139# Apprenez à mieux communiquer

apprendre à communiquer

Apprendre à exister aide forcément à mieux communiquer 

En quoi apprendre à communiquer serait en relation avec la création de son bonheur ? C’est ce que nous verrons aujourd’hui.

L’humain a besoin de communiquer

D’abord, il est important de savoir que l’humain est un être communicant. Un humain qui ne communique pas est en grande difficulté. Vous l’avez peut-être vu avec des œuvres cinématographiques comme « Seul au monde » avec Tom Hanks ou, plus anciennement, «Robinson Crusoé» ou, plus récemment, «Interstellar» de Christopher Nolan qui raconte l’histoire d’un homme isolé dans l’espace. 

Comme l’humain a besoin de communiquer, il est prêt à inventer des subterfuges pour y parvenir, en cas d’impossibilité. Communiquer vient d’un verbe qui veut dire créer du lien. L’humain a besoin d’éviter ou de sortir de la solitude parce qu’il a, en lui, la profonde croyance qu’il ne peut pas être heureux en vivant seul. Il a donc besoin de faire corps avec d’autres entités, d’appartenir, de communier avec d’autres vivants. Cette réalité est dans notre ADN !

4 moyens pour mieux communiquer

Voici déjà un outil que je vous propose et que je vais décliner en quatre moyens pour  parvenir à mieux communiquer.

1. La connexion avec ses émotions 

Le premier moyen que je vois est la connexion avec ses propres émotions. Il n’est pas possible de bien communiquer si l’on n’est pas en connexion avec ses émotions. Ceci est valable pour une communication avec une personne assise sur un banc à côté de vous ou face à une audience de 10 000 personnes. Dans les deux cas, la connexion à ses propres émotions est un facteur considérable pour favoriser une meilleure communication.

Donc, si vous voulez apprendre à communiquer, vous pouvez commencer à focaliser sur cette étape colossale ; apprendre à vous connecter à vos émotions.

Quand vous communiquez avec une personne assise sur un banc à côté de vous, que ressentez-vous à ce moment-là ? Est-ce de la joie, de la peur, de la colère, de la tristesse ou de la honte ? 

Au passage, je viens de vous rappeler les cinq émotions de base. Avec ce semple exemple, vous comprenez que si c’est moi qui suis assis sur le banc à côté d’une dame qui se trouve là dans un parc public, si mon émotion principale, à ce moment-là, est la joie, l’échange avec cette dame ne sera pas le même que si mon émotion principale du moment est la peur. Il est évident que la discussion prendra une tout autre autre tournure. Peut-être même avortera-t-elle dans l’œuf ! La communication est déterminée par la capacité à se connecter à ses émotions

Si je prends conscience de mes émotions en étant conscient que j’ai peur, par exemple, et que cette dame me dit « ça fait longtemps que vous êtes dans le quartier ? » et que l’émotion principale que ce moment-là est la peur, j’aurai peut-être envie d’être très bref. Ma réponse peut ressembler à « Non». 

Si elle continue en me demandant « D’où venez-vous ? » je voudrais lui répondre d’une manière aussi lapidaire « de Lyon ». Et peut-être aurai-je envie de prendre mes jambes à mon coup ! J’aurai une tendance lapidaire parce que quand j’ai peur, je me sens attiré par une action de protection. 

Définissons l’émotion

Une émotion, je le rappelle, génère automatiquement une action. J’ai conscience que j’ai dit « je le rappelle » en oubliant que ceux qui me rejoignent pour ses 30 jours pour vivre heureux ne connaissent peut-être pas l’antériorité des choses que j’ai transmises sur ce blog heureux au présent. Si ce n’est pas un rappel, prenez-le comme une information.

Une émotion est un ressenti. Elle est en relation avec des pensées, qui se situent en amont. Avant les pensées existent des croyances qui sont elles-mêmes connectées à des valeurs. On part donc de nos valeurs qui nous conduisent vers des croyances puis, vers des pensées, des émotions et enfin des actions. Les actions sont donc la partie visible, une forme de résultat des émotions. Ce qui signifie que j’agirai de manière adaptée en relation avec une émotion.

Le cocktail d’émotions existe 

Il existe une petite complexité, puisque l’humain est complexe, faisant partie de la nature qui, elle-même est complexe, c’est que la même action peut être associée à plusieurs émotions. Je peux donc avoir envie de partir parce que je suis en colère. Je peux également avoir envie de partir parce que je me sens triste. Et, je peux également avoir envie de partir parce que j’ai peur ou honte. Vous voyez que la même action peut être en relation avec plusieurs émotions.

Ce n’est donc pas forcément pertinent d’arriver à des conclusions hâtives du type « comme il a agi de telle manière, cela signifie qu’il est triste ». Pour savoir ce que ressent une personne, rien ne remplace l’interrogation. De même, pour savoir ce que je ressens, c’est pareil ! C’est bien utile que je me pose la question de savoir ce que je ressens à ce moment-là. 

Quand la dame me dit « Est-ce que ça fait longtemps que vous êtes dans le quartier ? » Qu’est-ce que je ressens ?

Si je retiens l’émotion de joie, il y a de grandes chances que je me tourne vers elle au lieu d’avoir envie d’éviter de la regarder (ce qui serait peut-être le cas si je ressentais de la peur). Déjà, quelque chose changera dans mon action. 

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Cela dit, même si l’action a été la même et que je la regardais en ressentant l’émotion de peur, je pourrais le faire afin de m’assurer que cette dame ne représente pas un danger pour moi. Je pourrais ainsi calculer le moment opportun pour partir en courant ! Une fois encore, la même action peut être générée par des émotions différentes.

Face à la question « ça fait longtemps que vous êtes dans le quartier ? », je pourrais lui répondre «non, ça ne fait pas longtemps ». Et si l’émotion du moment est la joie, par voie de conséquences inévitables, la joie ayant besoin d’être partagée (être heureux dans son coin est trop dur et devient une souffrance. L’humain a besoin de partager quand il vit une joie. Il a donc peu de chances que la réponse soit lapidaire face à un ressenti émotionnel qui correspondrait à la joie). Peut-être donc, face à la question de cette dame, lui répondrais-je : « non, et vous ? » Ou encore, « ça ne fait pas longtemps et je pense ceci et cela du quartier… ».

Des questions d’identification des émotions

Dans cette étape première, je me poserai donc les questions :

  • Qu’est-ce que je ressens à ce moment-là ? 
  • Comment je me sens, dans quel état émotionnel plus large ?
  • Pourquoi est-ce que je ressens cette émotion ?

Grâce à cette démarche intérieure, je saurai que j’agis de telle manière en relation avec mes propres émotions. 

J’apprendrai donc à me connaître. 

  • Je prendrai conscience que, fort probablement, quand je rentre dans une situation dans laquelle je pratiquerai telle et action, je pourrai me rendre compte que j’ai pratiqué la même action malgré des émotions différentes. 
  • Je m’interrogerai donc en me demandant ce qui se passe. 
  • J’apprendrai donc à découvrir un nouveau pan de moi-même. Et je sais que plus justement je me connaîtrai, et mieux je communiquerai. 

Apprendre à mieux communiquer commence par apprendre à se connecter à ses émotions. 

Le cocktail d’émotions 

Notez que je vous ai parlé d’émotion au singulier alors qu’il est possible qu’existe un cocktail d’émotions. Vous pouvez donc ressentir de la peur et de la honte en même temps sans les dissocier. C’est également valable pour de la tristesse, de la honte ou de la honte de la colère, etc. Dans ces cas-là, c’est bien plus compliqué à lire, mais quoi qu’il en soit, lisons nos émotions pour apprendre à se connaître parce que nous savons que ça permettra de mieux communiquer. Ce sera donc un moyen de développer notre bonheur grâce à une meilleure relation avec moi-même.

2. L’approche subjective et objective

La deuxième étape, pour mieux communiquer, est une voie de conséquences de la première.

Je prends conscience de la différence entre « c’est comme ça » et « je ressens ça ». 

Quand je me connecte à mes émotions, je prends conscience que je ressens telle et telle chose. J’aurai donc pleinement conscience que j’interprète ma manière d’accueillir l’événement qui se produit devant moi. Ce faisant, je peux mieux communiquer.

Reprenons l’exemple de la dame assise sur le banc à côté de moi dans le jardin public. Cette fois-ci nous supposerons que la conversation s’est poursuivie. Le moment arrive où elle me dit : « Que pensez-vous du quartier, vu que vous êtes arrivés depuis peu ? » Je pourrais lui dire : « Pour moi, ce quartier est comme si et comme ça. Et ceci est nul alors que ça c’est bien… » 

En répondant ainsi, je suis en déconnexion d’avec la réalité de ce que je ressens. Ce que j’exprime en disant «c’est comme si et c’est comme ça » montre que je ne suis pas en relation avec mes émotions. Dans le cas contraire, je saurais que j’exprime ce que je ressens et non ce qui est. 

Si je prends un autre exemple : ce gâteau n’est pas dégoûtant ! Je ne l’aime pas. La preuve en est qu’une personne peut l’aimer. 

En me connectant à mes émotions, je prends conscience que je suis un « je ». En conséquence, je ne suis pas la norme. Je ne peux pas dire « c’est bien, c’est mal, c’est top, c’est nul, c’est excellent ou c’est mauvais ». J’exprimerai les choses en « je ». « J’apprécie, je n’apprécie pas. Je n’aime pas et je trouve cela top ! Je trouve ça minable ou mauvais».

L’emploi du je me mets en permanence en conscience d’être en connexion avec mes émotions. J’adopte donc un regard que je sais m’appartenir et qui n’appartient qu’à moi seul.

Cela m’amène à la troisième étape qui est de prioriser le «je»

3. Donner la priorité au « je »

Dans cette étape, je donnerai la priorité au « je », c’est-à-dire à moi. Je serai donc conscient d’être en relation avec un «je». Je verrai ainsi la relation comme la rencontre de deux « je ». Un «je» rencontre un autre «je» assis sur le banc à côté de moi, pour rester dans mon exemple précédant. Cela signifie que l’expression de cette dame assise sur le banc à côté de moi correspond à SA perception des choses. Je l’accueille comme étant SON regard, SA manière de voir puisqu’elle est en relation avec SES émotions. 

Elle ne dit donc pas la vérité. Elle exprime ce qui, d’après son angle de vie, son regard, correspond à sa manière de voir les choses en relation étroite avec ses émotions, ses pensées, ses croyances et ses valeurs.

Ça veut dire que je vis la même chose qu’elle, finalement. Quand elle me dit que dans ce quartier elle trouve des choses géniales, je sais qu’elle parle d’un « je », de son « je » à elle. Elle ne parle ni de moi ni du quartier ! Elle parle d’elle. Or, quand je lui donne mon avis sur le quartier et sur ce que je ressens et perçois du quartier, je prends conscience que je ne parle pas du quartier. Je parle de moi, de mon « je ». Et là, on est dans une véritable rencontre. Un «je» rencontre un «je»

Alors la rencontre devient réelle

Vous comprenez que si je parlais du quartier et qu’elle parlait du quartier, elle aussi, nous pourrions ne pas nous rencontrer. Quelque part, entre nous deux, se trouverait un objet que l’on appelle « le quartier ». Nous pourrions utiliser le quartier comme un objet-obstacle pour éviter la rencontre ou pour meubler et faire mine de se rencontrer sans vraiment le faire. Nous utilisons souvent cela pour nous protéger ou par méconnaissance de ce travers. 

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Nous nous rencontrons vraiment quand « je » rencontre un « je ». Quand je lui parle de moi et qu’elle me parle d’elle, nous nous rencontrons. Nous nous rencontrons quand je lui parle de mon regard sur le quartier et qu’elle me parle du sien. Je lui parle de mes émotions et elle me parle des siennes c’est alors que la rencontre devient possible. Quand «je» rencontre «je». 

Je ne sais pas si vous mesurez l’importance de ce que vous venez de lire. 

  1. Premièrement, on se connecte à ses propres émotions. 
  2. Deuxièmement on prend conscience de la différence entre ce que l’on ressent est ce qui est. 
  3. Troisièmement, on donne la priorité à la rencontre de deux personnes étant conscient que l’on utilisera pas un objet comme barrière de protection à placer entre les deux personnes qui tentent de se rencontrer. On est vraiment dans une rencontre de personne à personne.

4. Vous vous sentirez moins souvent blessé

Cela aura pour conséquence de réduire le nombre d’occasions de se sentir blessé. Pour quelle raison ?

Supposons que j’aime considérablement ce quartier que je trouve superbe, bien que j’y sois installé depuis très peu de temps. Continuons à supposer que cette dame passe son temps à critiquer le quartier en disant qu’il est nul. Elle n’y voit que de la racaille. Il est minable étant le coin idéal pour les pauvres et les paumés. 

Supposons encore et que je ne prenne pas conscience qu’elle est en train de parler en «je». Si je suis convaincu qu’elle parle de mon quartier, que j’aime à la folie, je me sentirai blessé. Par contre, si je prends conscience qu’elle partage son témoignage (son «je»), son expérience (son «je» une fois encore) et que je sais ne pas savoir d’où viennent ses pensées, son expérience du quartier qui l’a conduit à penser cela. Si j’accueille ce qui pourrait ressembler à de la critique comme un « je » qui rencontre un « je »,  je pourrais écouter cette dame assise sur le banc et saisir cette opportunité de l’écouter me parler du quartier en termes négatifs comme une occasion d’apprendre à la connaître comme à me connaître moi-même. 

Peut-être que, en partie grâce à cet échange, je découvrirais que j’aime ce quartier (j’apprends donc à me connaître davantage). Je découvrirais peut-être également que je sens en moi un vrai attachement pour tels et tels aspects du quartier. Je percevrais que je l’aime pour telles raisons. Je prendrais conscience que mon attachement au quartier est en relation avec mon parcours, mon histoire. 

Peut-être ai-je vécu dans des quartiers qui contrastaient beaucoup d’avec celui-ci, qui juraient d’avec les lieux dans lesquels j’ai vécu. Ce peut être tout à fait l’inverse. Peut-être suis-je en continuité d’avec ce que j’ai aimé dans des quartiers qui avaient des points communs avec celui-ci et dans lesquelles j’ai vécu des expériences magnifiques ! 

Je prends conscience que cette dame n’est pas moi ! Elle a toute légitimité d’avoir ses propres émotions et, par conséquent, d’exprimer son expérience par rapport au quartier. Elle exprime SON avis. 

Résumé très utile : 

  1. Premièrement, je me connecte à mes émotions et j’entends que, quand les personnes me parlent, même si elles n’en sont pas conscientes, elles sont connectées à leurs émotions.
  2. Deuxièmement, je prends conscience de la différence entre « c’est comme ça », ce qui vise un regard objectif (à supposer qu’il eut été possible d’en avoir un) et « je ressens cela » en me connectant à mes émotions.
  3. Troisièmement, je donne la priorité à la rencontre de deux personnes. La communication n’est pas vécue entre une personne qui parle à un objet face à une autre personne qui parle à ce même objet. Cela équivaudrait à un objet placé entre deux sujets, un véritable obstacle.
  4. Quatrièmement, je saisis cette opportunité pour apprendre à me connaître comme à connaître la personne avec laquelle j’échange.

Et oui, vous êtes le centre du monde !

Je suis conscient que je suis le centre de mon monde. Je ne peux pas vivre en n’étant pas au  centre. Ce n’est pas possible

Vous ne pouvez pas vous décentrer de votre propre monde. En effet, votre perception sera forcément attachée à votre centration sur le monde. Vous êtes naturellement égocentré. Allez écouter le rendez-vous qui s’intitule « soyez égocentrique ». Vous comprendrez que vous ne pouvez pas ne pas l’être dans une relation saine à vous-même comme aux autres. Ce n’est pas négatif d’être égocentrique. C’est que votre perception du monde ne peut venir que votre angle de vue. Vous ne pouvez voir le monde qu’avec vos yeux et percevoir le monde qu’avec vos émotions. Vous ne pouvez pas percevoir le monde avec l’expérience et les émotions de quelqu’un d’autre !

Si vous êtes conscients de ça, vous verrez les choses autrement. Vous regarderez la personne en face de vous comme n’étant pas capable de faire autrement que d’être au centre de son monde.

En prenant conscience que deux mondes se rencontrent (le vôtre et celui de votre interlocuteur), vous saurez ne pas être en mesure d’avoir les mêmes capacités perceptionnelles. Dès lors, la communication s’améliorera.

Vous apprendrez à mieux communiquer. Vous apprendrez à mieux accueillir l’autre comme il est. J’ajoute que Vous apprendrez aussi à mieux vous accueillir vous-même comme vous êtes avec vos émotions, et avec bienveillance, sans aucun jugement de ce que vous ressentez ou de ce que la personne exprime et ressent surtout si, comme je viens de le dire, elle n’a pas été équipée pour apprendre à s’exprimer en « je ».

Exercez-vous à la rencontre en «je»

Je vous laisserai avec un exercice pour lequel vous n’avez pas besoin de votre cahier de vie. Vous pouvez donc le vivre en live, directement. 

Pour cet exercice, vous pouvez prendre un stylo et vous amuser à faire une coche dans la paume de votre main à chaque fois, dans la journée, vous avez pensé à vous mettre à l’écoute de votre ressenti émotionnel. Cela signifie que vous aurez choisi d’améliorer la communication avec la personne avec laquelle vous échangerez. 

Vous pourrez le faire avec quelqu’un de connu ou d’inconnu, qu’importe. Chaque fois vous l’aurez fait, mettez une couche dans votre paume demain. 

Chercher à en faire une dizaine dans la journée pour ancrer en vous le besoin de prendre conscience de vous connecter à vos propres émotions et à celle des autres. Ce sera une manière de matérialiser la prise de conscience qu’une meilleure communication se vit dans la rencontre d’un « je » avec un autre « je ».

À demain

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