessus du sien, elle enverra ses pics de venin. 

Imaginez un lanceur de sarbacane qui envoie ses mini-pics dans la nuque de ses proies pour le neutraliser sans chercher à les abattre. 

Neutraliser la menace 

Si une personne fait preuve de toxicité, c’est parce qu’elle vous considère comme une menace. À vrai dire, à quoi bon tirer sur quelqu’un qui n’en serait pas une ?

Cela ne veut pas dire que vous êtes une menace. C’est ce que je disais tout à l’heure sur le regard. Ce n’est pas parce que vous avez un nouveau regard sur une personne que cette dernière a changé. C’est son regard sur vous qui dit des choses à son sujet. Au même titre que quand vous avez un regard bienveillant sur une personne en choisissant de comprendre et d’expliquer sa toxicité, vous dites des choses sur/de vous. C’est vous qui êtes bienveillant, c‘est vous qui changez de regard.

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Exclure l’exclusion de la personne toxique

Il est vraiment préférable d’éviter d’exclure une personne qui fait montre de toxicité comme il lui est important de ne pas s’exclure. Donc à être en compagnie d’autres personnes pour protéger ce qu’elle vit comme un sentiment de rejet « J’ai le sentiment d’être rejetée par les autres non parce qu’il me rejettent, mais parce que je manque de confiance en moi. J’interprète donc l’attitude et les paroles des autres comme du dénigrement, un rejet de ma compagnie, un refus de reconnaître mes compétences ou mes propositions de service. C’est une forme de négligence ».

Prenons conscience de cela, nous comprenons que plus une personne à l’origine de paroles toxiques se sentira rejetée et plus elle s’accrochera. Elle s’accrochera à des personnes dans lesquelles elle pourra puiser quelque chose pour nourrir sa quête d’équilibre. 

Je vous recommande de lire le livre intitulé « je réinvente ma vie » de Young pour mieux comprendre ce schéma qui consiste à avoir le sentiment d’être rejetée.

Il est tout à fait possible qu’une personne faisant acte de toxicité prenne conscience de son attitude et se dise « ah ! Là, j’ai été salaud. J’ai envoyé un pic ».

La parole toxique peut être non-préméditée

Il arrive que la personne, en prenant conscience de son méfait, en jouisse si son action a été calculée. Une fois, il importe de dire que ce n’est pas souvent le cas. Certaines personnes font montre de toxicité sans être malignes, au point d’avoir tout planifié pour envoyer leur pics à bon escient et au bon moment. Parfois il arrive qu’elles se surprennent elles-mêmes.

Certaines se trouvent brillantes en réalisant qu’elles ont réussi à scotcher un de leur interlocuteur, mais c’est loin d’être systématique. Et même quand c’est le cas, ça ne signifie pas qu’on se retrouve devant son miroir, elle se dira « je suis une belle personne, magnifique et brillante parce que j’ai réussi à lui en coller une ». Parfois oui, mais pas tout le temps. Parfois, devant le miroir, cette personne a envie de «s’en mettre une» en se rendant compte de sa situation.

Elle perçoit une augmentation significative de sa culpabilité. Par voie de conséquences, son mal-être augmente en proportion. Elle se dit « finalement, je suis vraiment une personne aussi minable et méchante que je le pense, j’ai donc raison de ne pas avoir confiance en moi puisque je ne suis pas digne de confiance. ». Ainsi, elle nourrira inconsciemment sa problématique. De ce fait, elle attisera sa recherche d’équilibre au point d’accroître sa toxicité sans même s’en rendre compte (phase °4). Tout cela dans le but de retrouver de la confiance en elle-même.

C’est comme la personne qui boit davantage d’alcool pour chercher à oublier qu’elle est dépendante de l’alcool. 

Entendez-vous le regard bienveillant auquel je vous invite ? 

La bienveillance est de mise quant au regard à poser sur la personne qui fait montre de toxicité qu’il s’agisse d’une personne de votre entourage ou de vous-même. Vous pouvez vous dire « je veux sortir de cette dynamique-là pour avoir un regard bienveillant sur celui qui fait montre de toxicité dans ses paroles dans ses actes ». Et si vous vous adressez à vous-même, vous pouvez vous dire « je vais poser un regard bienveillant sur moi-même quand je serai acteur de toxicité». 

Cette dernière phrase est tout à fait opportune pour chacun d’entre nous puisqu’il est difficile de trouver quelqu’un qui n’a jamais fait preuve de toxicité. Que tous ceux qui ne sont jamais toxiques lèvent le doigt ! 🙂

Aucun d’entre vous n’a dit à une quelqu’un « ta proposition est nulle, ça ne tient pas la route ». Ou encore, « je pensais que tu serais davantage à la hauteur ! Tu me déçois » ou « Quand pourrai-je enfin te faire confiance ? ». Vous voyez que ces paroles toxiques nous ressemblent. 

Aucun refuge pour se cacher de sa propre toxicité

On a tendance à se réfugier dans des pensées du type « j’ai dit ça pour le secouer un peu, pour lui donner un coup de coude pour qu’il se bouge ». Quoi que vous disiez, je vous annonce que ce que vos propos étaient toxiques, non bienveillants. C’est encore plus important d’être conscient d’une volonté de bienveillance puisque l’on sait que même avec une telle intention on peut prononcer des paroles toxiques. 

Si vous installez de la bienveillance dans votre quotidien, vous aurez un autre regard sur vous-même et sur votre recherche d’équilibre ayant tendance à moins utiliser les autres pour créer votre équilibre. Vous chercherez à répondre à vos propres besoins sans utiliser les autres pour le faire.  

La bienveillance est inhérente à l’installation du bonheur. Instaurons donc le bonheur en incluant la bienveillance même avec des personnes toxiques.

Vous avez des relations toxiques ? Soyez bienveillant avec ces personnes qu’il s’agisse de vous ou des autres.

Les semaines à venir, nous poursuivrons sur les relations toxiques avec les sujets suivants :

  • Je veux sortir d’une relation toxique
  • Savoir couper les ponts
  • Renouer le dialogue après avoir coupé les ponts

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine.

Bye-bye

4 commentaires

  1. Merci pour les explications détaillées et surtout les nuances importantes. Comme la différence entre une personne toxique et une personne qui fait preuve de toxicité.

    Et un gros +1 au bonheur et à la bienveillance!

    1. Author

      Merci Nicolas. Pour toi qui travaille dans la conjugalité, cette nuance devient très importante car elle biaise le regard que l’on pose sur soi-même ou sur l’autre.
      Je te souhaite de jouir et de faire jouir de beaucoup de bienveillance

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