72# Je déteste la méditation (2)

Pouvez-vous dire "je déteste la méditation?"

Si la seule idée de méditer vous hérisse le poil, vous êtes les bienvenus sur ce rendez-vous

72# Je déteste la méditation (2)

Si vous regardez cette vidéo, c’est peut-être parce que vous vous sentez concernés par ces personnes qui détestent la méditation. Et si je vous en parle, c’est parce que je fais partie de ce profil-là depuis de nombreuses années, pendant lesquelles j’ai eu beaucoup de peine à méditer. Je déteste la méditation comme si cette pratique n’était pas dans mon ADN. Certains diraient que personne n’a la méditation dans son l’ADN seulement, je suis de ceux qui veulent profiter des avantages de la méditation sans avoir à subir une pratique que je trouve trop plan plan, trop gnangnan.

J’avoue et j’accepte le paradoxe malgré mon dégoût pour la méditation

C’est paradoxal, quelque part, c’est que je pratique la sophrologie. En tant que praticien en sophrologie, j’utilise une technique pour centrer son attention sur une partie de son propre corps, comme on le fait dans l’hypnose ou d’autres techniques. En faisant cela, on a se rapproche beaucoup de ce que l’on vit dans la méditation. On dit, par exemple, à une personne : « Centrez votre attention sur votre cuir chevelu et cherchez à y installer la détente. À présent, amenez cette détente sur votre front puis sur vos tempes, etc., etc. » Vous voyez que l’on est dans une approche similaire à celle de la méditation et que je l’utilise ma pratique professionnelle alors que personnellement, je n’en suis pas fan.

À vrai dire, je vous ai introduit l’approche de la sophrologie assez rapidement puisque, dans la pratique, on travaille sur une approche rythmique bien plus lente pour ralentir le fonctionnement physiologique et respiratoire. C’est ce qui facilite la centration sur ses propres sens que l’on appelle perceptions sensorielles corporelles. 

Pourquoi détestez-vous la méditation, vous aussi ?

Dans la méditation, on sera dans une approche qui sera convergente avec cette technique-là. Pour certains, c’est pénible parce qu’ils ont besoin d’action.

Peut-être est-il aidant de comprendre la raison pour laquelle la méditation est difficile pour vous. Un des éléments qui explique ce dégoût est qu’en général, quand on est très actif, très créatif, que l’on aime que ça bouge, que ça avance et que la vie soit comme une forme de défis successifs, on a une difficulté à être à l’aise avec la méditation. Ces personnes-là ont besoin d’approches qui soient vraiment dynamiques. Si telle est votre cas, vous vous reconnaissez, évidemment. 

La pouce à l’oreille

Un des éléments qui composent la situation, ou qui permet de mettre la puce à l’oreille sur les raisons pour lesquelles vous avez une difficulté avec la méditation, c’est de savoir s’il vous arrive de vous poser quelque part sans être rapidement dans une grande réflexion en créativité galopante ? Vous arrive-t-il de vous installer sans avoir l’impression que votre esprit switcher d’un point à l’autre et d’un sujet à l’autre en permanence ?

Si vous vous rendez compte que vous êtes dans une dynamique très « switch », cela signifie que vous êtes très créatif. Peut-être êtes-vous artiste. Cela expliquerait qu’il y a de grandes chances que ce soit difficile pour vous, bien que bon nombre d’artistes aiment la méditation. Tout dépend en même temps d’un profil de tempérament, aussi.

La pensée est vraiment à la racine du fonctionnement cérébral qui va se fonder dans nos croyances. Nos pensées allant se nourrir dans nos croyances, à partir de nos expériences de vie. Plus ou moins selon notre profil et grâce au milieu dans lequel nous avons grandi, nous avons appris à utiliser une approche plus ou moins dynamique dans laquelle nous serons en permanence sollicitée. Évidemment, si nous avons une approche de la pensée plus posée, il vous sera plus facile de vivre la méditation.

Une pratique pour les esprits hyper dynamiques

Pour ceux qui ont un esprit plus dynamique, je propose justement une marche intermédiaire, qui se rapproche quelque peu de celle que j’ai proposée la dernière fois avec le cahier de vie. Cette méthode servira également, comme le cahier, ralentir la pensée. Le fait d’écrire, qui équivaut à une action, ralentit le flot des pensées. Dans la démarche que je vous propose aujourd’hui, l’intention est donc la même à savoir, ralentir le flot des pensées. 

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Certains d’entre vous peuvent être quelque peu déroutés de m’entendre insister sur l’intérêt de ralentir le flot des pensées. D’un côté je demande que l’on pense davantage, constatant que beaucoup trop de personnes vivent en omettant l’intérêt de s’arrêter et de réfléchir, de penser. Et d’autre part, je vous invite à ralentir le fond de vos pensées. 

Ces deux réalités ne s’opposent pas. Il y a un temps pour tout ; un temps pour réfléchir et un temps pour vivre en se dégagement de certaines habitudes de pensées. Il nous appartient à chacun d’apprendre à se contrôler pour créer ces temps. 

Je pourrais prendre l’exemple de la musique. Quelle que soit la musique que vous écoutez, elle est composée de temps dans lesquelles il y a beaucoup d’informations et des temps de silence. Symboliquement, la présence d’un jeu instrumentale, d’une voix symbolise qu’est la pensée est alors suivie d’un temps de silence symbolisant le temps de la méditation, par exemple. C’est comme s’il s’agissait d’une respiration avec ses alternances de contenus dynamiques et d’absence de contenus. Ce dernier laisse place à un contenu à accueillir appelé le silence.

Que je déteste la méditation ne surprend personne

Voici donc une autre démarche si vous détestez la méditation

Cette démarche consiste à rester complètement éveillé à ce qui vous entoure, sans nécessiter de prendre une posture en ayant les jambes croisées, les yeux fermés, etc. Restez dans votre environnement. Vous pouvez être n’importe où, au bureau, dans un bus, dans un bois ou devant la machine à café et vivre ce temps. Restez libre de le vivre intérieurement sans aucune incidence. 

Du coup, vous resterez en connexion, en relation avec ce qui vous entoure, dans cet environnement qui est connecté à vous. Là, je me trouve dans un endroit calme avec de la nature autour de moi, une petite brise qui souffle légèrement, quelques avions qui passent et que vous avez peut-être entendus à l’instant. Il y a quelques oiseaux et je vais donc rester connecté à cet environnement. 

Débutons la méditation avec une prise de conscience dynamique 

Tout en étant dynamique, je vais prendre conscience que je fais partie de cet environnement. Je ne suis pas simplement un élément dans cet environnement, comme une sorte de météorite tombée là. En réalité, je suis dans un environnement dans lequel je suis immergé et dont je fais partie.

En observant, je vois les plantes qui bougent autour de moi, ballottées par le vent. Elles sont vivantes et je réalise que je suis environné et de vie. Prendre conscience que je fais partie de cet environnement est déjà un élément touchant à la méditation, alors que je reste dans la dynamique du mouvement qui appartient à la vie. Je vis cette vie-là en moi. 

D’ailleurs, je la sens tellement que je vois mes pensées qui switchent d’un point à l’autre. C’est vraiment une de mes caractéristiques, moi qui suis très créatif. Je ne me suis pas beaucoup présenté à vous, mais vous savez maintenant que je suis très très créatif. Par exemple, s’il m’arrive de me mettre à composer une chanson (parce que je suis aussi auteur-compositeur-interprète, il faut que j’évite de le faire trop près de l’heure de me coucher parce qu’autrement mon cerveau partira dans tous les sens. Cela équivaudrait à battre les œufs de mes pensées en neige au point de ne plus avoir de place dans mon cerveau pour y accueillir le repos). 

Je ne contrôle rien, j’accueille simplement

Dans cet esprit là, dans l’environnement de nature que je viens de vous décrire, je vais laisser les éléments qui sont autour de moi vivre leur vie et laisser mes pensées jaillir. Je vais les accueillir comme faisant partie de la vie, comme si elles sont ballottées par le vent. 

Je ne contrôle rien je ne cherche pas à contrôler. Mes pensées défilent et j’en prends connaissance. Je viens de voir les brins d’herbe qui sont là, juste devant moi puis, je pense à des choses variées. Je pense à ma femme puis je reviens là, à ce qui m’entoure. J’entends au loin une voiture qui vient de passer. 

Je peux adopter une approche esthétique, artistique dans le regard que je pose sur mon environnement. Du coup, je peux me dire « j’aime bien ce paysage. Je le trouve beau ». Le même travail de méditation pourrait se faire si je trouvais cet environnement moche. Prenons justement l’hypothèse que je le trouve moche, ce qui sera plus intéressant parce que c’est moins naturel que de le trouver beau.

herbes sèches et vie

Un plongeon dans mes pensées

Supposons donc que je trouve ce paysage moche. Je vais m’interroger en me demandant « pourquoi est-ce que je trouve ce paysage moche ? ». Je vais chercher répondre à cette question. Bien évidemment, je sens mes pensées qui partent dans tous les sens ! Je trouve « je le trouve moche parce que ceci, parce que cela… » Évidemment, si je le trouve « moche », je suis en opposition avec « beau ». 

Si je trouve ce paysage beau moche, et dans le cas présent je vais conserver l’hypothèse d’un paysage moche, je prends conscience que je suis dans un jugement.

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« Je suis dans un jugement. Je me rends compte que j’ai besoin de juger. Même si mon jugement n’est pas en relation avec une volonté de condamner, je suis malgré tout dans un jugement, dans une évaluation. Si je trouve une chose bonne, je serai, de la même manière, dans une évaluation, un jugement. Finalement, le jugement n’est pas forcément condamnatoire. Je prends conscience d’être dans un jugement face à ce paysage que je trouve moche pour telle et telle raison.

Une spéléologie dynamique et intérieure

Qu’est-ce que je pourrais retrouver dans mon histoire, dans le fil de mes pensées, dans mon espace personnel, qui font que j’ai une réaction présente qui répond à une loi intérieure me conduisant à projeter ou a penser que ce paysage est moche ? 

Je prends conscience que c’est dans mes croyances, que ce paysage est moche. En soi, ce paysage n’est ni moche ni beau ! Même si je disais qu’il est beau, ce serait pareil. Je prends vraiment conscience que cette manière d’évaluer se trouve dans mes croyances. »

D’un coup, vous voyez quand quelques minutes je me retrouve enraciné dans mes croyances. Je vis une expérience personnelle en connexion profonde avec moi-même, avec mes propres croyances. Qu’importe la manière dont les choses sont construites, je prends conscience que ma manière de percevoir le monde prend racine dans mes croyances. 

Cela signifie que si je change, ne serait-ce qu’une seule de mes croyances, ma perception changerait d’un coup ! Elle changerait de nature et pourrait être complètement différente, sans être forcément opposée. Je partirais peut-être de quelque chose de moche que je trouverai éventuellement bof ou neutre. Je pourrais même penser que ce paysage est « pas mal ». C’est une expression que j’entends très régulièrement « oui, c’est pas mal ! ». D’ailleurs, pas mal est négatif, même si l’intention est d’être positif, cette expression contient du négatif.

Quelques mètres plus bas, dans le seuil de mes croyances, je me retrouve face à moi-même

Là, je suis en train de plonger dans mes croyances. Peut-être que je peux lister des croyances que je trouve moches, en moi. Après tout, il serait plus juste de parler de ce que je juge, puisque nous parlions de jugement à l’instant. 

Je continue à regarder cette nature qui vit autour de moi, avec ses plantes qui bougent. Et même si, personnellement, moi qui trouve que la nature est belle autour de moi, je continue à la trouver belle, je prends conscience que la beauté que je trouve autour de moi inclut les plantes qui sont mortes. Comme celle-là, que vous voyez. Elle est morte ! Elle est morte et fait partie d’un paysage que je trouve personnellement beau. 

Je ne parle pas uniquement de cette plante-là ! C’est peut-être celle-ci et les milliers, des dizaines, des centaines de milliers de plantes mortes qui sont autour de moi et qui font partie de ce “beau” paysage. Il m’est même arrivé de voir des arbres morts et de les trouver beaux ! Cette perception vient bousculer certaines croyances sur la vie, la mort, le moche, le beau.

Le beau est forcément vivant, le mort et forcément moche, horrible, effrayant… 

La mort n’est pas forcément effrayante. Le mort ne l’est pas forcément, non plus. D’ailleurs, je me souviens très bien de certaines obsèques, que ce soit d’un homme ou d’une femme qui se trouvait pendant la veille du corps. Je ne me souviens pas avoir entendu un conjoint dire de son mari de sa femme qui était couché dans le cercueil « mais qu’est-ce qu’il est moche maintenant qu’il est mort ». Non, la mort peut être autre que synonyme de moche.

Au coeur de la rencontre avec soi-même

Et je continue à plonger dans mes croyances, prenant conscience que je suis en train de chambouler des réalités profondes qui sont là, dans mes croyances.

Je prends une profonde respiration. Je souffle lentement par la bouche en me disant en même temps que c’est bon de se chambouler soi-même. C’est bon de se laisser interroger par la vie. Quelque part, je dirais que c’est bon d’être vivant parce que cela me permet de sortir d’une posture figée, bloquée et de continuer à accepter la remise en question. Je choisis d’accepter l’évolution, le mouvement. Qui dit vie dit mouvement. Même les minéraux sont en mouvement, comme les métaux.

J’inspire profondément et je continue à expirer lentement par la bouche. Là, je sens mon ventre se gonfler, quand j’inspire, puis se dégonfler quand j’expire. Je réalise que je viens de vivre un bon moment (encore un jugement) et un beau moment (qui est encore jugement). Je viens de vivre un moment qui me fait du bien, dans lequel j’ai créé le bien pour moi (ce qui est encore un jugement). 

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Vous voyez comme nous sommes installés dans le jugement ! Même si ce n’est pas forcément négatif condamnatoire, cela reste un jugement. Vous êtes capable de juger sans condamner. N’est-ce pas un pas vers la vie ? Avoir un avis non enfermant ? Donner un avis sans l’imposer ? Juger en restant ouvert et sensible est possible. C’est bon. Je m’arrête là.

Souvenez-vous que je déteste la méditation, tout comme vous

À votre tour, faites-le. Souvenez-vous que je déteste la méditation, tout comme vous. Mais en même temps, vous avez compris tout l’intérêt qu’il y a à prendre quelques minutes pour se ressourcer, se recréer, laisser la vie reprendre son cours en vous, sans chercher à la contrôler. Effectivement, la méditation peut vous y conduire. Mais vous pouvez, dans une approche dynamique, inviter cette réalité en vous pour l’y installer.

Maintenant, choisissez un endroit, qu’il vous plaise ou ne vous plaise pas. J’ai fait exprès d’imaginer un lieu moche parce que même si l’endroit ne vous plaît pas, vous pouvez décider de créer votre bonheur, là, dans l’endroit qui ne vous plaît pas. Vous pouvez créer votre bulle et vivre votre expérience pour installer votre bonheur et vivre votre vie de l’instant, au mieux. 

Allez, on y va ? Allez, les heureux de Heureux au présent, Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine.

Bye-bye


Si vous ne l’aviez pas vu…

Regarder l’épisode 1

Vous détestez la méditation ? Regardez-ça

Image par Irina L, pasja1000 de Pixabay

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