76# Aimez vos ennemis

Aimez vos ennemis

Aimer, c’est bon pour la santé, entre autres

Quand on entend « aimer vos ennemis », on imagine immédiatement qu’il s’agit d’une phrase réservée à des croyants ou a des religieux, puisque c’est Jésus qui l’a prononcée. Pourtant, cette phrase s’adresse à nous tous parce qu’elle est véritablement un booster pour le bonheur et la santé. Aimer est bon pour la santé. Voltaire disait « Je suis heureux parce que c’est bon pour la santé » et on pourrait aussi traduire cette idée par « je veux aimer parce que c’est bon pour la santé ». D’où l’intérêt d’aimer vos ennemis.

L’amour c’est bon pour la santé

L’amour procure de nombreux avantages. C’est valable pour la santé mentale, la santé physique, la santé psycho émotionnelle. D’ailleurs, on peut parler du stress en pensant aux neuromédiateurs ou neurotransmetteurs qui sont sécrétés par notre cerveau quand on aime. Je ne parle pas uniquement de l’amour conjugal, même si effectivement on touche à des summums ou à des pics de production de ses neurotransmetteurs, mais c’est aussi valable à partir du moment où l’on aime quelqu’un. 

On en profite quand on est en bonne compagnie, avec des gens avec lesquels on estime vivre des moments chouettes. Il y a une production bénéfique de ces neurotransmetteurs.

Les hormones de l’amour et du plaisir

La dopamine 

La première, une des plus connues est la dopamine. Elle est associée au bonheur et aux désirs. Le fait d’aimer nous conduit à sécréter de la dopamine. 

L’endorphine

Ensuite si on parle de l’endorphine. Il s’agit d’un neurotransmetteur qui fait que l’on se sent tellement bien qu’il provoque une baisse de la capacité à percevoir certaines réalités qui nous entourent, dont des douleurs. C’est vraiment une hormone vivement recommandée pour les personnes souffrant de maladies auto-immunes telles que la sclérose en plaques, par exemple. 

L’endorphine est sécrétée quand on pratique certaines activités physiques ou artistiques, voire du rire. Toute activité plaisir est concernée. Pendant la pratique de ces activités choisies, on observe une baisse de la perception de la douleur chez des personnes en souffrance physique. C’est dû à l’endorphine. 

C’est également valable quand ces personnes sont en compagnie de personnes aimées. Donc, l’amour est bon pour la santé.

La sérotonine

Elle est considérée comme une hormone qui débarrasse des tensions. Elle est bonne pour réduire le stress. C’est comme si l’on vivait une séance de relaxation. On produit ce neurotransmetteur en aimant quelqu’un, tout simplement. On bascule donc dans cette direction antistress.

L’ocytocine

Et puis il y a une hormone qui est un peu moins connue querelles dont on vient de vous parler, c’est l’ocytocine. Et c’est un peu dommage qu’elle soit moins connue parce que l’ocytocine est une hormone qui est considérablement importante dans le bonheur.

« Il s’agit de l’hormone de l’attachement, de la tendresse. En quelque sorte, l’hormone reine de l’amour. L’ocytocine entre en jeu dès les premiers instants de la vie entre la mère et l’enfant ou, pour être plus juste, entre le bébé et l’adulte qui s’occupe de lui. C’est un élément clé de la relation qui s’élabore et de laquelle vont dépendre nombre de choses liées à la capacité à aimer, une fois parvenu à l’âge adulte. Parmi ces choses, on trouve la fidélité, la prédisposition pour un engagement durable ». 

Le Docteur Michel Cymes en parle dans une chronique tenue sur RTL en septembre 2020

Un taux d’ocytocine sera élevé chez des personnes qui décideront d’aimer. Qu’il s’agisse d’aimer un ami ou un ennemi, le processus de l’amour provoquera la sécrétion d’ocytocine, en plus des autres hormones que j’ai mentionnées plus haut. 

Finalement, aimer c’est bon pour soi-même

Je trouve intéressant de voir que, dans notre manière de regarder l’amour, nous avons tendance à considérer que la personne qui est aimée a de la chance, elle est heureuse. Et vous voyez que, finalement, en regardant la notion d’amour avec cette sécrétion hormonale, est heureuse la personne qui aime, et pas seulement celle qui est aimée. 

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Finalement, aimer c’est bon pour soi-même. Voltaire disait « J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé » mais aimer est bon pour la santé, aussi. C’est bon pour le bonheur, pour soi, et pour soi d’abord. Par conséquent, quand vous avez pris la décision d’aimer quelqu’un, considérez que c’est bon d’abord pour vous-même. Tant mieux pour la personne qui bénéficiera de votre amour, mais d’abord, tant mieux pour vous. C’est génial pour vous de vous mettre dans le mouvement de l’amour à offrir.

La science sur le terrain de l’amour

Une étude a montré qu’il suffit de prendre ses enfants dans ses bras, ou une personne que l’on aime, pour déclencher une production d’ocytocine, de dopamine, de sérotonines et autres hormones liées au bonheur. La personne qui est prise dans les bras sécrète également certaines hormones de bonheur si elle apprécie ce moment, mais considérez que si c’est vous qui prenez quelqu’un dans vos bras, avec une véritable intention d’amour, vous serez le premier bénéficiaire de cet amour partagé, offert. 

En tout cas, accueillons l’amour et ses bienfaits pour nous-mêmes en aimant nos ennemis, aussi. Ce faisant, nous nous faisons du bien, nous déclenchons du bonheur en nous-mêmes.

D’ailleurs, prenez quelques instants pour mesurer une partie du travail effectué par les neurotransmetteurs de votre organisme. Visualisez les hormones, chacune de celles qui vous procurent du plaisir. Donnez-leur une forme, une couleur que je vous laisse choisir, même si vous n’en avez jamais vu au microscope. À partir de là, dites-vous que vous voulez participer à leurs sécrétions en entrant dans une décision d’aimer quelqu’un.

Pourquoi aimer un ennemi ? 

La question est de savoir : « Pourquoi aimer quelqu’un que l’on n’aime pas, quelqu’un pour lequel on ressent de l’indifférence voire, de la haine ? »  

La première raison : 

Comme nous l’avons déjà dit, c’est parce qu’aimer est bon pour soi, qu’importe le bénéficiaire de l’amour. Désolé pour l’ennemi, si mon ennemi m’écoute, si je choisis de l’aimer, je choisis de l’aimer pour moi-même parce que j’ai compris qu’aimer est bon pour moi. Cela me permet de : 

  • baisser le stress, 
  • d’augmenter mon bonheur perçu, 
  • d’augmenter mes potentiels, 
  • De faire grandir mes aptitudes, 
  • de regarder la vie plus loin, 
  • D’avoir un regard sur la vie plus en couleurs, 
  • Une perception des reliefs du quotidien plus intense, 
  • De ressentir plus de goût et plus de sensations, 
  • etc. …

Choisissez d’aimer parce que c’est bon pour vous-même. 

Deuxième raison :

Aimer quelqu’un, qu’il soit un ennemi ou pas, augmente l’estime de soi. Parce que l’amour est véritablement un de ces outils qui permet de recevoir quand on a donné. D’où l’intérêt de nouer des liens avec les personnes qui nous entourent, qu’on les aime ou pas. À vrai dire, si vous avez un ennemi, j’espère que ce mot ne raisonne pas avec des réalités très douloureuses de votre histoire. Il peut s’agir d’un collègue que vous ne pouvez pas supporter. Ce peut être un voisin. Et vous savez que cela impacte votre estime de vous-même. Ah ! Vous ne le saviez pas ? Eh bien maintenant, vous le savez.

Vous vous aimerez davantage et vous aurez davantage d’estime pour vous-même, si le nombre de vos ennemis diminue. Vous aurez aussi davantage d’estime pour vous-même quand vous vous rendrez compte que vous avez jeté des ponts, tissé des liens, envoyé des signaux pour créer des relations. Même si les signaux sont rejetés ! Vous aurez essayé, vous aurez tendu la perche et aurez fait le pas pour que l’humain que vous êtes, redonne de la place à l’humain avec un grand H. Vous savez combien l’humain avec ce grand H n’existe que quand il est en relation et, qui plus est, en relation d’amour. 

Des chercheurs ont fait une étude qui met en évidence la chose suivante : 

Des personnes à la retraite qui passent environ 40 heures par an à venir en aide aux moins favorisés (en participant à des actions telles que la soupe populaire ou le soutien aux devoirs scolaires pour des jeunes), présentent un risque de décès de 30 % inférieur à celui de personnes âgées de leur âge moins impliquées dans un engament social. (Source : https://www.selection.ca/sante/famille/aimer-pour-vivre-plus-longtemps/)

Aimer se lit dans une action 

Je ne voudrais quand même pas que l’on ait l’impression qu’ « aimer » soit attaché à un sentiment ou une émotion. Aimer est une action. C’est un verbe d’action. Aimer, c’est se mettre en mouvement vers une des plus belles et bénéfiques réalités humaines. 

Elle est d’abord bénéfique pour la personne qui se met à aimer, comme on l’a dit. Finalement, oubliez vos ennemis et considérez qu’une action posée est un acte d’amour à partir du moment où cette action a pour but de construire. Comme dans l’exemple que je viens de donner, avec les personnes âgées, le fait de prendre soin de quelqu’un, quelle que soit la personne, sans que vous ressentiez quelque émotion que ce soit en conscience, est un acte d’amour.

Vous êtes le premier bénéficiaire de l'amour même si vous aimez vos ennemis

C’est la raison pour laquelle je vous dis d’oublier vos ennemis. Considérez l’amour comme un acte, une action. Que la personne soit d’accord ou pas, de recevoir l’acte que vous mettez en place est complètement égal. Mettez-vous en mouvement d’amour. Que ce soit en lui rendant service ou en étant à son écoute. Vous pouvez le faire en allant à sa rencontre, sachant que quoi que vous fassiez, à partir du moment ou c’est motivé par une pensée profondément positive de faire du bien, de donner du bien, de donner de vous, vous entrez dans une démarche d’amour.

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Ce raisonnement est également valable pour vous. Quand vous vous douchez, que vous prenez soin de vous et que vous vous alimentez correctement, vous n’avez pas besoin de ressentir des émotions, des sentiments d’amour à votre égard. Poser un acte bénéfique pour vous-même est un acte d’amour.

Comment faire pour aimer ses ennemis ? (Étape n°1)

Justement, certaines questions me viennent me demandant « Comment faire pour aimer ses ennemis ? Je ne ressens rien de positif pour eux ? Et comment aimer des personnes qu’on n’aime pas, pour lesquelles on ne ressent rien ? Ou encore, aimer des personnes que l’on ne connaît pas ? »

J’aime beaucoup ce genre de questions parce qu’elles signifient que des personnes s’interrogent avec une profonde pertinence.

Ne vous préoccupez pas des émotions, encore une fois. C’est faire fausse route que de se centrer sur elles. Quand j’aime un ennemi, je pense en même temps que « Ce n’est pas parce qu’il n’est pas d’accord avec moi, qu’il n’est pas dans mon camp, et que sa tête ne me revient pas, voire même, qu’il m’a fait souffrir, que je refuserai de poser des actions bénéfiques à son égard ». Ce qui signifie que même si je ne supporte pas mon collègue, je lui rendrai service, par exemple. 

Les humains sans défauts n’existent pas

Je ne connais personne qui ne soit qu’une suite de choses négatives et désagréables. Cela n’existe pas, sur un plan rationnel. Il ou elle est peut-être pénible, agaçant, chronophage, envahissant et, il ou elle est aussi, serviable, attentionné, source de bonne humeur et d’énergie, dévoué, compétent, etc.

Par conséquent, c’est aussi intéressant pour soi-même de parvenir à faire ce travail d’étape qui consiste à cumuler les aspects (que je considère étant) négatifs chez une personne avec ceux qui sont positifs (selon moi). C’est un exercice qui peut être difficile, mais entendez que je vous demande de le faire sans ressentir quelques émotions que ce soit. Utilisez uniquement vos yeux et vos oreilles (en déconnectant vos émotions) pour constater ce que vous voyez de positif chez cette personne.

En général on utilise le négatif pour expliquer les raisons pour lesquelles on n’aime pas cette personne. Elle nous a fait ceci et cela et nous a dit ceci ou cela. C’est la raison pour laquelle il est difficile de l’aimer. 

Prenez conscience qu’il y a des personnes que vous détestez et qui sont entourées de personnes qui les aiment considérablement. Elles peuvent être encensées et avoir autour d’elles des amis, de la famille, un amoureux ou une amoureuse qui les adorent ! Donc, qui a raison ? 

D’un point de vue rationnel, vous comprenez que les personnes que vous n’aimez pas sont aimables, au sens étymologique. 

Avant de vous laisser, passons à un exercice : 

Etape n°1 : Prenez votre cahier de vie. Écrivez le nom des personnes qui vous hérissent le poil ou vous laissent indifférents. Prenez, en priorité, ceux que vous savez bénéfiques pour vous d’apprendre à aimer. Commencez par votre belle-mère, si c’est le cas. Cela répondra à un des clichés classiques 🙂 Notez chaque prénom qui vous vient à l’esprit. 

Etape n°2 : Ensuite, donnez une hiérarchie, une forme de priorité. Je ne voudrais pas que vous passiez votre temps à ne penser qu’à une personne. Attaquons directement avec un groupe, donc, 4, 5 ou plus de personnes fera bien l’affaire. Souvenez-vous que le premier bénéficiaire de cette démarche c’est vous ! Eh oui ! Vous. 

Etape n°3 : Une fois que vous avez fait votre liste et dressé des priorités, notez tous les défauts que vous trouvez à ces personnes. Veillez à n’en manquer aucun. Soyez méticuleux. Vous ne les aimez pas parce que vous trouvez des choses pénibles en elles, ou un manque de qualités. Cherchez et ajoutez le plus de détails possible. Tentez de trouver des exemples, illustrant ce qui vous « gonfle ». 

Etape n°4 : Quand c’est fait, passez ensuite à la liste des qualités. Tout ce qui est chouette chez ces personnes. Attention, vous n’avez pas le droit de toucher à leur physique. Que ces personnes soient belles ou moches ne leur appartient pas. Elles n’ont pas choisi leur nez, leurs yeux, leurs voix ou la forme de leur corps. Par contre, vous pouvez aller dans le détail sur leurs vêtements, leurs choix, leurs compétences, les paroles et attitudes, etc. Cherchez à être le plus détaillé, là encore. 

Etape n°5 : Après avoir fait ce travail, regardez vos deux colonnes et cherchez des personnes que vous aimez qui ont les qualités et les défauts des personnes que vous avez mises sur votre liste. Oui, oui, même les défauts. Et, cherchez bien, en étant honnête. Je vous ai à l’oeil 😉

Etape n°6 : Posez ensuite votre cahier et, chaque jour, relisez les prénoms que vous avez notés en choisissant d’aimer ces personnes avec leurs qualités et leurs défauts. Vous savez qu’elles ne changeront pas pour vous plaire, cela n’aurait pas de sens. Choisissez donc de les accepter comme elles sont. Et gardez-le pour vous. Faites en une bonne résolution, par exemple. !

Entrez dans la danse du bonheur par les actes d’amour

Faites-vous du bien toute la semaine en visualisant les hormones sécrétées quand vous pensez à une qualité d’une personne que vous n’aimez pas. 

Si vous faites cet exercice jusqu’au bout, félicitez-vous. Serrez-vous la main ou prenez-vous dans les bras parce que vous aurez fait un beau pas. Vraiment, je ne plaisante pas. C’est un acte d’amour que d’avoir fait ce premier exercice. 

Je vais vous laisser souffler après ce gros travail sur vous-même et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour la suite. 

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine

Bye-bye.

Photo by Helena Lopes on Unsplash

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