260# Le paradoxe du perfectionnisme

Entre quête d’excellence et piège psychologique

Aujourd’hui, dans le paradoxe du perfectionnisme, vous découvrirez comment faire du perfectionnisme un allié plutôt que de le subir pour augmenter votre réussite et votre satisfaction. D’ailleurs, je vous donnerai cinq points clés qui permettront de trouver les moyens de parvenir à en tirer le meilleur parti. Alors, préparez vous à explorer le potentiel positif de votre perfectionnisme, de transformer chaque défi en opportunité de croissance. Évidemment, vous apprendrez à être satisfait de voir la réalisation plus que le résultat. Vous verrez pourquoi je fais cette nuance entre ces deux notions. 

Une collaboration

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais quand même préciser que si j‘ai choisi ce sujet du jour, c’est parce que j’ai accepté de participer à un événement qu’a organisé Valérie Lehman du blog « Madame pas de soucis ». Je me suis dit que ça me ferait plaisir d’y être et de travailler en collaboration avec d’autres blogueurs qui sont aussi peut être sollicités (ou qui ont candidaté) pour faire partie de cet événement. 

Pendant que j’y suis, alors que je vous parle du blog « Madame pas de souci », il y a deux articles qui m’ont particulièrement interpellés et que je vous invite à aller consulter sur son blog. Le premier s’intitule « Charge mentale, 10 symptômes qui ne trompent pas » et le deuxième, qui n’a rien à voir mais que j’ai trouvé intéressant et qui m’a permis d’avoir quelques astuces pour moi même, c’est « Le nettoyage de la salle de bain, 18 astuces pour s’en passer ou presque ». Vous trouverez bien des choses intéressantes, que vous soyez maman ou pas

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Questions à se poser

J’ai plutôt pour habitude de poser des questions au fil du podcast ou à la fin en vous donnant des des exercices que j’appète pouvoirs. Et là, je me suis dit que ça pourrait être intéressant, pour ce sujet du perfectionnisme, de poser quelques questions là, avant même de rentrer dans le contenu du podcast. 

Voici donc quelques questions que je vous pose : 

  1. Qu’est ce qui vous motive dans votre recherche de perfectionnisme, de perfection ? 
  2. Comment gérez-vous les erreurs et les imperfections ? 
  3. Quels impacts le perfectionnisme a t-il sur votre bien être mental et émotionnel ? 
  4. Comment communiquez-vous vos attentes envers vous-même et envers les autres ? 
  5. Vos attentes sont-elles toujours élevées ?
  6. Quelles sont les conséquences positives et négatives de votre perfectionnisme ? 
  7. Comment pourriez-vous ajuster vos standards pour les rendre plus réalistes, pour qu’ils soient moins utopiques ? 
  8. Comment intégrer le concept d’auto-compassion dans votre vie alors que vous êtes perfectionniste et que vous avez parfois de la difficulté à accepter que le résultat sera en deçà du fantasme ? 
  9. Quelle stratégie utilisez-vous pour gérer le stress lié à la quête de perfection ? 

Je m’arrête là sur les questions, tout en vous disant que je pense qu’il pourrait être intéressant que vous utilisiez votre cahier de vie pour y répondre. Si vous ne savez pas ce qu’est un cahier de vie, cliquez ICI. Vous verrez de quoi il s’agit, comment l’utiliser, les conditions, et bien sûr, les nombreux bénéfices de ce cahier de vie communément employé pour les membres de la communauté Heureux au Présent.

Le premier nom qui m’est venu

Quand j’ai pensé au perfectionnisme, un nom m’est venu immédiatement. C’est celui de Steve Jobs. Il est le co-fondateur d’Apple. Il était connu pour son perfectionnisme intense, et j’ai pris plaisir à lire une biographie qu’il n’a pas lui-même rédigée parce qu’il a très clairement dit à Walter Isaacson, son auteur, qu’il ne voulait pas le faire. Notez que son perfectionnisme l’a conduit à choisir lui-même celui qui rédigerait sa biographie. Vous voyez que c’est déjà une illustration de son perfectionnisme. Il ne voulait pas que n’importe qui écrive à son sujet.

Sa volonté de perfectionnisme s’appliquait à toute approche le concernant. Une illustration de ce dernier est que, par exemple, chez lui, il n’y avait pas de meubles. Il ne trouvait pas de mobilier suffisamment adapté qui pouvait correspondre à ses attentes. Il était en même temps conscient de son perfectionnisme au point que progressivement, quelques meubles ont été jugés convenables pour entrer chez lui. Mais cela a été très difficile. Cela lui a demandé des concessions, des efforts.

Steve avait une exigence très élevée sur l’aspect du produit. Tout devait répondre à ses propres critères esthétiques. Il fallait que ce soit impeccable. On passait des heures à recalculer l’angle de l’arrondi du bord d’un appareil avant que Steve Jobs ne le valide. Il renvoyait régulièrement ce qui ne lui convenait pas en disant « c’est de la merde » jusqu’à ce qu’il soit complètement satisfait. La perfection était le minimum attendu.

C’était en même temps un avantage pour son entreprise, car il a été l’un des fer de lance de l’importance du design dans un appareil. Il faisait en sorte qu’on soit tellement attiré par la beauté de l’appareil qu’on ait envie de l’avoir, de l’aimer, même. Cet attachement devait dépasser le caractère utilitaire ou fonctionnel de l’appareil. Cela dit, ça n’a pas été sans économie de souffrances pour lui comme pour son entourage, d’avoir une exigence aussi élevée. Vous comprenez pourquoi j’ai pensé à Steve Jobs !

Un point perso

Alors, vous et moi ne sommes pas Steve Jobs. Seulement, l’une des raisons pour lesquelles j’ai accepté de participer à cet événement organisé par Valérie Lehman, c’est parce que je me suis senti concerné par le sujet du perfectionnisme.

Je peux témoigner avoir participé à pourrir la vie de certaines personnes. Parfois, c’était celle de collaborateurs ou de personnes de mon entourage. Elles ont souffert de mon perfectionnisme. Même si elles se sentaient consolées en ayant la conviction que j’étais aussi exigeante avec moi-même, leur souffrance restait réelle. D’ailleurs, quelqu’un est venu me dire un jour, « Tu sais, je vois que tu es très exigeant et perfectionniste. La seule chose qui me console, c’est que je vois que tu l’es avec toi-même ».

Bien entendu, certaines personnes vivaient difficilement ma quête du perfectionnisme, ce qui m’a conduit à mettre des choses en place dans ma propre vie afin de baisser cette exigence pesante. Ça ne veut pas dire que j’ai accepté la médiocrité. Ça veut dire que j’ai choisi de vivre mieux sur le plan qualitatif. Ce que je vis au quotidien, ma manière de mener les projets, l’attente formulée vis-à-vis des gens a changé.

Et j’ai vraiment du plaisir à aborder ce sujet avec vous, parce que je vis mieux aujourd’hui. Je pourrais dire que ça participe à mon bonheur que d’avoir réussi à travailler sur cet aspect pénible.

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Un double tranchant

Indéniablement, le perfectionnisme est souvent célébré comme une qualité louable, mais à double tranchant. Le tranchant est double parce qu’il est aussi des situations où l’on prend conscience d’un fonctionnement ‘minable’, dans le sens où ça mine les gens. Son pouvoir motivateur est indéniable et c’est pour cela que ça participe à en faire une qualité louable.

Le perfectionnisme peut propulser des gens vers l’excellence avec vraiment une aptitude à dépasser même ce qu’ils pensaient être capable de fournir. Là encore, je me réfère à Steve Jobs avec des équipes qui lui disaient, « Nous étions convaincus que nous n’y arriverions jamais. C’est parce que tu as été exigeant avec nous que nous avons découvert notre capacité à produire ce résultat dans le temps imparti et avec cette qualité-là. ». Sans l’exigence, le résultat aurait été moindre, à priori.

Des effets sur la santé mentale

Il demeure indéniable que les aspects plus sombres du perfectionnisme peuvent entraîner des conséquences néfastes sur la santé mentale, chose qui est facilement validée par toute personne qui vit ou a vécu du perfectionnisme en très grande quantité. Il est parfois difficile pour les personnes perfectionnistes d’entendre que l’on critique leurs traits de caractère perfectionniste parce qu’elles sont en même temps conscientes, même si elles en souffrent par moment, que la progression de certaines choses dans notre société n’a été possible que grâce à du perfectionnisme.

Thomas Edison

Dans notre monde, le résultat impeccable ou parfait de certains travaux résulte du perfectionnisme. C’est le cas de Thomas Edison, l’inventeur prolifique. On parle souvent de l’ampoule à incandescence, mais il est l’auteur de près de 1000 inventions dont le phonographe, le cinématographe (la caméra, en somme), l’électricité et des centaines de choses moins connues.

Il comprenait la valeur de l’erreur, même s’il était perfectionniste. D’ailleurs, on perçoit sa capacité à intégrer le principe de l’erreur dans la phrase qui lui serait attribuée et dans laquelle il a dit, « Je n’ai pas échoué une seule fois. J’ai simplement découvert 10 000 façons qui ne fonctionnent pas. ».

Cela reflète une mentalité qui, en même temps, a résolu son problème en trouvant un équilibre pour intégrer l’acceptation. C’est une façon d’intégrer que l’imperfection est inhérente au processus créatif, à la nature humaine et à notre planète, tout simplement.

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Que dit la science ?

Si l’on se tourne du côté scientifique, je pourrais me référer à une étude menée par Hewitt et Flett en 1991. Ils ont exploré le lien entre le perfectionnisme et la santé mentale. « L’objectif de cette étude était d’explorer quelle dimension du perfectionnisme était associée à une augmentation de la réactivité émotionnelle en termes d’affectivité négative, d’anxiété et de dysphorie après une expérience d’échec et si ce lien entre le perfectionnisme et la réactivité émotionnelle était médiatisé par les pensées analytiques abstraites » (source).

Les chercheurs ont constaté que le perfectionnisme peut être associé à des niveaux élevés d’anxiété et de dépression et que les individus perfectionnistes, selon leur étude, étaient plus susceptibles de ressentir un stress chronique en raison de leurs normes rigides et de leur auto-exigence constantes « L’anxiété semble être influencée uniquement par le perfectionnisme intrapersonnel », écrivent-ils.

Le perfectionnisme intrapersonnel

À présent, sur le terrain de l’expérience personnelle, je pense à une femme qui s’appelle Sarah. Elle est une professionnelle vraiment ambitieuse, comme elle le dit, et son perfectionnisme, dit-elle, l’a propulsée vers des sommets professionnels tout en reconnaissant avoir connu des périodes de burn-out.

Sarah a finalement pris conscience de l’importance de l’équilibre à intégrer ainsi que de l’importance de l’auto-compassion. Elle a intégré des pratiques de gestion du stress et ajusté ses attentes pour trouver une harmonie entre l’excellence et le bien-être.

Si vous êtes passé par une phase de burn-out, vous avez une réponse claire à la question : ai-je une tendance perfectionniste ?

Une victime qui s’ignore

Il a des avantages et des pièges au perfectionnisme, dit-on. Seulement, la difficulté est que la personne perfectionniste ne se rend pas forcément compte de son travers. Pour regarder le côté négatif de cette approche, on a plutôt tendance à verbaliser que « grâce à son perfectionnisme, elle a favorisé la croissance ». Ces personnes touchées se voient comme des promoteurs de l’excellence.

Michael Jordan

L’histoire de Michael Jordan, l’un des plus grands joueurs de basket de tous les temps, offre aussi un éclairage édifiant même si, en même temps, je le qualifierai d’intrigant.

Michael Jordan était connu pour sa quête inlassable de la perfection sur le terrain. Or, avant de devenir l’un des plus grands joueurs de basket du monde, il a fait carrière dans le baseball. Il a vécu cette expérience comme une très grosse difficulté parce qu’il n’arrivait pas à exceller dans ce sport. Même les meilleurs, dans leur recherche de perfection, peuvent faire face à des revers déconcertants. Il s’est ensuite tourné vers le basketball et là, vous avez compris que les choses ont été différentes, explosives, même.

Faisoins le point ?

Où en êtes-vous avec le perfectionniste qui sommeille ou qui s’agite en vous ? Avez-vous conscience de vous pourrir la vie, de vous limiter, de vous abîmer ? Bien entendu, vous avez en même temps, tout le pendant des avantages nombreux et importants du perfectionnisme. Parce que vous avez conscience que si vous n’aviez pas été perfectionniste, vous n’auriez pas fait ceci, vous n’auriez pas fait cela. Et c’est sans doute vrai.

En même temps, vous percevez que le fait d’avoir ces traits de perfectionnisme vous conduit à moins profiter de ce que vous vivez, parfois. Je dirais même, à être moins heureux que vous ne pourriez l’être si vous aviez les moyens de trouver un équilibre entre le perfectionnisme, l’excellence et l’acceptation.

D’autres chemins

Savez-vous qu’il est possible d’atteindre l’excellence sans viser la perfection ? Savez-vous aussi qu’il n’est pas possible d’obtenir du parfait sur terre ? Finalement, c’est libérateur de s’installer dans l’acceptation de ce qui est.

Encore une fois, sans verser vers la médiocrité, convenez qu’entre la médiocrité et la perfection peuvent s’installer des années-lumière. Vous pensez être plus heureux en vivant le perfectionnisme, mais je vous partagerai tout à l’heure cinq points pour vous donner les moyens d’en sortir avec certains, d’ailleurs, que j’ai mis en pratique dans ma propre vie.

Pourquoi autant d’attraits pour le perfectionnisme ?

Avant d’y arriver, je voudrais vous poser une question. Savez-vous pourquoi vous êtes entré dans cette approche perfectionniste ? Lise Bourbeau pourrait vous dire que vous avez sans doute un profil de contrôlant en lien avec une blessure de trahison. En faisant quelques pas de côté, vous comprenez que le perfectionnisme vient répondre à un besoin.

Vous avez choisi d’adopter une approche perfectionniste pour répondre à un besoin qui fait que vous vous sentez en sécurité quand vous êtes en contrôle, que vous veillez à ce que les choses arrivent à un résultat que vous avez choisi.

De manière un peu imagée, vous avez tendance à vous diviniser, à vous prendre pour Dieu, le Tout-puissant. Certes, c’est imagé, mais quand je dis ça à certains clients que j’accompagne, ils me regardent avec des yeux tout grands. Pourtant, la grande difficulté à accepter que quelqu’un fasse une tâche qui lui est confiée en empruntant le chemin de son choix est déjà une chose difficile pour un perfectionniste.

On voudrait que la personne emploie la méthode qu’on lui a donnée. « Pourquoi emploie-t-il le chemin de son choix ? », pense-t-on ! Il est même possible que l’on attende un résultat tellement clair que tout ce qui pourra nous être proposé ne pourra jamais nous satisfaire. Pourquoi cette aspiration à ce que les choses soient parfaites et ressemblent exactement à ce que vous voulez ? 

Une aide basique, mais colossale

Voici une aide : considérer que le bonheur n’est pas dans le résultat. J’ai enregistré plusieurs podcasts sur le blog Heureux au Présent que vous pouvez écouter, si vous le souhaitez. Et je voudrais juste résumer un peu de leur contenu en disant que le bonheur se trouve dans l’expérience. On pourrait le symboliser par le chemin. 

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Le bonheur s’inscrit également dans la capacité à s’ouvrir à ce que l’on n’attendait pas pour en jouir également. Ça veut dire que le résultat sera sans doute différent de celui q’on attendait. Et puis, s’il est question de chemins à créer, ça veut dire que ce dernier n’existait pas. Je vivrai donc des expériences ou des rencontres qui seront différentes de ce que j’attendais. Et peut être même que je baisserai le fantasme, à savoir la projection de ce que je voudrais vivre, la manière dont je voudrais le vivre et le résultat attendu afin de réduire l’aspiration perfectionniste.  

Je peux ajouter l’intérêt de minimiser et la focalisation sur le résultat, le produit fini. Nous pouvons ainsi mettre l’accent sur l’expérience, le cheminement, le vécu. 

Pour illustrer mon propos, on pourrait se dire qu’au lieu de juger une soirée à laquelle on a été invité sur la lumière qui était superbe, la musique jugée bien parce que pas trop forte, le repas au  top, on mettrait davantage l’emphase sur l’expérience. Ainsi, on regarderait le fait d’être avec ces gens, de participer à la joie de ceux qui étaient présents, même si l’alimentation était en deçà de ce qu’on aurait éventuellement souhaité. 

Vous voyez, de manière appliquée, que ça pourrait nous permettre d’arriver à quelque chose de beaucoup plus «détendant ». Je sais que ce terme n’existe pas. C’est un néologisme «pascalien», mais je vous le confie comme ça pour souligner le fond de ma pensée. Il s’agit de vivre une chose qui favorise la détente, la qualité de l’expérience. 

Les cinq points-clé

Venons maintenant aux cinq points-clé que je vous propose pour prendre de la distance, ou plutôt vous affranchir de cette aspiration nécessaire au perfectionnisme. 

1. Redéfinir la perfection comme excellence

La première consiste à redéfinir la perfection comme excellence. C’est-à-dire qu’on ne va pas demander à une chose qu’elle soit parfaite, mais qu’elle soit excellente. « Parfaite » vise le résultat, alors que « l’excellence » vise davantage l’expérience. On va plutôt viser quelque chose qui se situe au niveau du possible, quittant ainsi le domaine de l’impossible. La perfection représente l’absolu, elle est donc impossible à atteindre pour un être humain.

2. Apprendre de l’échec et s’ajuster

La deuxième chose à faire pour transformer notre vision perfectionniste en atout ou en force est d’apprendre à vivre l’échec. J’ai prévu d’organiser un podcast sur ce sujet de l’échec. Je ne vais pas m’étaler davantage là-dessus. Toutefois, focaliser votre attention sur la nécessité d’intégrer l’échec est aidant, salvateur même. J’invite à l’entendre comme une volonté de le voir comme les prémices du fait que l’échec est une interprétation. Il n’est pas l’événement. 

3. Utiliser le perfectionnisme comme moteur de motivation

Une autre chose que vous pouvez faire parmi les cinq points-clés que je vous donne est d’utiliser le perfectionnisme comme moteur. C’est-à-dire que ce n’est pas un résultat, mais qu’il deviendra un carburant qui poussera vers une expérience plus intense, plus forte sans être nécessairement meilleure. 

Aspirer à meilleur sous-entend qu’on sera plus en phase avec ce que l’on est en train de vivre. Plus en présence de soi-même, en pleine présence. On va donc utiliser le perfectionnisme comme un booster.

4. Canaliser l’attention aux détails de manière stratégique

Le quatrième point clé, c’est de canaliser l’attention pour être moins sensible aux détails. Accepter que d’autres approches soient différentes. C’est comme si on se rendait d’un point A à un point B. Ce faisant, sur la carte de projection, on avait prévu de passer par l’étape une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit. Si l’on n’est pas passé sur ces huit étapes intermédiaires entre le point A et le point B, le travail n’a pas été excellent, selon un perfectionniste.

Pour détricoter cette réalité, on va se dire qu’il est possible d’aller du point A au point B en passant par l’étape une, cinq, sept et huit. Possible aussi de le faire en empruntant d’autres voies absentes de la carte mentale. On accepte que le chemin soit différent. Mieux encore, que le chemin sera créé au fur et à mesure de l’expérience.

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5. Cultiver la satisfaction personnelle

Enfin, le cinquième point-clé est de cultiver la satisfaction personnelle. Pour augmenter la gratitude, célébrez chaque expérience vécue sur le chemin, avant même d’envisager le résultat. Que ce soit de petits ou de grands succès, quels qu’ils soient. Dès qu’une chose vécue est synonyme de satisfaction, célébrez-la en vous disant, « c’est bon, j’apprécie, ça me fait du bien », « J’aime beaucoup ».

En tant que lecteur de la Bible, je suis assez sensible à ses enseignements. Que l’on croit ou pas en sa véracité, j’aime utiliser la Bible comme un livre dans lequel on ouvrira son esprit en apprenant l’enseignement plus que le renseignement de son contenu. Or, dans la Genèse, chaque jour de la création, Dieu dit, « c’était bon ». Il célèbre chaque jour. Une manière de dire, « Je suis content de vivre cette expérience, elle me plaît ». Il ne considère pas le résultat d’autant que la création n’est pas terminée. Le premier jour, il dit « Que la lumière soit et la lumière fut », c’est tout. Pourtant, il célèbre ça. C’est bien la célébration d’une expérience, d’un cheminement, de la vision d’un projet en cours.

Quoi que vous viviez, célébrez-le. Faites-vous une petite ou une mini-fête si vous le souhaitez. Et dites-vous ce que vous appréciez. Je veux vous entendre penser, « ça me plaît de vivre ça, qu’importe le résultat. J’emprunte la direction de ce que je voudrais, même si ce n’est pas exactement l’étape que j’avais écrite noir sur blanc sur mon plan ».

Conclusion 

Nous avons tous bien compris que la perfection comporte des avantages et des pièges. C’est ce qui en fait quelque chose de complexe dans la psychologie humaine. Les anecdotes personnelles, les citations éloquentes, les données des recherches s’entremêlent pour former une toile riche de compréhensions qui fait que cela nous paraît assez évident qu’il y a des avantages et des pièges dans le perfectionnisme.

C’est la raison pour laquelle je vous ai donné ces cinq points-clés. Alors que la poursuite de l’excellence est noble, nous pourrions dire qu’il est vraiment salutaire d’arriver à naviguer avec prudence pour reconnaître les signes de perfectionnisme toxique lorsque l’on est trop focalisé sur l’exactitude du détail, du cheminement avec les points qui doivent absolument être empruntés par la personne qui est en action ou par soi-même. 

Que faire de l’imperfection ?

L’imperfection est inhérente à notre nature humaine. Il est véritablement aidant, pour son développement personnel, de :

  • Mettre davantage l’accent sur l’excellence que sur le perfectionnisme, 
  • Intégrer la faille inhérente à la nature humaine 
  • Vouloir l’excellence plutôt que le perfectionnisme en y voyant une opportunité de croissance personnelle e de la réalisation de soi. 

Cela passe par l’apprentissage à accepter de moins se sécuriser soi-même par le verrouillage de tout ce que l’on voudrait, en termes de résultats.

Une nouvelle à double tranchant : je termine avec une mauvaise et une bonne nouvelle. La mauvaise nouvelle est que si vous souffrez de perfectionnisme, ou que vous constatez que votre entourage souffre de votre propre perfectionnisme, la prise de conscience de celui-ci ne changera rien à la souffrance de votre environnement, ni à la vôtre.

Le mot de la fin

Il est indispensable de reconnaître le pouvoir des actes. Comment ? Vous souvenez-vous des neuf questions que je vous ai données au tout début de ce podcast ? Prenez-les et répondez-y avec application. En plus de cela, réfléchissez sur les cinq points-clés que je vous ai soumis afin de voir comment vous pouvez intégrer la libération du perfectionnisme à votre vie en chantier. Cherchez à vivre une vie dans laquelle vous aurez moins de contrôle. Optez pour le fait d’avoir plus de contrôle sur vos émotions plutôt que sur les événements. Cela sera vraiment un moyen de vivre votre vie en mieux.

Je compte sur vos commentaires, vos remarques, vos questions, si vous en avez évidemment. Et puis sur vos cinq étoiles, sur les réseaux sociaux et prioritairement sur Apple Podcasts et Google Podcasts, les deux applications que je préfère.Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine. 

Bye bye !

6 commentaires

  1. Bonjour Pascal, merci pour cette réflexion très approfondie.

    Pour moi, le perfectionnisme est souvent allié à la procrastination et à la peur du jugement des autres.
    Une autre exemple en sciences qui est loin du perfectionnisme est Elon Musk. Dans tous les domaines de l’innovation technique, Steve Jobs, est une exception.
    Je suis d’accord avec vous, l’objectif réside dans l’excellence.
    Diane

    1. Merci et je rejoins votre analyse au sujet d’Elon Musk, mais je n’ai pas lu de biographie sérieuse à son sujet. J’accepte mes limites 😉

  2. Merci pour cet article qui était très parlant et agréable à écouter (j’ai écouté la version podcast) ! 🙂
    J’ai bien aimé les anecdotes sur Steve Jobs et Thomas Edison ainsi que ton expérience personnelle.
    Pour ma part, j’ai remarqué que mon perfectionnisme devient de plus en plus « flexible ».
    Ce qui m’a aidé personnellement est la mise en pratique de la philosophie Lean Start Up ou même Agile qui consistent à partir d’une solution minimale et de l’enrichir ensuite au fur et à mesure des retours et de l’exploitation de la solution.
    Souvent quand on est perfectionniste, on a une vision très précise de comment devraient être les choses qui peut être parfois très pertinente mais aussi parfois limitée.

    1. Je trouve ton expérience enrichissante. Continue s’il te plaît. Tu profiteras bien mieux de ta vie.

  3. Merci pour cet article ! Les perfectionnistes, candidats parfaits au burn-out… dont j’ai moi aussi fait partie ! J’aime bien ton conseil sur l’excellence plutôt que la perfection. Ce qui m’a beaucoup aidé, c’est de me dire que de toute façon, la perfection n’existe pas, mais qu’effectivement, ça ne m’empêche pas de donner le meilleur de moi-même avec les ressources dont je dispose à l’instant T 🙂

    1. Que j’aime lire « ça ne m’empêche pas de donner le meilleur de moi-même ». Je souhaite que tu en fasses une philosophie de vie. Vraiment.

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