77# Aimez vos ennemis (suite)

aimez vos ennemis suite

Savez-vous ce que vos ennemies ont des choses à vous apprendre sur vous-même ? 

77# Aimez vos ennemis - suite

Je sais qu’il est loin d’être évident d’imaginer que vos ennemies puissent vous profiter. 

Marshall Rosenberg explique brillamment, Dans son livre “Les mots sont des fenêtre, ou bien se sont des murs” que l’on ne déteste pas quelqu’un parce que “ il ” mais parce que “ je ”. 

Responsables jusqu’au bout des ongles

Vous pensez que c’est à cause de quelque chose qui cloche chez la personne, que vous ne l’aimez pas. Mais la vérité est que vous réveillez en vous des choses qui vous font peur ou dont vous avez horreur, quand vous voyez cette personne. C’est vous qui êtes acteurs de votre volonté de non-amour.

Cela donnerait donc “Je n’aime pas cette personne parce que je… Ce n’est pas à cause d’elle que je ne l’aime pas, c’est à cause de moi. La preuve en est qu’elle est aimable, au sens étymologique du terme, puisque d’autres l’aiment. Des amis, un amour, des enfants l’aiment. Je prends donc conscience d’avoir à faire un travail sur moi-même pour comprendre pourquoi je n’aime pas cette personne…” : 

  • Pourquoi l’ai-je placé dans le camp de mes ennemis ? 
  • Pourquoi je ne la supporte pas ? 
  • Qu’est-ce qui se joue en moi ? 
  • En quoi cette personne m’aide-t-elle à révéler une partie de moi qui fait que je ne la supporte pas ou que je ne supporte pas certains de ses traits de caractère ?

Utilisez vos ennemis pour votre bien ! Vous pouvez le faire en posant des actions qui seront bénéfiques, bien fondées, allant dans le sens de la construction et du bien. Choisissez des actions qui seront, par définition, des actions d’amour, même si elles ne sont pas acceptées comme telles par la/les personne(s) en face. Et utiliser aussi vos relations difficiles avec ces personnes pour apprendre de vous. 

Vous pouvez les utiliser pour : 

  • Identifier ce qui se passe en vous, ce qui se joue et qui s’ébranle en vous. 
  • Trouvez ce qui tremble, qui se chauffe en vous ou qui vibre. 
  • Percevoir ce qui se met en alerte dans votre manière d’être, de fonctionner, quand vous êtes face à telles personnes de votre entourage ? … 

L’amour n’est pas qu’un sentiment, ou une émotion, c’est un choix

Vous pensez ne pas avoir réussi à aimer telle ou telle personne, ou ne pas en être capable ! En fait, la question n’est pas là. Nous sommes équipés pour aimer tout le monde. Ce n’est pas que vous n’arrivez pas/plus à aimer. Vous avez tout simplement laissé le naturel s’installer sans prendre la mesure de l’intérêt de faire des choix éclairés et résolus passant par des actions. Peut-être avez-vous laissé vos émotions vous soumettre à leur contrôle. Accepter cela est généralement risqué, en amour. Or, l’amour n’est pas qu’un sentiment, ou une émotion, c’est un choix. L’amour est un choix, une décision, une volonté, une action. 

Le meilleur moyen de prendre connaissance du choix de quelqu’un est de le voir en action

Prenons l’exemple de deux collègues qui se trouvent au boulot et qui ne se supportent pas. L’un dit de l’autre qu’il est pénible et l’autre que c’est un imbécile. Ce genre de discours est répété dès le début de leur collaboration et cela, pendant des mois. Et, tout à coup on constate qu’ils se fréquentent et sont amoureux l’un de l’autre. Et bien alors ! « Que s’est-il passé ? Tu ne pouvais pas la supporter ! » « Oui, mais en fait, la réalité, c’est que je ne la connaissais pas. En fait elle est vraiment géniale et… »

Et si vous pouviez apprendre quelque chose sur vous-même à travers vos ennemis ?

C’est assez proche d’une réalité appelée la xénophobie. C’est la difficulté à être à l’aise et en sécurité parce que l’on a peur. On a peur de ce qui est étranger, de ce qui ne nous ressemble pas. 

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   179# Comment devenir meilleur

À partir du moment où vous n’aimez pas quelqu’un, considérez que c’est une forme de xénophobie relationnelle. C’est parce que vous n’avez pas pris le temps de vous poser, d’apprendre à le connaître et à être en relation avec lui que vous ne l’aimez pas. Cela n’exclût pas la blessure dont il ou elle est à l’origine. Mais intégrez, en plus de cette réalité douloureuse, la réalité que ne connaissez cette personne que sous certains aspects, ceux qu’elle vous a donné de connaître d’elle. 

Ceci étant, vous pouvez aimer des personnes, comme c’est le cas avec beaucoup de personnes qui nous entourent, dont certains traits et certaines décisions ne vous plaisent pas. Il est possible d’aimer quelqu’un sans le trouver génial à 100%. Cela ne vous empêche pas de l’aimer. Nous ne connaissons aucune personne en laquelle nous trouvons 100% de choses géniales. 

Comment aimer quelqu’un que l’on n’aime pas ? 

Je reviens sur la question de la semaine dernière : comment aimer quelqu’un que l’on n’aime pas ? La réponse est dans l’action : poser une action, un acte. « Maintenant, et si, en posant un acte, je n’arrive toujours pas à aimer cette personne que je voudrais aimer, que faire ? ». Si vous  vous posez cette question, c’est que vous recommencez à glisser vers l’idée que l’amour est un sentiment ou une émotion. C’est en partie juste, comme nous l’avons dit, mais ce n’est pas que cela. 

Vous pouvez choisir d’aimer une personne (je sais que c’est difficile, mais vous pouvez le faire) en posant un acte puis une action en la répétant jour après jour. C’est en y revenant de nouveau, puis de nouveau puis en ajoutant un autre puis encore un autre acte d’amour que vous vous rendrez compte que le sentiment ou l’émotion naîtra. 

Votre amour naîtra à partir de ce que vous aurez fait. Vous vous rendrez compte, un jour, que l’émotion est devenue palpable. Vous percevrez que vous avez été capable de ressentir de l’amour pour cette personne au point de voir s’installer un sentiment, à savoir, une émotion installée. Tout cela parce que vous aurez posé des actions en amont. 

À partir de ces actions-là, vous commencerez à sentir vos pensées bousculées. L’action est en relation avec une émotion, qui est en relation avec une pensée, qui est en relation avec des croyances. Donc, finalement vous aurez fonctionné dans le chemin inverse. Jusqu’à maintenant, vous avez fonctionné de la croyance vers la pensée puis l’émotion et l’action. Vous aviez telles croyances, telles pensées, telles émotions et donc vous ne pouviez pas supporter la personne. Vos actions étaient donc désagréables, en cohérence avec vos croyances, pensées et émotions. Vous évitiez de le croiser, de lui rendre service et même de lui parler, sans doute. 

Retour à votre cahier de vie

Je voudrais, toutefois, préciser que l’émotion n’a rien d’obligatoire. Vous pouvez poser des actions d’amour sans un ressenti émotionnel sans, pour autant, que l’action ne perde sa portée d’amour. Si vous alliez visiter des sans abris en leur servant la soupe, vous pourriez le faire une fois, seulement, sans ressentir quoi que ce soit vis à vis du bénéficiaire de votre acte d’amour. Et si, quelques minutes après votre départ, je venais interroger celui qui a jouit de votre geste, il y verrait de la considération, De la tendresse, de l’attention,  de l’amour ou que sais-je. 

aimez vos ennemis groupe d'amis

Vous n’êtes pas détenteur de la perception du bénéficiaire de l’action bénéfique proposée. Le bénéficiaire joue également un rôle dans sa lecture et son interprétation d’un acte posé à son intention. 

La semaine dernière, vous avez listé les personnes que vous n’aimez pas. Vous avez, ensuite, noté leurs défauts (qui expliquent votre non-amour) et leurs qualités. Certains d’entre vous ont eu de la peine à faire cette dernière liste, mais vous y êtes parvenus. Vous avez pris conscience que ces personnes que vous n’aimez pas ont des qualités. Cela fait un point en commun avec vous : elles ont des qualités et des défauts. 

Une fois votre liste établie, vous avez regardé les qualités des personnes que vous n’aimiez pas pendant toute la semaine, en pensant à elles toutes. Il manquait une étape, dans cet exercice. Laquelle ? Eh bien, la voilà : notez les défauts de ces personnes que vous avez identifiés en vous, qui raisonnent avec vos valeurs et vos croyances. 

Utilisons l’exemple

Prenons un exemple. Vous ne supportez pas les personnes qui mentent ou cherchent à humilier les autres. Par conséquent, vous aurez de la peine à aimer une personne qui agit comme je viens de le décrire. Pourquoi ? Pourquoi est-ce si fort en vous ? En effet, vous pourriez percevoir que cette personne que vous n’aimez pas ment régulièrement ou humilie les autres sans pour autant la placer sur la liste des personnes “non-aimables” par vous ? Qu’est-ce qui est remué en vous quand vous percevez une personne qui ment ou humilie les autres ? 

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   249# Comment tirer profit des avis contraires

Vous pourriez sortir du contexte précis de la personne présente sur votre liste et entrer dans une recherche. Cherchez des personnes, dans votre histoire, dans votre famille ou autres, dont l’attitude a ressemblé ou ressemble, de près ou de loin, à celle qui vous met hors de vous. Entendez-vous de l’intérieur. Percevez combien cette expérience extérieure raisonne avec votre réalité intérieure, vos valeurs, votre histoire, votre vision de la vie. 

Bousculez vos pensées et vos croyances en pratiquant l’amour-action

Là, en choisissant vos actions, vous avez bousculé vos émotions qui venaient faire de même avec vos pensées et vos croyances. Cela ne signifie pas que vous serez forcément les meilleurs amis du monde avec vos anciens ennemis ou les personnes qui vous ont blessées ! Mais les murs se seront abaissés progressivement jusqu’à faire en sorte que vous vous rendiez compte que votre non-amour, votre indifférence ou sentiment de rejet pour cette personne, manquait de fondements et d’expérience pratique. 

Si vous retournez vers votre enfance, vous êtes allé à l’école quand vous étiez gamins. Si vos parents vous avaient demandé si vous aimiez telle ou telle matière avant de vous inscrire à l’école, vous n’auriez pas pu répondre justement. Pourquoi ? Parce que vous ne saviez pas vers quels savoirs et expériences elles vous conduiraient. Pourtant, certains enfants vous diront « J’ai été forcé  d’aller à l’école, mais je n’aimais pas ça. J’en suis écœuré ». D’autres diront « Mes parents m’ont forcé à aller à l’école alors que je n’aimais pas ça et finalement, j’en raffole. Tel domaine est devenu une passion ». Vous n’avez pas commencé à pratiquer la matière parce que vous l’avez aimé d’abord. Vous l’avez aimé parce que des actions vous ont conduit à la découvrir. Vos actions posées envers ce que vous n’aimiez pas vous ont conduit vers l’amour. Vous avez donc découvert l’amour par les actes.

Passez à l’action

Mettez en place des actions qui vous conduiront vers ce que vous considérez comme bénéfique. Soyez juste suffisamment raisonnable et rationnel pour vous dire « je ne l’aime pas, mais je vais apprendre à l’aimer parce que c’est bon pour moi. Et quand je dis l’aimer, cela ne veut pas dire ‘avoir des sentiments pour lui/elle’, mais pratiquer des actions qui lui procure des bienfaits. J’y reconnais des bienfaits pour moi alors, , je le ferai ».

Aimer, c’est bon pour votre santé, c’est bon pour vous, c’est bon pour votre moral, comme le chante La Compagnie Créole « C’est bon, bon ! ». C’est bon pour vous montrer à quel point vous êtes capable de construction ! Pour vous montrer à quel point vous êtes capable de positif. 

En regardant mon existence, dit-elle, je compris qu’une vie ne se mesurait pas aux projets que l’on se fixe ou aux idées que l’on se fait de soi-même, mais à la manière avec laquelle on fait face aux circonstances qui nous sont imposées” dit Maïti Girtanner, ancienne résistante de la Seconde Guerre mondiale. En 1984, elle choisit de pardonner le médecin nazi qui avait été son bourreau. Elle le fit après un parcours de vie intérieur dans lequel elle sentait la nécessité de faire en sorte que la vie ne se limite plus à celle qui s’écrit avec petit “v” mais avec un grand. Elle entrait dans l’expérience de la Vie qui dépassait la sienne. 

L’amour est une base tout en étant un sommet

L’amour est une base et en même temps, il est un sommet. Quand vous choisissez d’aimer, vous vous placez dans une volonté de faire de vous une créature de bonheur. Vous bénéficiez de ce bonheur que vous créez grâce à l’amour qui va dans cette dynamique d’être en même temps dans un enracinement de base tout en touchant au sommet. 

C’est comme si vous touchiez à la totalité de la vie en étant capable d’aimer et, non pas seulement d’aimer avec sentiment ou émotion, mais d’aimer avec résolution, détermination. 

Vous savez qu’en posant vos actions, vous arriverez à aimer les choix que vous déciderez de mettre en place dans votre vie. À force de répéter vos actions choisies et de voir leurs fruits, vous serez encouragés. Vous verrez combien il est bon d’aimer. 

Aimez-vous. Aimer vos ennemis. Considérez que vous êtes d’abord, les premiers bénéficiaires de l’amour que vous donnerez, partagerez et appliquerez avec régularité. Je vous rappelle que l’amour est une action alors, passez à l’action pour donner du bon et faire du bien sans chercher à ressentir quoi que ce soit. Si vous ressentez quelque chose, tant mieux mais, si vous ne ressentez rien passez tout de même à l’action en vous souvenant que l’amour c’est bon pour vous. Aimez-vous. Aimer vos ennemis.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine,

Bye-bye

Image par StockSnap de Pixaba

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.