46# Accepter l’amour des autres pour vous (la suite)

Accepter l’amour des autres pour vous est peut-être difficile parce que vous avez rencontré des obstacles dans votre parcours de vie. Parmi eux se trouvent le besoin de tout contrôler, le fait de ne pas vous sentir aimable ou encore, le besoin de porter les conséquences d’une action, une impression de devoir payer quelque chose qui vous a marqué et dont vous vous sentez responsable…

Quoi qu’il en soit, je vous inviterai à dépasser ces obstacles pour avancer vers la capacité d’accueillir l’amour des autres pour vous, non pas comme une option mais comme un besoin. Vous en avez besoin ! 

Dans cette émission, je parlerai de : 

  • Ce que veut dire « Tous les humains sont aimables » ?
  • Refuser l’amour des autres pour vous relève-t-il de la maltraitante ?
  • La place de l’hyper-contrôle, un jeu d’obstacle pour accueillir l’amour des autres

Transcription intégrale de l’émission

Accepter l’amour des autres pour vous (la suite)

Je suis ravi de vous retrouver pour cette émission qui fait suite à celle de la semaine dernière. Si vous n’avez pas écouté la dernière émission, vous pourrez malgré tout comprendre de quoi il s’agit en écoutant celle d’aujourd’hui. Mais je vous recommande de vous inscrire au rattrapage gratuit offert par le blog heureux au présent en allant écouter l’émission et en faisant les exercices conseillés. Ce sera bien plus profitable pour vous. 

Nous avons donc vu qu’accepter l’amour des autres s’apprend. Vous pouvez ne pas l’avoir appris parce que personne autour de vous ne le savait. Vous avez donc vécu au gré de vos expériences, et si les choses ont bien tournées, vous savez accueillir l’amour des autres aujourd’hui. Si par contre, votre expérience a été difficile, vous avez de la peine à accepter qu’on vous aime. Certaines personnes trouvent même louche qu’on les aime. Elles se sentent non aimables tout en ressentant un profond besoin d’être aimée. 

Tous les humains sont aimables

La langue français est vivante. Cela entraine des avantages et des inconvénients. Parmi ses inconvénients, se trouve la perte de substance de certains mots. Je veux dire qu’il arrive que des mots continuent à être employés alors que leur sens a changé. C’est le cas du verbe « embrasser ». Ce terme signifiait « prendre dans ses bras ». Vous percevez la distance de son sens d’avec celui qu’est le sien aujourd’hui ! 

La situation est quasiment la même avec le mot « aimable. Le suffixe « able » sert à former des adjectifs à partir d’un verbe. Son sens varie légèrement selon les verbes mais il est convergeant. Ainsi, le verbe accepter donne acceptable : qui peut être accepté. Détecter donne détectable, périr donne périssable, etc. A chaque fois, le sens débouche sur un qui est…

Détectable > qui peut être détecté

Périssable > qui est sujet à périr

et donc 

Aimable > qui peut être aimé

Notez qu’il ne s’agit pas de probabilité. Détectable ne désigne pas une chose qui pourrait être détecté. A chaque fois l’outil de détection est utilisé, la chose sera détectée. C’est ce qui fait qu’elle est détectable. Il en est de même pour périssable. Rien ne pourrait empêcher que la chose périsse. C’est attaché à sa réalité. Est-ce que ce sens s’applique également à l’adjectif aimable ? Est-ce que tout ce qui est aimable est aimé de fait ? La réponse est « oui ». Tout ce qui est aimable est aimé. C’est également attaché à la nature même de la chose. Cela ne signifie pas que tout le monde trouve la chose aimable, loin de là. Toutefois, elle le demeure. De la même manière, ce n’est pas parce qu’une chose est détectable qu’elle sera systématiquement détectée. Cependant, elle demeure, dans son essence, une chose détectable. Il s’agit d’un état, d’un attribut. Elle EST détectable. 

L’humain est aimable. Il n’a rien à faire pour être aimé. Il est, dans son essence, un aimant d’amour, quelqu’un qui attire l’amour. Il devra donc faire un effort pour rejeter les propositions d’amour qui lui seront faites. Je ne touche pas du tout à la sphère amoureuse, en disant cela. Je me range dans le domaine de la relation humaine inhérente à la nature humaine. Un humain attire et attirera l’amour sans rien faire pour cela. Il suffira qu’il soit. C’est le verbe être qui prévaudra ici. 

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J’entends certains d’entre vous penser que ce n’est pas si simple. D’accord, et pas si simple de quoi ? D’être aimé ? Je ne vous rejoins pas. Il n’est pas si simple de voir l’amour des autres pour vous peut-être, mais être aimé ne relève pas d’une action. Ce n’est pas plus difficile pour les uns que pour d’autres. Notez qu’il ne s’agit pas d’un concours pour chercher à savoir qui est le plus aimé ? Qu’il s’agisse de nombre ou d’intensité, ces deux valeurs ne sont pas mesurable. Et ce qui importe, ici, c’est que vous êtes aimables, qu’il s’agisse de l’amour de 1 ou 20 personnes, qu’importe. Vous restez et resterez aimable. 

Peut-être voudriez-vous avoir plus de personnes qui vous aiment, peut-être. Pourquoi cela, dites-moi ? Est-ce sous l’influence de « plus on en a mieux c’est » ? L’influence de notre société ? Si ce n’est pas sous le poids de cette loi de la consommation, qu’est-ce qui pourrait vous pousser à vouloir être aimé par plus de personnes que celles qui vous aiment ? 

Etre aimable est centré sur la qualité en relation avec la nature. Vous êtes aimable parce qu’humain. A aucun moment l’accent n’est mis sur la quantité. Accepter l’amour des autres pour vous, qu’il s’agisse d’une personne ou de mille, reste le même défi. 

Refuser l’amour est-il une forme de maltraitance ?

Il existe plusieurs formes de maltraitance. D’abord, on peut établir deux groupes : la maltraitance physique et psychologique. De quoi parle-t-on quand on parle de maltraitance psychologique ? Sans entrer dans les multiples définitions disponibles, selon qu’il s’agisse d’enfants, de personnes âgées ou autres, je le définirai de la manière suivante : la maltraitance est une action menée contre une personne ayant pour effet de négliger ses besoins, de la priver de sa liberté et d’altérer son intégrité personnelle. Il va donc de soi qu’une action qui porterait un frein à un acte d’amour ressemble de près à une forme de maltraitance. 

Imaginez que votre enfant refuse les câlins ou les paroles d’encouragement. S’il le fait une fois ou deux, vous en déduirez qu’il est de mauvaise humeur. Toutefois, si vous notiez que cette attitude se répétait, vous auriez vite fait de vous poser certaines questions : qu’est-ce qu’il veut dire ? Est-ce qu’il vous rejette ? Est-ce qu’il se rejette en refusant ce qui lui est offert ? Se sent-il coupable de quelque chose ? Dis autrement, cela ressemblerait à « Ressent-il le besoin de porter quelque chose qui lui semble lourd ? » Quoi qu’il en soit, vous prêteriez une attention particulière à son choix l’interprétant comme un signal. 

De la même manière, si vous adoptez une attitude qui met un frein à des marques d’affections, à des compliments sur votre physique ou vos capacités, si vous refusez les invitations préférant rester seul(e) et à distance, etc. et que vous perceviez une répétition de ces choix divers, vous pourriez naturellement  vous poser les questions que je viens de proposer : 

  • Qu’est-ce que vous voulez dire en faisant ces choix ? 
  • Est-ce que vos décisions sont des formes de rejets ? Est-ce que vous vous rejetez en refusant ce qui vous est offert ? 
  • Vous sentez-vous coupable de quelque chose ? Ressentez-vous le besoin de porter quelque chose qui vous semble lourd ? 

Si vous répondez affirmativement à une de ces questions, vous ressentez le besoin de vous « réparer ». Et, sans doute, la première chose que vous avez besoin d’entendre et d’imprimer dans votre fort intérieur est : l’amour ne se mérite pas. Choisissez d’abandonner l’idée de devenir quelqu’un de meilleur. Cette pensée contient un poison capable de flinguer toute une vie. Vous êtes vous et rien ni personne ne pourra vous rendre meilleur. Les humains ne sont pas classés en groupes avec les uns meilleurs que les autres. Vous êtes vous et serez vous-même sans que rien n’apporte un changement à cette réalité. Faites une différence claire entre « révéler le meilleur de vous-même » et « devenir meilleur(e) ».

Devenir meilleur(e) sous-entendrait que vous grimperiez des échelons qui vous conduiraient à un état (puisque l’on parle de devenir, il est bien question d’un état), donc à un état acquis qui ferait de vous quelqu’un de meilleur(e). Révéler le meilleur de vous-même est réalisable alors que devenir meilleur(e) est une belle phrase qui ne mérite que d’être entendue. 

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Faites donc le ménage pour adopter cette pensée : vous êtes aimable en tant qu’humain, sans avoir à faire quoi que ce soit en particulier. Le mérite est étranger à l’amour. Puis ajoutez-y votre choix de révéler le meilleur de vous-même sans jamais chercher à être meilleur(e). 

J’ajoute à cela une dernière couche : vous n’avez aucun fardeau à porter. N’emportez dans votre vie que ce que vous choisissez de vivre. Pourquoi chercher à vous punir ou à vous priver de quelque chose qui vous ferait plaisir ? A chaque fois que vous ressentez le besoin de rejeter une marque d’affection, donnez-vous une tape dans le dos et acceptez ce qui vous est proposé. Ne l’acceptez pas comme un mérite, ce serait faux, je vous le rappelle. Acceptez -le comme un privilège. Cela implique, de fait, une expression de gratitude. Je m’y arrêterai dans la prochaine émission. 

Auriez-vous besoin de contrôler ce que vous vivez ? 

Les études qui touchent à la difficulté d’accepter l’amour des autres évoquent le besoin de contrôle. A ce sujet, j’aime beaucoup le titre d’un article de Flavia Mazelin Salvi, « Tout contrôler : la grande illusion », publié sur le site de Psychologie Magazine. Elle attaque fort en affirmant que « le désir de maîtrise révèle davantage nos faiblesses que nos forces, et capte une grande partie de notre énergie vitale. » 

Or, le désir de contrôler impacte votre capacité à faire confiance. Et, comme évoqué la semaine dernière dans la première partie de cette émission, il existe une corrélation claire entre la confiance et la capacité à accepter d’être aimé(e). Plus vous voudrez contrôler et plus il sera difficile d’accepter l’amour des autres pour vous. Vous préférez que les autres acceptent votre amour que l’inverse. L’hyper-contrôle est une manière de se rassurer. Vous pouvez penser que grâce à cette attitude, rien de fâcheux ne vous atteindra. Peut-être que vous n’avez pas tord, dans un sens. C’est assez proche d’une attitude qui voudrait arroser un jardin de désherbant total pour s’assurer qu’il n’y aura aucune mauvaise herbe ! 

Accepter les erreurs, les failles, les mauvais choix (si tant est qu’ils puissent exister), les problèmes, les retards, les déceptions, les blessures, etc. est une manière d’accepter la vie. Cela équivaut à accepter que votre intestin soit colonisé de bactéries favorables qui cohabitent avec les autres, celles qui ne sont pas top. Opter pour le contraire consisterait à stériliser votre vie ou votre intestin. Vous passeriez à côté de nombreux bienfaits de votre alimentation. 

L’inverse du besoin de contrôle s’appelle le lâcher-prise. Entrer dans ce nouveau monde vous fait passer du mode « je construis ma fortification pour me défendre des attaques extérieures » à « j’accueille ce qui arrive et on verra bien quoi en faire en son temps ».  

Accepter l’amour des autres pour vous 

J’aimerais que vous voyez le fait d’accepter l’amour des autres pour vous comme un besoin. Il ne s’agit pas d’une option, comme si vous pouviez faire autrement. Passer à côté de cette nécessité consiste à se créer un chemin qui vous fera assurément passer à côté de votre vie. Pour créer votre bonheur, vous avez besoin de l’amour des autres pour vous. L’idée vous fait peur ? Vous avez peur de perdre le contrôle ? Vous voulez garder votre indépendance ? Vous craignez que l’on prenne le contrôle de vos choix ? Super ! J’entends tout cela et votre capacité à en prendre conscience. Alors si un ou plusieurs de ces points vous concerne, vous savez qu’il s’agit d’obstacles qui ralentiront ou empêcheront votre avancée vers les autres. 

Vous pouvez vous faire accompagner par un professionnel en thérapie brève sur un ou plusieurs de ces points. La sophrologie permet d’accéder à des résultats en quelques semaines. Vous pouvez opter pour l’EMDR ou autre thérapie cognitive. Mais surtout, ne restez pas sans rien faire. Chaque semaine qui passe participe à rendre votre « flore intestinale mentale et émotionnelle » plus stérile quand vous avez de la peine à accepter l’amour des autres pour vous. Vos capacités à la relation et votre aptitude à l’amour diminueront. 

Je préfère que le contraire s’enclenche en vous. Décidez chaque jour d’accueillir une marque d’affection. Connectez-vous à votre corps pour percevoir ce que vous ressentez. Accueillez les vibrations et nourrissez-vous en. Comme je le disais la semaine dernière, demandez l’amour dont vous avez besoin. J’ajoute une exception : vos enfants. Leur rôle n’est pas de vous donner de l’amour mais de recevoir le vôtre. A moins qu’ils soient adultes, et encore, enlevez-les de la liste de ceux auxquels vous exprimerez votre besoin d’être aimé. Le choix est assez vaste pour que vous trouviez des sources. 

Une des clés du bonheur est de savoir aller chercher ce dont vous avez besoin. N’attendez plus. Foncez ! 

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine. 

Bye bye

Crédit photo : Image par Artsy Solomon de Pixabay

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