2# L’image de soi

L'image de soi

Je suis vraiment heureux de vous retrouver pour cette deuxième émission. Et je voudrais tout de suite commencer par les différentes étapes que nous avons vécues, à travers lesquels nous avons appris à construire l’image de soi.

1. Tout commence par le début 😉

Je commencerai par celle qui a commencée dans le ventre de votre mère et qui s’est poursuivie dans votre jeune enfance. Cette période pendant laquelle l’image de soi est innée. Elle s’est construite à partir de ce que vos aïeux vous ont légué et qui a fonctionné comme un terreau dans lequel vous avez bâti le reste de votre image propre. C’est dans cette jeune enfance, à partir de ce que vous avez vu, entendu, les différents comportements observés, les lieux dans lesquels vous avez vécu, que vous avez continué à construire cette image de vous et vos parents y ont, évidemment participé, ils vous ont donné quelques clés pour vous donner les moyens de vous construire. 

2. La prime adolescence 

Jusqu’à l’âge de trois ans, environ, vous avez construit votre image de vous en associant l’innée et l’acquis de votre cercle familiale restreint et de ceux qui gravitaient autour. 

Quand vous avez eu trois ans, à peu près, vous êtes arrivé à cette période très bien décrite par Gisèle George, pédopsychiatre française travaillant à Paris, qui l’appelle la prime-adolescence. Cette période de la vie de l’enfant est caractérisée par le fait que l’enfant qui a découvert la force du « non » dans les années précédant va commencer à l’utiliser

Vous avez tellement entendu vos parents vous dire non, non, non (même s’il vous disaient oui régulièrement) que vous avez été marqué au point de réaliser que le « non » contenait une force. Vous avez donc appris à dire « non ». J’appelle cette période celle de l’image de soi contrariée. De 3 à 6 ans, vous avez donc été des pratiquants du « non ». 

3. L’image de soi distordue

Quand vous avez atteint l’âge de 7 ans, entre 7 et 13 ans, vous avez franchi une étape qui vous a mené vers une image de soi distordue. Vous avez découvert que des aspects de votre identité et manière d’être jusqu’alors accueillie naturellement devaient être adaptées en fonction des lieux, des personnes, des moments. Je pourrais prendre un exemple qui me concernait à cet âge là puisque je me souviens très bien aimé me promener tout nu quand je sortis de la salle de bain. Évidemment, je pouvais le vivre librement et affirmer ainsi mon identité physique sans aucun obstacle. Mais il ne m’était pas permis de me laisser aller à mon désir de nudité quand quelqu’un, même de la famille proche, venait à la maison. De la même manière, je ne pouvais pas me promener nu en sortant de la salle de bain quand j’étais chez des amis. 

Je ne sais pas quel souvenir d’image de soi distordue vous revient à l’esprit mais vous avez sans doute le souvenir d’avoir dû vous retenir d’être qui vous vouliez être pleinement en tenant compte des lieux, des personnes, des moments, avec un sens du devoir pesant ! 

4. L’adolescence, l’image de soi recherchée et corrigée

Quand vous avez atteint l’âge de 14 ans, entre 14 et 21 ans, vous êtes entré dans l’adolescence. C’était le temps des questions, de la recherche identitaire. C’est la période ou vous avez confirmé votre orientation sexuelles de manière claire, c’est là que vous avez embrassé quelqu’un pour la première fois (je sais que certains sont précoces et l’on fait bien avant 14 ans mais généralement ça se passe à peu près entre 14 et 21 ans). 

Et puis cette période là est celle pendant laquelle vous avez vécu la correction. Certains le vivent mal (ado ou parents) au point qu’il arrive fréquemment qu’ils en parlent comme d’une crise. Mais je n’aime pas cette expression de crise, surtout s’il n’est employé qu’au sens négatif du terme. C’est une période pendant laquelle on vous bloquait, on recommençait à vous dire non ce qui provoquait, légitimement, un besoin d’affirmation de vous accrue. C’est une réaction naturelle. Elle est pensée mais pas moins naturelle. Quand on résiste à la nature, elle cherche une voie pour s’exprimer. Elle répond à sa propre loi. 

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C’est intéressant de mettre en parallèle avec la prime-adolescence et l’adolescence, périodes pendant lesquelles vous avez dit « non » et dans lesquelles on va vous dire « non ». 

Vous comprenez donc que vous étiez dans une image de vous recherchée et corrigée, corrigée par l’extérieur et corrigée par vous-même, parfois, en vous auto-censurant quand vous vous rendiez compte que dans certains environnements il était préférable de ne pas suivre les pulsions qui vous venaient spontanément. 

5. L’image de soi affirmée

A l’âge de 21 ans, beaucoup de choses se sont ouvertes. Je pense que vous vous souvenez de vos 21 ans, la fin de l’adolescence physiologique. Entre 22 ans et 34 ans, vous avez vécu une image de vous affirmée. C’est à cette période là que vous avez choisi votre métier de manière très claire, vous avez choisi les amis dont plusieurs sont restés les vôtres pendant plusieurs dizaines d’années et qui le sont sans doute encore, c’est à cette époque là que vous avez choisi le lieux dans lequel vous alliez vivre, vous avez choisi d’avoir des enfants si vous en avez… 

Vous voyez que cette période, entre 21 et 34 ans, est un espace de votre vie pendant lequel vous avez affirmé votre image de vous avec parfois cette impression (et je me permets de dire quelle était erronée) cette impression d’être arrivé. Ca y est, vous maitrisiez, pensiez-vous, vous étiez arrivé à un niveau de vie dans lequel vous pouviez vous affirmer parce que vous aviez une assurance de l’image de vous. 

Je ne veux pas vous décevoir mais, en réalité, ce n’est pas à cette période là que l’on est vraiment affirmé, même si c’est ce que l’on pense en général. 

6. L’image de soi maturée ou la post-adolescence

Vers 35-49 ans, arrive le temps que j’appelle l’image de soi maturée ou la post-adolescence. Vous avez remarqué que c’est l’âge où certaines personnes changent de vie, carrément. Là encore, on parle de crise de la quarantaine alors qu’il ne s’agit pas forcément d’une crise. Certaines personnes changent de ville, changent de métier, changent de compagne ou de compagnon. C’est encore une période de carrefour de vie qui fait écho à l’adolescence et à la prime-adolescence pendant laquelle des évidences et des vérités apparaissent plus fragiles, moins vraies, moins solides qu’elles ne le paraissaient auparavant. 

Arrivée dans cette tranche d’âge, vous avez osé vous reposer certaines questions. C’est pourquoi j’appelle cette période celle de l’image de soit maturée. 

7. Les trente glorieuses

Et à partir de de 50 ans, je vois les trente belles années que j’appelle les trente glorieuses. Je l’appelle également l’image de soi assumée. C’est le moment où arrive une sagesse (que vous aurez si ce n’est pas encore le cas ou que vous avez si vous êtes dans cette tranche d’âge là), qui vous permet ou vous permettra de véritablement profiter de l’image de vous. Cette période est caractérisée par un baisse considérables des décisions pour entreprendre de grands changements. C’est une période pendant laquelle vous vous sentirez vraiment libre et profiterez réellement de l’ensemble des acquis cumulés des périodes que nous avons vues. 

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Une image se soi choisie

En tous cas, quelle que soit la manière dont vous avez vécu vos étapes de vie, l’image que vous avez de vous même est une image de vous construite et choisie. 

Ce n’est pas forcément facile pour certains d’entre vous d’entendre cela. Je vous entends me dire que ce n’est pas juste de parler de choix parce que quand vous étiez enfant à 8 ans ou ados à 14 ans vous ne choisissiez pas. Vous avez le sentiment d’avoir subi bien des décisions.

Je ne suis pas entrain de vous dire que tous vos choix étaient conscients. Il importe d’intégrer les nombreux choix inconscients qui vous ont menés à qui vous êtes aujourd’hui. Mais il n’en demeure pas moins que vous êtes l’identité, l’incarnation de vos choix conscients et inconscients. Lors d’une prochaine émission, je reviendrai éclairer cette notion de choix conscients et inconscients.

Vous ne pouvez rien changer au parcours de votre réalité que nous venons de décrire depuis le ventre de votre maman à aujourd’hui. Au présent, aucune action, aucune décision n’est envisageable pour modifier les étapes de la construction de l’image de vous, celles qui font que vous êtes vous, là, maintenant. 

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Acceptez le présent

Il me tient à coeur de vous inviter à passer par une étape capitale. Je dirai qu’elle est incontournable. Vous ne pouvez pas aller plus loin, envisager un changement de vie important, si vous ne passez par ce premier pas. Arrêtez-vous sur cette première base qui est : l’acceptation du présent. En d’autres termes : Qui suis-je maintenant ? 

Prenez conscience de qui vous êtes avec le résultat de vos choix conscients et inconscients. 

Quelque part, je vous invite à prendre une photo à l’instant T sur laquelle vous apparaissez au présent, dans votre identité complète (physique, mentale, spirituelle, émotionnelle, relationnelle, professionnelle… et dans l’exercice que je vous proposerai tout à l’heure, certains éléments vous aideront à approfondir cette question identitaire. 

J’insiste sur la nécessité de passer par cette étape de l’acceptation du présent. Vous êtes qui vous êtes maintenant, dans votre corps, dans votre tête, dans vos émotions, dans votre perception des choses et du monde. 

En prenant conscience de l’image que vous avez de vous-même, vous pouvez vous rendre compte que cette image impacte votre manière de vous voir vous-même, votre manière de vivre avec les autres, avec l’autre exclusif dans une relation amoureuse (à supposer que vous intégriez l’exclusivité dans la relation d’amour, je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde alors je ne veux pas émettre de jugement là-dessus), l’impact également sur votre relation professionnel, comme dans votre manière d’être parent, grand parent, frère ou sœur. 

Votre manière d’être en relation avec vous-même et avec les autres est en lien indissociable d’avec l’image que vous avez de vous. 

Posez-vous donc la question : Qui suis-je maintenant ? 

Votre regard sur le monde part de vous. Votre manière penser, vos croyances, vos valeurs, vos acquis, tous cela part de vous. Vous avez un intérêt considérable à vous arrêter pour accepter d’être qui vous êtes sans volonté de changement, pour le moment. Que vous aimiez ou pas ce que vous prenez conscience d’être , acceptez-le en l’état. 

Dans le fil des émissions à venir, je reviendrai de temps en temps sur cette notion de l’image de soi parce que cette réalité impact votre vie toute entière. Vous êtes le centre de votre monde. Dit autrement, vous êtes le centre du monde, au sens positif de l’expression. Ce n’est pas forcément positif de dire « vous êtes le nombril du monde » mais quelque part, c’est vrai ! Vous ne pouvez être en perception du monde qu’en partant de vous. On pourrait dire que c‘est un sain-égocentrisme que d’être conscient de cela. Il n’y a rien de mal à l’accepter. Quelque part, vous êtes votre propre piste de décollage vers le monde. Vous ne pouvez vivre qu’en partant de vous. Ça, c’est une réalité objective. Vous ne pouvez pas faire autrement que de partir de vous. 

J’aime cette image de la piste de décollage. Vous êtes votre propre piste de décollage vers le monde. Et pour que le décollage, comme le voyage, soit chouette, mieux vaut le choisir en toute conscience. 

Alors, je prenez quelque minutes là où vous êtes pour conscientiser qui vous êtes. Si vous voulez faire cet exercice de manière plus approfondie, vous pouvez télécharger la fiche gratuitement. Elle se trouve juste au bas de cette retranscription texte. Vous y trouverez davantage de rubriques pour bénéficier de l’exercice à fond. Mon souhait est que vous décriviez qui vous êtes. 

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Vos actions ne déterminent pas votre personne

En vous invitant à faire cet exercice, je ne vous demande pas de vous définir à partir de ce que vous faites. La réalité est inverse. Évitez donc de vous dire « comme je fais ça, je suis… » Non non. Je vous invite vraiment à travailler en partant de qui vous êtes, vous. C’est à partir de qui vous êtes que vous faites et ferez. 

Si cette première question met en évidence une dissonance entre ce que vous êtes et ce que vous faites, le temps viendra pour ré-harmoniser ces deux univers mais ne confondez surtout pas l’être et le faire dans le cadre de cet exercice. 

Je n’attends pas de vous que vous remplissiez toutes les rubriques de la fiche exercice en une fois. Prenez le temps, d’ici la prochain émission, de revenir compléter, ajouter ou amender des choses que vous avez écrites. Faites-le en étant conscient du besoin de vous reconnecter à qui vous êtes. 

Je voudrais vous rappeler que vous êtes là personne avec laquelle vous passez le plus de temps. Alors autant apprendre à vous connaître. 

Je vous encourage à vous offrir cette réflexion grâce à l’exercice que vous pouvez télécharger sur le site de l’émission et ça me ferait vraiment plaisir de lire ce que vous avez vécu en cherchant à mieux vous connaître. Partagez-le avec moi. Ecrivez votre expérience dans la partie commentaire qui se trouve sur la page de l’émission. 

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine. 

Bye bye


A télécharger gratuitement :

Outils mentionnés pendant l’émission :

  • « Mon enfant s’oppose, que dire, que faire ? » de Gisèle Georges en cliquant sur l’image ci-dessous :

Image par Jill Wellington,  susanne906 de Pixabay

8 commentaires


  1. Bonjour Pascal,
    Merci pour ce podcast qui permet de découvrir comment on construit l’image de soi et comment on peut changer le regard que l’on porte sur soi.
    Un podcast qui fait du bien.

    Au plaisir d’une prochaine écoute 🙂






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