167# Que faire de ses regrets ?

Que faire de ses regrets

Et si les regrets pouvaient nous être utiles

Peut-être avez-vous vécu des expériences à l’issue desquelles vous avez dit, ou pensé que vous auriez bien aimé que les choses soient différentes. Vous auriez préféré que vos paroles ou actes n’aient pas été ce qu’ils ont été, voire, qu’ils n’aient pas existé du tout. Si vous aviez su, vous auriez fait les choses autrement. Or, si vous percevez des pensées de ce type, vous êtes en connexion avec vos regrets. Vous avez donc besoin de la réponse à la question : Que faire de ses regrets ? 

Que faites-vous de vos regrets ?

D’ailleurs, qu’en faites-vous ? Que construisez-vous à partir de ce que vous avez vécu et qui se trouve à l’origine de vos regrets ?

On peut s’interroger en se demandant l’intérêt de poser cette question sur les regrets.

Qu’est-ce que le regret ?

Le regret fait partie de ce genre de plaies qui ne cicatrisent pas parce que l’on fait tout pour limiter la cicatrisation. Naturellement, si le fonctionnement métabolique est correct, quand vous vous coupez, vous n’avez rien à faire. Il suffit que vous continuiez à vous alimenter correctement et à protéger la plaie (ce qui équivaut tout de même à faire quelque chose, au demeurant). Puis, votre corps, en générant des cellules souches nuit après nuit, viendra réparer la blessure. Par contre, si chaque matin, après que vous ayez constaté que votre plaie est en cours de cicatrisation, vous veniez écarter les chaires pour évaluer la réparation, vous détruiriez ce qui s’est produit pendant la nuit. 

Une cicatrice n’est pas synonyme de douleur 

Il est intéressant de prendre connaissance du travail de cicatrisation de l’organisme effectué par un phénomène naturel et non contrôlé par la volonté. Bien entendu, il y aura peut-être une marque qui restera sur la peau (plus on vieillit, et plus les marques de cicatrice restent visibles). Mais, ce n’est pas parce qu’une marque ou une cicatrice reste que la douleur reste aussi. 

Nous avons en nous cette capacité de cicatriser au point de ne plus ressentir de douleur. Bien entendu, cela dépend de plusieurs paramètres. Ce n’est pas une question de personnes qui pourrait faire que l’on se dirait qu’un profil de personnes pourrait avoir plus de facilité qu’un autre à être dans le regret alors que d’autres le seraient beaucoup moins. Il peut suffire d’un sujet, d’une relation avec une personne en particulier pour que ressentir la  douleur à la simple vue de la cicatrise. 

Les pensées nourricières 

Ainsi, on entre dans « si j’avais su », entre autres. Parce que les pensées fusent. Elles peuvent prendre plusieurs formes telles que :

  • J’aurais bien aimé…
  • J’aurais préféré…
  • Si j’avais su…

Ces manières de penser nous maintiennent dans le passé. Or, ce rendez-vous est sur le blog de Heureux au Présent qui a pour objet de vous pousser à vous détacher du passé. Ainsi, vous apprendrez à l’utiliser pour grandir. 

D’ailleurs, aujourd’hui, je veux que vous projetiez, que vous criiez ou que vous vous recréiez au présent sachant que vous n’avez pas de prise sur le passé comme vous n’en avez pas sur l’avenir. Le passé est passé, on ne peut rien y faire. L’avenir n’est pas non plus accessible. On ne peut rien y faire. On peut agir aujourd’hui et aujourd’hui seulement. Le présent à une primauté inégalable. Ce qui signifie que le regret qui a tendance à nous maintenir ou à nous ramener vers le passé à des conséquences qui sont loin d’être heureuse surtout si l’on ne sait pas comment l’aborder.

Voici un moyen de s’ancrer dans le présent

Déjà, à ce stade du rendez-vous, je vous présente un moyen qui peut limiter le besoin de se retourner vers « j’aurais bien aimé, j’aurais préféré, si j’avais su… ». C’est un moyen que vous pouvez utiliser comme un patch ou comme une cure. 

Pour travailler sur le présent, vous pourrez remplacer la tripe pensée « j’aurais bien aimé, j’aurais préféré, si j’avais su… ». Souvenez-vous que ces trois expressions vous ramènent dans le passé. Du coup, utilisez plutôt :

  • Désormais…
  • À l’avenir…
  • À partir de maintenant…
  • Dès aujourd’hui…
  • (Et autres synonymes)

Vous voyez que dans cette démarche on reste au présent. On peut percevoir une forme de projection à très court termes dans certaines de ces expressions, mais il importe d’accepter que nous n’avons pas de prise sur l’avenir. Nous ne pouvons agir qu’au présent. Chacune de ces pensées nous campe ici et maintenant. On ne regarde plus le passé. 

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des regrets

Que deviendra le passé ?

Mais que va-t-on faire de ce qui s’est passé ? On l’utilisera pour construire au présent. 

Et pour cela, on entrera donc dans un investissement du présent qui nous écartera de la considération mélancolique qui pourrait nous ramener dans le passé. On entre dans la construction présente, dans la projection, dans l’avenir plus ou moins proche. 

Sur le plan familial, professionnel et amical, cela change beaucoup la donne. Cela signifie que l’on aura plus de recours à « j’aurais bien aimé, j’aurais préféré, si j’avais su… » ! À la place de :« je n’aurais pas dit ça si… », je choisis de dire, « désormais, je dirai cette chose d’une autre manière ». 

Sur le plan professionnel, on pourrait remplacer  : « je n’aurais pas dû agir comme cela avec mon collègue» par « à l’avenir, j’agirai comme cela avec mon collègue ».

Dans une relation amicale, à la place de : « si j’avais su, je n’aurais pas prêté cette somme d’argent… » je choisis de dire « désormais, je prêterai l’argent en prenant en compte tel aspect… ».

Vous voyez que cette capacité à utiliser désormais, à l’avenir, dès aujourd’hui, etc. vous ancre dans le présent tout en vous promettant vers une construction à venir. 

Le passé est passif, par contre, vous êtes acteur

Notons que nos événements passés n’ont aucun rôle particulier, c’est nous qui choisissons de leur en donner un. Les événements sont passifs, neutres. Avec cette pratique, vous pouvez faire en sorte que vos expériences passées vous servent à prendre vos décisions présentes

De plus, vous pouvez intégrer à cette démarche la volonté de vous enrichir de paramètres que vous ne possédiez pas dans le passé. Parce que, quand vous utilisez l’expression « j’aurais bien aimé, j’aurais préféré, si j’avais su… » Vous sous-entendez que certains paramètres vous échappaient, vous savez ne pas les posséder à ce moment-là, sans quoi votre décision aurait été différente, n’est-ce pas ? C’est tout à fait logique !

De facto, le fait de se projeter en disant « dès aujourd’hui » ou «à partir de maintenant», vous conduit à prendre en compte ce que vous ignoriez, ne saviez pas, ne maîtrisiez pas. 

Vous ne possédez que… ce que vous possédez !

Seulement, il est intéressant et important de vous dire que vos choix présents ne pourront être fait qu’à partir de ce que vous savez et maîtrisez au présent. Cela aura pour conséquence que, dans quelques jours, dans quelques semaines dans quelques mois, vous vous retrouverez dans des situations dans lesquelles vous prendrez conscience de n’avoir pas eu certains paramètres pour faire vos choix. Vous ne saviez pas ce que vous savez au moment où vous prenez conscience de potentielles conséquences de vos choix. Vous vous retrouverez donc de nouveau face au risque de penser « j’aurais bien aimé, j’aurais préféré, si j’avais su… » !

Préparez-vous en intégrant le fait que, dans quelque temps, quand vous vous rendrez compte que vous avez fait des choix que vous regretterez, vous choisirez de penser : « j’ai fait ces choix à partir de ce que je savais, des données que j’avais et de ma maîtrise à ce moment-là. Par conséquent, je n’ai pas à regarder mes choix en caressant un désir de révision (d’autant plus qu’ils sont passés et que je ne peux plus rien y faire), mais en les accueillant comme des opportunités à saisir pour construire mon présent et, par effet ricochet, mon avenir ». 

Exemple réservé aux détenteurs du permis de conduire 😉

Je prendrai une image pour vous aider à mieux comprendre ce que j’exprime ici (même si toute image à ses limites).

Imaginons que vous vous trouviez au volant d’une voiture. Vous conduisez et vous passez l’essentiel de votre temps à regarder dans le rétroviseur. Vous contrôlez à droite, à gauche puis dans le rétroviseur central. Et vous voilà reparti à contrôler votre rétroviseur de droite, puis de gauche… Que risque-t-il de se produire ? Bien entendu, vous augmenterez votre risque d’accident. Vous passez trop de temps à regarder derrière ! 

Il n’est pas prévu qu’un conducteur passe tant de temps à regarder dans ses rétroviseurs même s’ils sont utiles, beaux, et tout ce que vous voulez. Quand on regarde dans son rétroviseur, on jette un coup d’œil furtif, juste pour voir derrière de manière à prendre une décision au présent. Il n’a jamais été prévu qu’un rétroviseur serve a regarder derrière en permanence. Vous êtes censé avoir les yeux dans votre pare-brise, regardant ce qui se passe au présent, juste devant vous. Que votre regard se focaliser sur désormais, à l’avenir, dorénavant, à partir de maintenant, etc.. 

Il est temps de dire «stop»

En entrant dans cette dynamique qui consiste à vous camper au présent, sachant que cela vous projettera dans un avenir qui s’ouvrira devant vous, cela signifie que vous limiterez bien des effets de rancœurs, de rancunes, de colères historiques, de prises de tête du passé qui ont un impact encore bien prégnants au présent. « Vu ce qu’il m’a fait, vu qu’il n’a pas d’ici et qu’il n’a pas fait ça… il est logique que je lui en veuille au point de gâcher mon présent ». Vous voyez que l’on n’est dans un univers assez proche de cette déviance consistant à nourrir des réalités passées douloureuses. Stop ! Cessez de rouvrir la cicatrice pour être sure qu’elle ne cicatrise pas, annulant chaque matin le travail effectué pendant la nuit.

Si vous avez vécu, ou si vous avez tendance à vivre, avec des regrets importants, il vous est peut-être difficile de vous en défaire spontanément avec les exercices que je vous propose ici, sur ce blog Heureux au Présent. Sans doute aurez-vous besoin d’être accompagné, que ce soit par moi ou par quelqu’un d’autre. Libre à vous de faire le choix de la personne qui parcourra un chemin avec vous dans le but de vous inciter à accueillir la cicatrisation naturelle. Si vous choisissez que ce soit moi, il vous suffira de vous rendre tout en haut de cette page pour prendre rendez-vous en ligne.

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Etre accompagné

Si votre choix se porte sur quelqu’un d’autre, ce qui m’importe est votre conscience d’un besoin d’être accompagné. C’est d’autant plus urgent si vous viviez ce que l’on appelle des revivances. Il s’agit d’une manière de vivre qui conduit à se retourner vers les événements passés en reformulant des « si j’avais su, j’aurais préféré, j’aurais bien aimé… » et en souffrant de nouveau comme si l’événement se déroulait encore, ici et maintenant. 

Si vous percevez cette manière de fonctionner, cela signifie que vous êtes passé par un traumatisme. Ce dernier ne passera pas tout seul contrairement à la pensée populaire, laissant croire que le temps fera son travail. Je vous assure que le temps ne fait rien ! En prononçant cette phrase, je pense à la chanson « Quand on est con » de Georges Brassens. Quand on a des regrets, je vous confirme que le temps ne fait rien à l’affaire. Par contre, vous, vous  pouvez faire quelque chose.

Après, si vous êtes dans la dynamique de « si j’avais su, j’aurais préféré, j’aurais bien aimé… » et que vous avez le sentiment que la souffrance n’est pas insupportable, travaillez seul avec votre cahier de vie. Dans ce cas, je vous propose l’exercice suivant :

Lister les occasions de regrets

1. Notez des événements vécus qui sont aujourd’hui des occasions de regrets. Tout ce qui pourrait correspondre à « si j’avais su, j’aurais préféré, j’aurais bien aimé… ». Vous pouvez en écrire 5,10, 15, 40,50. Prenez le temps de les noter sur votre cahier de vie ou sur une feuille de papier, si vous n’avez pas encore de cahier de vie. 

Poser un regard d’apprenant sur vos regrets

2. Une fois que vous avez terminé de dresser votre liste, vous pouvez utiliser une autre couleur pour noter ce que vous avez appris de vous ou que vous apprenez de vous à partir de chacun de ses regrets. Cela peut toucher des peurs, une facilité à entrer en culpabilité, un désir, une inspiration, un souhait, etc. 

Notez à chaque fois les différents éléments que vous vous apprenez de vous-même par rapport à un regret en particulier. Par exemple, « j’ai regretté de ne pas avoir poursuivi mes études jusqu’au bout ». À ce stade, interrogez-vous pour découvrir ce que vous pouvez apprendre de vous-même. Cela peut donner : « effectivement, je me rends compte que mes études ne sont pas le seul domaine pour lequel je ne suis pas allé jusqu’au bout. J’ai une tendance à ne pas achever bien des choses entreprises. C’est le cas avec mes études, avec une formation que j’avais débutée, un travail artistique, un livre que j’ai commencé à écrire, avec un atelier auquel je me suis inscrit et pour lequel je n’ai pas fait preuve de régularité…». Entrez dans cette démarche de prise de conscience que vous pouvez apprendre. Faites-le sur chacun des regrets présents sur votre liste.

Décider d’une nouvelle approche au présent

3. Ensuite, quand cette étape a été franchie, considérez votre liste de regrets et interrogez-vous en vous disant : « qu’est-ce que je veux vivre, désormais, qui sera en contraste avec cette période de regrets ? ». En regardant l’exemple que nous avons entamé ensemble, cela pourrait déboucher sur : « je veux, désormais, arriver au terme de ce que j’entreprends. Si je prends des cours du piano, je veux jouer telle œuvre musicale. Tant que je n’y serai pas parvenu avec satisfaction, je continuerai à prendre des cours de piano ». 

On peut prendre un autre exemple pour de la poterie on se disant : « je prendrai des cours de poterie jusqu’à ce que je sois en mesure de fabriquer un service complet pour ma cuisine ou des vases pour mon jardin ». 

Vous avez compris que je cherche à ériger un élément objectif, rationnel. C’est à partir de lui que vous saurez avoir touché l’accomplissement. Ainsi, vous pourrez vous discipliner pour vivre ce résultat de manière à changer l’habitude que vous aviez prise de penser « si j’avais su, j’aurais préféré, j’aurais bien aimé… ». 

Engagez-vous à vivre au présent

4. Après avoir dressé votre liste, notez ce que vous avez appris de vos regrets et écrivez ce que vous voulez projeter à partir de ces derniers. Je vous demande, de plus, de vous engager à ne plus formuler « si j’avais su, j’aurais préféré, j’aurais bien aimé… ». Et oui !

En conséquence, vous fonctionnerez au présent en prenant vos décisions à partir de tous les paramètres en votre possession au moment de votre prise de décision

La décision sans regret

Par contre, il est tout à fait possible que cette manière de penser vous conduise à préférer reporter pour votre décision de manière à rassembler des paramètres nécessaires à vous éclairer. Vous créerez ainsi votre liberté d’action et d’être. 

D’ailleurs, vous pouvez mettre des personnes auxquelles vous avez confiance dans la confidence de votre réflexion. Elles vous donneront leur avis. Attention, ne confondez pas un avis et en aval. C’est à vous de prendre votre décision. La consultation des personnes aura pour objet de vous donner des éclairages auxquels vous n’aviez pas pensé, de vous donner un autre regard sur ce que vous envisagez. Jamais de prendre la décision à votre place. C’est vous qui ferez votre choix à partir des éléments que vous aviez au moment M. 

Déclenchez votre propre libération

Du coup, vous n’aurez plus à penser « si j’avais su, j’aurais préféré, j’aurais bien aimé… » parce que vous aurez fait votre choix à partir de tout ce que vous aviez au moment de la prise de décision. C’est génial ! Du coup, vous êtes libéré. 

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine

Bye-bye 

7 commentaires

  1. Merci pour ce bel épisode!
    J’ai toujours pensé qu’il valait mieux avoir des regrets que des remords… et c’est une belle piqûre de rappel que de penser à les rendre encore plus utiles pour l’avenir que l’on crée.

    1. Author

      Et oui, Laurie. Je te souhaite d’apprendre à les utiliser pour ton bonheur

  2. Ah oui, le rétroviseur!
    Avant, quand je doublais ou quand je croisais une voiture, je gardais un oeil dans le rétro bien après avoir effectué l’action…. Le travail sur le moment présent a gommé naturellement cette habitude délétère

    1. Author

      Je constate que tu as appris. Partage ton expérience pour que d’autres aient envie de conduire leur vie en investissant dans le présent. Yes !


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